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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
*** Tueur de flics***

C'est ma première découverte de ces auteurs Scandinaves. Ecrire en couple, sur la feuille et dans la vie, ne doit pas être chose aisée et je ne peux que saluer la dextérité de cette écriture en binôme.
On retrouve cette ambiance nordique, de climat froid et étrange qu'est la Suède, puisque l'affaire policière se situe dans la région et dans les années 70, où la Suède passait pour un modèle social et prospère.

Cela dit, je suis quand même mitigée sur ma lecture puisque le roman est basé uniquement sur une enquête policière plus ou moins effacée laissant place à une thèse sociologique sur les méfaits de la société Suédoise, dans les années 70. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d'idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.

Ici donc une seule trame, une seule enquête qui vise à démasquer l'assassin d'un flic dès le début du roman.

L'agent Nymann est un flic véreux dans toute sa splendeur, dans les années 70 on aurait dit un "barbouze". Gentil et adorable avec sa femme et ses enfants et au boulot une vrai brute avec ses collègues et surtout ceux qu'il arrêtait et qu'il passait à tabac sans raison sous le silence de tous.
Nymann est retrouvé sauvagement assassiné dans sa chambre d'hôpital. Un meurtre au sabre, la victime est méconnaissable.
Ainsi, l'inspecteur Martin Beck et ses acolytes vont prendre l'enquête en main.

Il n'y a pas grand-chose de nouveau dans ce roman puisque les enquêteurs remontent dans le passé pour retrouver l'assassin. Les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain.

Une lecture mi-figue, mi-raisin, sans grand suspense et aucun rebondissement.
Une lecture qui fut un temps en vogue dans le domaine polar noir mais 279 pages est largement suffisant.
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Sjöwall Maj et Wahlöö Per – "L’abominable homme de Säffle" – rééd. Rivages/noir, 2009 (ISBN 978-2743620271) – original suédois publié en 1971
– Première édition française publiée en 1987 - Roman traduit directement du suédois par Philippe Bouquet.
– Deux préfaces, l’une de Jan Guillou (cop. 2009), l’autre de Jens Lapidus (cop. 2009).

Au fil des titres de cette série des dix enquêtes de Martin Beck (dont le présent volume est le septième), l’intrigue «policière» s’efface de plus en plus pour (ne plus) laisser place (qu’) à une thèse historico-sociologique consistant à «dénoncer» les méfaits et turpitudes de la «société» suédoise des années soixante et soixante-dix du vingtième siècle, à l’époque où ce pays passait pour un modèle de prospérité et d’égalité sociale. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d’idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.

Contrairement à d’autres imbriquant plusieurs trames, le présent roman est centré sur une seule enquête, qui vise à «démasquer» (comme on disait à l’époque !) celui qui se fait assassiner dès le début du roman, un certain Nymann (en allemand, «niemand» signifie «personne», est-ce un hasard ?), qui s’avère rapidement être un de ces policiers de l’ancienne époque, venu des services secrets de type «barbouze» (encore un mot très en vogue à cette époque) et même des commandos spéciaux de l’armée, bref, un très méchant très vilain.
Evidemment, les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain ; bien sûr, il faut remonter loin dans le passé pour retrouver les causes de l’assassinat, mais ce n’est guère original dans un roman policier. Finalement, il est bien clair pour le lecteur que l’assassin n’a fait que rendre service à l’humanité entière en débarrassant «la société» de ce tortionnaire. Il n’a pour défenseur que son ancien disciple, un dénommé Hult, qui fournit un récapitulatif de l’évolution de la Suède (chapitre 13, pages 112-113). La fin est spectaculaire, mais somme toute assez peu crédible au regard du portrait du coupable qui nous a auparavant été dressé.

De fait, l’indication la plus intéressante provient de la préface de Jens Lapidus :
«On a beaucoup dit que la perspective radicale de Maj Sjöwall et Per Wahlöö avait posé les véritables fondations du genre policier suédois. Ils ont même repris le flambeau d’écrivains prolétariens suédois tels que Ivar Lo-Johansson et Per Anders Fogelström, et élevé la critique sociale au rang d’élément constitutif naturel de la narration.»

Le traducteur lui-même, Philippe Bouquet, s’est fait le promoteur tenace de cette littérature suédoise dite «prolétarienne» en traduisant nombre des romans produits par ce mouvement, en soutenant une thèse devant l’université Lille-3 (1980) et en publiant sur le Web un article de synthèse (voir : http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Le-roman-proletarien-suedois.html).
On sait qu’en France, la tentative d’émergence d’une littérature «prolétarienne» (sous l’égide d’Henry Poulaille et de Marcel Martinet) fut finalement violemment décriée puis combattue par les caciques du PCF.
En Allemagne en revanche, le parti communiste officiel (KPD) s’empara durablement de ce moyen d’expression à travers le BPRS (Bund proletarisch-revolutionnärer Schriftsteller – 1928-1933), dont les auteurs connurent de confortables et solides carrières une fois installés en ex RDA-DDR (comme par exemple J.R. Becher, Willi Bredel ou Anna Seghers).

L’étude de ces tentatives de littérature «prolétarienne» et «prolétarienne-révolutionnaire» fut un temps très à la mode dans les milieux intellectuels post-soixante-huitards : je ne sais si ces deux auteurs suédois, se réclamant de la sainte trinité Marx-Lénine-Mao, participèrent à cette exhumation…
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