Des nouvelles dérangeantes, empreintes de cynisme. Une ironie grinçante tentant d'exorciser la peur et la souffrance mais dont les larmes refoulées suintent entre les lignes. le Djibouti à feu et à sang, au prise avec la tyrannie, la violence, les couvre-feux… Waberi porte un regard cru sur une humanité tourmentée, lance un réquisitoire contre l'abus de tous les pouvoirs. Ce livre ne séduit pas par son exotisme, ne fait point appel au voyage. On le referme en étant heureux de ne pas y être.
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J'avoue que je n'ai pas tout compris du livre...
C'est tellement dommage, moi qui espérait faire connaissance avec les légendes africaines... je suis quelques peu déçue à la lecture de celles-ci !
En effet, l'écriture de A. A. Waberi m'est complètement passée au dessus. Et ces quelques récits me resteront mystérieux.
Il manque à ce surement bel ouvrage un tout dernier chapitre... le décodeur.
Lorsque l'on ne connait pas sur le bout des doigts la culture africaine, il faut malheureusement qu'on nous explique les termes et références en cours de route ou tout du moins à la fin de l'ouvrage...
Ce n'est pas le cas dans le livre que j'ai ouvert et je regrette de n'avoir rien compris à cause de cela.
Essai interculturel raté pour cette fois ! J'espère tomber mieux la prochaine fois.
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Je n'ai pas croché à ces nouvelles.
Un français avec des mots compliqués et un peu désuets parfois qui rendent la compréhension difficile...
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Ma tête gronde comme un ciel démâté qui a perdu tout équilibre; brassées d’images télescopées, voix de bisaïeuls perdues dans le dédale généalogique, capharnaüm des noms, tout s’y mêle allègrement. Le vent de la trahison souffle des traits de feu, c’est le grand lessivage ethnique.
Le goûteur d'étoiles : "Notre troupeau a grandi dans le désert et depuis l'éternité attend l'herbe fraîche."
Le guetteur de l'horizon : "J'ai vu les chameaux de la pluie chargés de nuages et d'espérance. Je suis guetteur de l'aube par habitude et tout ce que je prédis arrive toujours."
Daher pose une question trop difficile pour toute la foule l'encerclant. Il s'en vient donc avec cette question : "Quel est le seul pays au monde dont le nom fait référence au Christ ?" Bouches cousues et têtes courbées. Non pas le Vatican, cherchez encore. Personne ne sait. Eh bien, la réponse est… : "El Salvador. Le Sauveur." Quelqu'un soupire qu'une telle question ne peut être fournie que par le muezzin.
Regardez autour de vous, ne voyez-vous pas que la Terre ne tourne plus rond ?Ou plutôt elle ne suit plus la même ronde, elle est en retard d'une seconde tous les ans. Imaginez la rigolade lorsque le jugement dernier sera reporté à une date ultérieure, voire annulé.
Le muezzin habite la mosquée parce qu'il ne possède pas un lieu privé qu'il puisse appeler "ma maison". Le jour, la mosquée est un lieu de dévotion, d'adoration et de prière tandis que la nuit elle se mue en un habitat partagé, impersonnel, intemporel, blanc et ordonné. Le visage de Daher y est bouleversant de fragilité et de mélancolie entre les seins naissants du jour. Connaît-il, à cet instant, ce malheur qu'on dit ami des poètes ?
Alain Mabanckou a quant à lui co-signé avec l'historien Pascal Blanchard, et l'écrivain Abdourahman Waberi, "Notre France Noire, de A à Z". Un abécédaire qui porte la vision d'une France que beaucoup ont oublié, aimeraient effacer ou se refusent à voir, une vision de la France que nous n'avons pas l'habitude de voir dans nos manuels scolaires. Quatre siècles d'une histoire aussi violente que fructueuse entre la France et les populations noires, entre domination et révolte, rencontres et échanges. Les auteurs signent une célébration et réhabilitation de la mémoire et de l'histoire des populations noires dans la France d'hier et d'aujourd'hui.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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