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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je retrouve Martin Beck, Commissaire à la Criminelle, pour une 7ème enquête. Cette fois, il s'agit d'un meurtre particulièrement sauvage sur la personne d'un commissaire à la retraite, hospitalisé, à la carrière très controversée. le commissaire Nyman, arrogant et méprisant envers les citoyens de seconde classe, lors des arrestations n'a pas hésité à user de violences. Martin Beck et ses collaborateurs vont chercher qui, parmi les victimes de Nyman serait capable d'une telle vengeance.
Ce tome est préfacé par Jan Guillou et Jens Lapidus.
J'ai particulièrement apprécié la lecture de L'abominable homme de Säffle.
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J'ai rarement lu un opus de Sjöwall et Wahlöö aussi noir. Martin Beck vient de passer une soirée paisible avec sa fille Ingrid, et il est appelé pour enquêter sur le meurtre de Nyman. Jamais les deux auteurs n'avaient décrit un cadavre avec autant de détails, jamais ils n'avaient montré aussi crûment l'horreur de la mort, même dans le policier qui rit. Si le corps du policier a subi les derniers outrages, il a, de son vivant, montré une cruauté et un sadisme sans faille envers les animaux et les êtres humains. Kollberg, qu'il a formé, peut en témoigner, et il ne s'en prive pas. Un sadique, conclut avec raison Martin Beck. Un homme qui avait tellement cloisonné sa vie qu'il passait aux yeux de sa femme pour le meilleur des maris et des pères.
Enquêter passe d'abord par la lecture des plaintes contre Nyman. Elles nous sont livrées in extenso et ont provoqué chez moi un profond sentiment de malaise. Nyman n'est pas seul, ses subordonnées s'en sont donnés à coeur joie sur les plus vulnérables et se sont mutuellement protégés. Pas d'espoir de justice : aucune plainte n'a eu de suite, ce qui semble incroyable mais vrai dans un état de droit. Il y a quelque chose de pourri dans la police de Suède. La police des polices n'existe pas ici.
Nos enquêteurs (ce livre est ma sixième enquête du commissaire Beck) sont pris au dépourvu. Même Martin Beck, qui ne se fit d'habitude qu'aux preuves et aux indices, se laisse submerger par la crainte diffuse d'une catastrophe imminente. Kollberg cauchemarde. Il n'est que Larsson pour être égal à lui-même, son courage n'est jamais pris en défaut - celui de Beck et Kollberg non plus. Nous retrouvons même les inénarrables hippopotames qui ont gâché le début de l'enquête du Policier qui rit.
Rien ne sera comme avant après cette enquête car pour un policier sadique et ses disciples, c'est toute la police de Stockholm qui paie. le prix est élevé. le comportement de Beck et Larsson en sera d'autant plus exemplaire.
Je ne quitterai pas ainsi l'univers de Sjöwall et Wahlöö. Je vais me procurer très rapidement La chambre close.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Au premier contact, on est surpris par l'écriture très descriptive de Sjöwall et Wahlöö. Ainsi quand l'inspecteur Martin Beck pénètre dans la chambre d'hôpital où il va découvrir le commissaire Nyman, mort, il y a une page et demi pour décrire la chambre: murs, plafond, sol, fenêtres, lit, meubles, aliments, articles de toilettes, médicaments, vêtements, objets divers (« un stylo Waterman quadrichrome flambant neuf à pointe bille et quelques pièces de monnaie - très exactement huit de dix centimes , deux de vingt-cinq et six d'une couronne »). On imagine la scène au cinéma, avec un lent travelling circulaire, la caméra s'attardant sur chaque recoin de la pièce, et des zooms sur chaque objet présent dans la pièce pour enfin se fixer sur une tache rouge, d'un « rouge agressif » : le sang du mort, puis plus loin, son corps, sans vie, sur le sol. Quelle entrée en matière!


Ensuite on note l'amour que les auteurs éprouvent pour Stockholm. Quand ils décrivent la beauté d'un lever de soleil sur le Strömmen, endroit par lequel le lac Malar communique avec la Baltique. Ou quand ils regrettent de voir disparaître des quartiers historiques agréables et pleins d'animation au profit d'immeubles de bureau froids et d'espaces bétonnés. Et puis ils manient souvent l'humour, ce qui adoucit l'horreur des évènements relatés. Les aventures des agents Kristiansson et Kvant sont un exemple type de cet humour suédois.


Si notre attention se tourne maintenant vers le cadre de l'intrigue, on découvre que ce roman - écrit en 1971 - est d'une étrange modernité : il traite en effet des violences policières. Plus particulièrement celles exercées par le commissaire Nyman. Et et de l'esprit de corps entre policiers pour nier ces violences et classer sans suite toute plainte déposée à leur propos. Alors oui, assez vite, on entrevoit un mobile qui a pu mener à l'assassinat de Nyman. La vengeance. Mais Martin Beck n'a que l'embarras du choix au milieu de toutes ces plaintes - contre Nyman - classées sans suite. Et si d'autres policiers risquaient eux-aussi d'être tués? Pour les mêmes raisons. le doute s'installe. Kolberg et Beck avancent rapidement dans leur recherche. La fin est un long suspense d'une noirceur totale. Peut-être le meilleur roman de Sjöwall et Wahlöö.
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Ce septième volume des enquêtes de Martin Beck, est à la fois classique et très bien mené. On y retrouve tous les ingrédients d'un bon polar, dans un langage clair. Comme à son habitude, le couple Sjöwall et Wahlöö livre un regard sans concession sur la société suédoise, du début des années 70. Ici, ce sont les violences policières et le sentiment de toute puissance des policiers qui sont critiqués. C'est une négligence de la part d'un inspecteur, ainsi que ses méthodes brutales et le manque de réaction de l'institution, qui conduisent à un assassinat barbare et à une sublime scène d'assaut finale.
Un très bon opus de la célèbre série Martin Beck, « mère » du polar scandinave.

Lien : http://www.polardesglaces.com/
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