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Critique de Strega


La magie existe. Enfin, c'est la seule explication possible à la vague d'attentats étranges (et pacifistes) que subissent l'Europe et l'Asie. En réaction, les États-Unis ont envoyé des troupes dans les pays touchés, qui sont du coup devenus des protectorats américains, et ont déclenché une grande campagne de recrutement (si l'on peut le dire ainsi) de mages afin de constituer une armée capable de neutraliser ces terroristes d'un genre nouveau.
Dans ce contexte troublé, Fric sort de prison et retrouve sa banlieue sous ébullition. Les soldats « Tazus » provoquent la hargne d'une partie de la population et de ses potes en particulier. Suite à un incident avec l'un de ces soldats, Fric se voit contraint de se planquer à l'adresse indiquée par un de ses compagnons de cellule et va y découvrir une communauté de hippies et de punks utopistes sur-équipée en matériel informatique. de là à savoir ce qu'ils fabriquent dans leur Enclave, c'est une autre affaire...
Pendant ce temps, la chasse aux sorcières fait rage et pour l'armée américaine il n'y a pas de demi-mesure, les personnes capturées sont avec elle ou… avec elle.
La narration se divise en deux. On suit tour à tour Fric et ses copains ou différents membres de l'armée à la recherche de l'arme ultime (et ils pourraient bien l'avoir trouvée). Cela donne un récit nerveux, plein de rebondissements et d'embardées, qui entraîne son lecteur/auditeur sans trop lui laisser le temps de reprendre son souffle.
Ce roman court et énergique est une sorte de conte moderne, engagé et chaotique qui se joue des codes. On notera que, comme dans les contes, quasiment personne n'a de prénom. Les Tazus et ceux qui gravitent autour sont désignés par leur fonction, alors que Fric et ses potes le sont par des surnoms. Les chevaliers de cette histoire sont de jeunes banlieusards d'âge indéterminé, les fées sont celles du réseau, le méchant dragon polycéphale est une grande puissance capitaliste et la sorcière… Vous verrez bien.
J'ai beaucoup aimé ce récit. C'est barré, intelligent et drôle. L'auteur, tout en nous divertissant, nous amène à réfléchir. Ce roman nous parle d'impérialisme et d'ingérence, de terrorisme et de résistance, mais il nous montre aussi que parfois la frontière est floue entre ces termes. J'ai trouvé cela intéressant, bien que je pense qu'il y manque un peu de profondeur et que la réflexion sur le terrorisme, surtout, est trop sortie de son contexte. J'ai cependant beaucoup aimé l'Enclave et la façon de vivre des gens qui la peuplent, bien que cela semble beaucoup trop irréaliste à mes yeux. Ils paraissent d'autant plus sympathiques face au capitalisme éhonté affiché par les Tazus. L'auteur a grossi le trait, mais c'est aussi une caractéristique des contes.
La sortie en version audio de ce roman dont la première publication date de 2003 est une bonne occasion de le découvrir (ou redécouvrir). le narrateur a fait un excellent travail. Certes, le roman est déjà prenant, mais il parvient à accroître encore davantage l'intérêt de l'auditeur grâce à l'enthousiasme qu'il déploie toujours au bon moment.
Les thèmes abordés restent très actuels, bien que le contexte ait évolué depuis les attentats de 2001, et offrent toujours des pistes de réflexions intéressantes.
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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