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En chasse ! Roland C. Wagner sonne l'ouverture de la Saison de la sorcière et le gibier semble être pléthore, alors sus aux magiciens de haute volée qui envahissent notre « pauvre » monde sans défenses !

Après Punk Rock Jesus, je suis clairement dans une période de lecture axée sur la subversion, polémiste mais pas trop, dénonçant fanatisme et discriminations. Et cette Saison de la sorcière se fonde clairement sur une très bonne analyse outrancière de notre société. Tout se déroule dans l'ironie complète, mais fine, et surtout une ironie qui varie les points de vue. Ainsi, rien n'est jamais vraiment comme cela semble être, mais finalement voilà bien le problème avec notre société du paraître. La tendance de l'auteur à côtoyer le mouvement psychédélique accentue cette ironie constante et cela se ressent dans le fort rapport à la musique tout au long de cette histoire polémique sur l'ultra-sécurité et la discrimination à tout-va.
La forme du récit a quelques points particuliers. Déjà, les extraits de journaux présents sont primordiaux pour l'histoire comme pour l'ambiance, tout en variant efficacement la narration. de même, on constate rapidement que l'intrigue se construit par une convergence de deux récits parallèles : d'un côté, l'aspect rationnel et concret de la « résistance » française ; de l'autre, l'aspect magique et surnaturel de l'armée des « Étazunis » accompagnée de sa Brigade des Maléfices. Rien n'est évident, personne n'est transparent : le ton est donné.

En voilà donc une petite oeuvre bien décapante ; c'est frais, c'est rafraîchissant et il faut le prendre comme tel : un récit particulièrement divertissant dans son style comme dans son contenu. Et Roland C. Wagner était très fort à ce jeu-là.

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Lu, il y a une petite dizaine d'années, ce livre d'anticipation fantastique d'un auteur de SF française (hélas ! décédé en 2012), m'avait bien séduit. Repêchant les bribes de l'histoire dans mes souvenirs (avec l'aide de notes retrouvées dans un vieux cahier), voici ce que ma mémoire m'a soufflé...

Dans notre monde de demain, des changements géopolitiques ont quelque peu changé la donne. La Chine s'est emparée de la Mongolie, l'Inde et la Mexique sont en ébullition sous les feux des révoltés, et la France est de nouveau occupée... par les Amerloques ! Mais au chaos ambiant se rajoutent des interventions terroristes, de surcroît... surnaturelles : un espèce de ptérosaurien géant enlève la Tour Eiffel, les grandes statues de Mao viennent à la vie, Godzilla ressuscité s'énerve au Japon...
Les Yankees décident alors que "ça suffit !" et recrutent à droite et à gauche, de gré ou de force, chaque pékin, possédant de près ou de loin des pouvoirs magiques... C'est ainsi qu'ils mettent la main sur une bien étrange sorcière...
Entretemps la France s'est réveillée... et un "Front de la libération" compte bien piétiner les orteils trop longs des soldats ricains...

Cette fiction politico-satirique jubilatoire (de 2003) brocarde sur les thèmes toujours d'actualité aujourd'hui : le terrorisme international, l'ultralibéralisme, les adolescences difficiles dans les quartiers "sensibles" (où l'auteur a vécu)...et surtout le dirigisme d'Oncle Sam qui met son grain de $el partout !

l'intrigue tumultueuse et imaginative m'avais "charmée" et j'avais bien rigolé à chaque gnon que les etazuniens se prenaient sur le pif !
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La Tour Eiffel a disparu, arrachée de terre par un ptérodactyle.
Ce roman commence fort et la suite est dans la même veine, des statues de Mao prennent vie, Godzilla émerge d'un port japonais et coule des dizaines de bateaux, la France est occupée par les américains, et tout ça semble lié à de la sorcellerie.
Ca pourrait n'être qu'un roman fourre-tout dans lequel l'auteur se serait laissé aller à créer un grand n'importe quoi politico-utopiste mais il n'en est rien.
L'intrigue se tient, les personnages sont originaux, les réflexions sont malheureusement d'actualité : on y parle des conditions de vie dans les banlieues, d'exclusion, de terrorisme, de la toute-puissance de l'argent et du contrôle des médias…
Ce roman bien qu'assez court est une critique de notre monde moderne où tout n'est qu'apparence, futilité et miroir aux alouettes. On y rencontre aussi des personnages avec des valeurs qui font du bien au moral et une sorcière qui vaut le détour.
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J'ai beaucoup aimé ce livre lu par Simon Jeannin avec le ton juste. Je pense que j'aurais beaucoup moins apprécié ce roman en version papier, l'audio lui donne un attrait supplémentaire. le narrateur incarne à la perfection ces personnages plutôt loufoques, la voix est apaisante, chaque personnage a son accent ou sa particularité.

Le roman commence fort, un ptérodactyle géant arrache la Tour Eiffel et s'en va en la serrant dans ses griffes. Quelques mois après, Fric sort de prison, la répression est féroce contre les utilisateurs de cannabis, ce qui lui a valu dix-huit mois derrière les barreaux. D'autres attentats ont eu lieu, la tour de Londres a fondu, le château de Schönbrunn a été transformé en sucre et fond un peu plus à chaque averse. L'armée américaine a profité de la situation pour envahir de nombreux pays dont la France, soit disant pour y mettre de l'ordre. Ils sont persuadés que ces attentats sont l'oeuvre de sorciers puissants et pourchassent les magiciens du monde entier pour constituer une armée chargée de lutter contre les terroristes. Il s'emparent d'une sorcière très puissante dans un pays exotique. Fric retrouve immédiatement ses amis de la banlieue, des marginaux comme lui. Suite à une altercation avec un Tasu (soldat US), l'un d'eux se réclame du Front de libération de la Banlieue parisienne, il ne leur reste plus qu'à aller se planquer chez des amis du codétenu de Fric, qui seront eux aussi des originaux.

J'ai beaucoup aimé l'aspect loufoque et amusant de l'intrigue. Les attentats en particulier sont vraiment sortis de l'imagination délirante de l'auteur, ils se caractérisent par la destruction de symboles nationaux mais ne causent ni blessé ni mort et se veulent des messages non-violents. Les personnages sont assez attachants, sauf le chef de l'armée américaine, qui est odieux comme il se doit. Sous l'aspect d'une joyeuse farce, cette dystopie écrite au lendemain du 11 septembre véhicule un message politique toujours actuel. le monde se rebelle contre le système ultra-libéral, mais les USA y mettent bon ordre, n'hésitant pas à envahir un pays à l'invitation d'un dirigeant « ami ». La critique sociale est féroce, on y dénonce la dérive sécuritaire et l'acharnement sur les idéologies anti-système. Dans le livre ce sont les petits délinquants immigrés de banlieue, les communistes et les écologistes qui remplissent les prisons. Comme le dit un des héros, les lois sur le terrorisme sont assez vagues pour pouvoir être largement interprétées au gré du pouvoir, même si ici on parle d'un terrorisme qui s'attaque seulement à des symboles sans faire de victimes. Ce point m'a fait penser à la pièce de Camus, Les justes. Ce terrorisme soft s'oppose à la violence des USA, qui eux utilisent de vraies armes et n'hésitent pas à s'en servir.

Un des points remarquable et original de ce récit est d'associer la magie non pas au fantastique mais à la technologie informatique. Il y a de nombreuses scènes cocasses, dont le dernier attentat, mais jamais la magie n'est basée sur des invocations, grimoires ou autres support traditionnels. Toutefois à la fin, les auteurs du sort semblent dépassés par leur créature qui semble être devenue autonome. Dommage que ce soit un one shot et pas le début d'une série, j'aurais apprécié de suivre ces personnages délirants dans une nouvelle aventure.

Je recommande chaleureusement ce récit à la fois profond et très amusant. La société qu'il dépeint n'est peut-être pas aussi éloignée de la nôtre. Les superpuissances n'ont pas renoncé à dominer le monde, que ce soit par la violence en Ukraine, par l'économie avec la Chine, quant à l'occupation de l'Europe par les USA, c'est une réalité toujours actuelle depuis 1944, même si c'est soft et peu violent (quand même un peu, vu que le modèle économique ultra libéral vient d'eux et ravage la planète toute entière). On a rarement l'occasion de réfléchir en s'amusant, profitons-en.

Un grand merci à Netgalley et aux Editions Voolume pour cet excellent roman de science fiction vraiment très sympa et facile d'accès dans cette version audio.

#LaSaisondelasorcière #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Meguru kisetsu
Je suis plutôt méfiant concernant la fantasy, un genre où je suis assez mal à l'aise, pourtant certains thèmes m'intéressent comme la sorcellerie. C'est surtout la promesse de chaudrons et d'incantations qui m'a donné l'envie de m'immerger avec ce court roman. L'illustration signée Benjamin Carré de l'édition J'ai Lu rappelle « Kiki la petite sorcière » (« Majo no takkyûbin »), un film d'animation japonaise du très talentueux Hayao Miyazaki.

Shigoto hajime
Feu Roland C. Wagner nous met d'emblée dans le grand bain avec un prologue réussi, alléchant, à l'écriture maîtrisée. La sorcellerie tant désirée est présente. J'ai beaucoup aimé le début, mais, je vais être honnête, la suite m'a bien ennuyé. La magie n'est juste qu'une illusion, utilisé avec parcimonie, surtout bien loin des incantations, ainsi que des potions. Disons qu'elle est présente, mais l'auteur part sur une histoire assez banale. le maléfice n'est qu'un prétexte. Pire, l'histoire regorge d'incohérences. C'est bien dommage parce que l'urban fantasy aurait pu être mieux exploiter..

Ooisogashi no Kiki
Le récit est à la fois bien construit et bien écrit. le texte de Roland C. Wagner est agréable. Ici où là s'intercalent des articles de journaux sur le monde imaginé par l'auteur. Les États-Unis d'Amérique dominent le monde (Étazunis dans le roman, par ailleurs, “coule” a remplacé “cool”) et ils sont même présents dans la métropole, affectueusement nommés “Tazus”. On alterne les chapitres avec une bande de voyous et l'armée américaine. J'ai préféré de loin suivre les vauriens, tandis que la surpuissante armada militaire m'a laissé sans joie, voire parfois ennuyé. On notera que le groupuscule rebelle, anarchiste, part dans la théorie du complot.

Tobenai
Su le quatrième de couverture de mon édition J'ai Lu, ce livre est classé « Science-fiction ». À part une allusion au cyberpunk, puisque ce court roman fut écrit au tout début de la démocratisation d'Internet, loin de ce que nous connaissons actuellement, il est difficile de la classer dans un genre . Anticipation ? Un terme fourre-tout auquel il pourrait appartenir puisque nous sommes dans un univers fictif où les États-Unis dirigent le monde et même la France. C'est un premier pas mitigé vers cet auteur, mais je suis prêt à lui laisser encore une chance.

Ojii-san no tanomigoto
Hors-sujet. Les titres japonais situés avant chaque paragraphe sont ceux de l'Orchestral Sound Track de « Kiki la petite sorcière » (« Majo no takkyûbin ») signée Joe Hisaishi. Je vous invite à les écouter.

Yasashisa ni Tsutsumareta
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Plus c'est con, plus c'est bon !

Roland C. Wagner nous réjouir la chasse aux sorcières de manière littérale : les États-Unis, des sorcières et vas y que je te ponds un roman.
J'avais lu de lui l'intégrale de son histoire du futur, mais n'avait pas été beaucoup plus loin à part un texte ici et là. Au détour d'une masse critique Babelio, je remarque ce roman en audiolivre et banco.

Des attaques terroristes incroyables se produisent dans le monde : par exemple, la tour Eiffel se fait enlever par un ptérodactyle. Les États-Unis, jugeant que les états ciblés par les sorciers ne vont pas assez vite dans leur réaction, décident de prendre le problème à bras le corps pour sauver le monde, non sans envahir quelques pays plus ou moins alliés.
Là-dessus, une bande de jeunes de banlieue se retrouvent... Il sera aussi question d'une communauté anar...

Je connaissais l'Urban Fantasy, pas très fan, mais l'Urban Fantasy politique, j'adore. Oh je vois que tu tiques avec ce mot politique. Mais l'auteur ne nous bassine pas trop avec, on sent tout de même ou son coeur bât, battait en l'occurrence. A part un ou deux passages un peu plus appuyés, cela reste buvable pour les gens de droite.

C'est fun, c'est inventif, c'est intelligent, ça dit beaucoup de choses sur notre société. Écrit en 2003, c'est un texte qui reste assez actuel même si quelques références passeront au-dessus de la tête des moins de 40 ans. On ne va pas en parler des heures : J'ai adoré et dévoré ce livre.

Ma seule crainte en écoutant ce livre était l'audiolecture. J'avais testé grâce à Un papillon dans la lune un livre sur Audible, mais il avait fallu que j'installe l'application sur mon smartphone, et ma bagnole n'étant pas le modèle le plus high tech, cela était très pénible pour revenir en arrière, faire pause....
Ici avec ce nouveau fournisseur, Voolume, cela a été plus simple pour moi. Je me suis créé un compte rapidement, et on télécharge les bons vieux MP3. Après les avoir dezippé, on met sur sa clef USB et la ma voiture me permet de faire pause, avance ou retour. L'idéal pour moi. Pas de DRM, des verrous numériques m'empêchant de faire ce que je veux avec mes fichiers. Je peux les mettre sur cd, les enregistrer sur cassette selon les possibilités de ta voiture, de ton walkman. Un très bon point pour moi
Seul bémol, j'adore écouter les podcasts de la méthode scientifique ou de plus que de la SF durant mes trajets boulot maison, mais ce roman est court et j'ai pu vite reprendre mon train-train quotidien. La voix du comédien m'a de suite emporté avec. Bref une belle expérience.
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Roland C. Wagner fut une plume majeure de la SF française à qui on doit, notamment, la très chouette série policière d'anticipation « Les futurs mystères de Paris ». LA SAISON DE LA SORCIERE s'annonce donc sous les meilleurs auspices et se dévoile sous une magnifique couverture sur laquelle une sorcière est poursuivie par des avions de chasse. le verso, tout aussi enthousiasmant, nous annonce un récit déjanté dans lequel se croisent agents du gouvernement, magiciens et créatures géantes (ptérodactyles, kaiju,…) venant détruire des monuments emblématiques comme la Tour Eiffel. Bref, le lecteur s'attend à un mélange d'urban fantasy, de délires proches des bandes dessinées à la Adelle-Blanc-Sec et de blockbuster à la GODZILLA. Hélas on déchante rapidement tant Wagner s'éloigne de ce postulat pour verser dans une satire politique assez indigeste et convenue.
Manifestement écrit dans la foulée du 11 septembre, le roman traduit les peurs sécuritaires post attentat et imagine un monde uchronique dictatorial dans lequel les Etats-Unis (pardon, les U$A – bonjour la finesse) ont envahi la France. Des petits voyous de banlieues s'érigent alors, presque par hasard, comme les terroristes libérateurs de la nation sous couvert d'une pseudo armée clandestine. Et la ligne narrative consacrée aux attentats magiques et aux sorcières ? Elle intéresse beaucoup moins l'auteur que sa satire politique à gros sabots. On se demande d'ailleurs quel est le but premier d'un roman qui ne semble avoir été écrit que pour envoyer des piques régulières envers les USA et leurs méthodes de « lutte contre la Terreur ». Les USA c'est le Mal, la France c'est pas bien, l'Europe guère mieux. Des pays pas gentils qui exploitent le reste du monde.
Finalement, le bouquin (pourtant couronné par les prix Rosny Ainé et Bob Morane) peine à convaincre et l'amateur qui espérait une fantasy déjantée se retrouve avec un pamphlet politique anarcho gauchiste (beurk) tirant à boulet rouge sur l'impérialisme américain et le capitalisme. Bref les pires travers de la science-fiction française engagée (forcément toute à gauche) : courage camarade le matin du grand soir n'est pas encore venu mais grâce à la repentance perpétuelle, le triomphe du communisme se rapproche. le tout s'avère pénible mais heureusement en partie sauvé par une pagination réduite (220 pages) et quelques notes d'humour qui parviennent à alléger un récit bien médiocre. C'est peu mais ça pourra divertir les derniers hippies du Larzac, les Parisiens qui fréquentent la fête de l'Huma, les électeurs de Mélanchon ou les adeptes des merdes Woke, cancel culture et pardonnez nous on a été très vilain blablabla. Les autres peuvent s'abstenir et espérer qu'un jour la science-fiction française en termine enfin avec sa crise d'adolescente et se débarrasse de cette idéologie gauchiste complètement obsolète, manichéenne et ridicule.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Livre sympathique et léger, qu'on a envie de présenter à la manière d'un conte ce fée : "Comment quatre vaillants compagnons défirent sans coup férir l'armée du méchant roi d'Amérique avec l'aide de leur marraine la fée "
Et comme tout conte de fée, il parle de la réalité de son temps Il a été écrit au temps de la seconde guerre d'Irak, alors que les médias américains menaient une violente campagne de haine contre la France en raison de son refus de participer à l'agression contre ce malheureux pays.
La fable politique est un peu mince. Si la dénonciation de l'impérialisme américain est bienvenue, on peut trouver un peu trop idyllique l'image donnée des "jeunes des quartiers", et, tout en appréciant le livre, ne pas éprouver une sympathie débordante pour les communautés anarchistes.
Mais après tout, on est dans le domaine du conte, et l'on ne va pas trop s'appesantir sur l'une ou l'autre invraisemblance.
Une, cependant, qui est plutôt d'ailleurs une incohérence : compte tenu de la nature des sortilèges, ils sont par définition immatériels, et d'ailleurs le livre le dit. Et pourtant ils exercent des effets sur la matière. C'est qu'alors ils sont autre chose. Mais quoi ?
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La Saison de la sorcière fait partie de l'abonnement des Moutons électriques proposé pour la seconde moitié de l'année. C'est une réédition d'un roman de Roland C. Wagner paru en octobre 2003 qui a été récompensé par les prix Rosny aîné et Bob Morane en 2004.

Le roman a été écrit quelques temps après les attentats du 11 septembre 2001 et cela s'en ressent fortement sur le récit marqué par le thème du terrorisme. le roman situe son action dans un futur proche et indéterminé et plutôt sombre. La Saison de la sorcière est un savant mélange des genres contenant de la science-fiction, des éléments de fantasy, d'enquêtes et formant un roman d'anticipation.

Le tout début du roman présente ce qui sera le premier d'une série d'attentats: l'enlèvement par un ptérodactyle géant de la Tour Eiffel. Cet évènement donne la tonalité du roman: de la magie dans notre monde, un fait complétement déroutant et inexplicable, un ton décalé. À partir de là, le récit suit deux fils directeurs différents qui seront amenés à se rejoindre. le premier est le destin de Fric, jeune homme à peine sorti de prison et retournant dans sa banlieue parisienne qui va retrouver ses copains du même genre que lui et aux pseudonymes tout aussi imaginatifs. le second est le parcours d'une sorcière emprisonnée par l'armée américaine qui compte bien se servir de des pouvoirs contre les terroristes. En effet, l'attaque contre la Tour Eiffel est la première d'une série d'attentats touchants les symboles de puissance des nations les plus industrialisées à part les États-Unis. Ces attentats utilisent la magie mais ne font jamais de victimes humaines.

La Saison de la sorcière présente ainsi un monde ressemblant fortement au notre du moins jusqu'aux attentats de New York, mais où la magie existe et surtout où les États-Unis ont pris une puissance sans commune mesure et imposent leur loi sur le monde. Leurs fondements reposent sur la lutte contre le terrorisme, en imposant le tout sécuritaire et aucune tolérance. L'auteur pousse à l'extrême des principes que l'on trouve dans nos sociétés pour dénoncer des faits en employant un ton décalé. En effet, l'auteur utilise beaucoup de second degré à la fois dans les événements qui se déroulent mais aussi pour les personnages. Certaines répliques m'ont fait pensé à la série Kaamelott où on trouve un peu le même genre d'humour décalé. le roman aborde aussi les tensions dans la banlieue parisienne au travers de ses personnages.

D'autres éléments sont à souligner dans ce roman: l'auteur utilise quelques fois des articles de journaux dans le récit pour parler des événements survenus liés au terrorisme. Cela est intéressant comme procédé en donnant un aspect plus concret à l'histoire et permet aussi de changer la narration. le traitement de la magie est aussi particulièrement intéressant avec une union entre magie et technologie qui donne un mélange assez détonnant.

La Saison de la sorcière s'avère ainsi une bonne surprise: un livre au ton décalé mais qui dénonce beaucoup de choses malheureusement toujours d'actualité. le roman est court et se lit très bien offrant un vrai divertissement. Un très bon roman avec beaucoup de qualités.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Je n'avais pas lu grand chose de Roland C.Wagner.
Peut être une nouvelle de lui dans S.F mag que j'avais bien aimé puis plus rien...
Par hasard je tombe sur sa dernière parution en livre de poche et j'ai sauté le pas.
Et j'ai bien fait...

La suite sur:

Lien : http://laurentauxmillevisage..
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