Une parution de février qui me faisait terriblement envie, j'ai découvert «
la dernière maison avant les bois » de
Catriona Ward chez Sonatine Éditions.
Dee, dont la petite soeur a disparu, il y a onze ans, décide de venir habiter à côté de Ted, celui qu'elle pense être le ravisseur. Celui-ci est effectivement très bizarre et multiplie les actes qui le positionnent en suspect idéal...
«
La dernière maison avant les bois » est ce genre de roman que j'ai terminé en me demandant « Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir en dire ? » Quelques jours après l'avoir fermé, il m'est toujours impossible de le décrire tant l'autrice nous embarque dans une direction totalement différente à celle que l'on attend, à tel point que l'enquête n'est qu'un détail que ce soit dans le récit ou dans notre inconscient.
Le début a été laborieux, à plusieurs reprises, je me suis demandé à quel bordel, j'avais affaire. Je n'y comprenais rien. Un des narrateurs est original et si j'avais déjà lus un roman avec un narrateur de ce type, ici, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de particulier, un mystère qu'il m'était impossible de comprendre ou à deviner. Un sentiment de malaise dont je n'arrivais pas à dire s'il me plaisait ou même d'où il venait. À deux doigts d'abandonner parfois, j'avais conscience sans pouvoir l'expliquer, que s'il y avait un livre avec lequel je devais persévérer, c'était celui-là, pourtant à mes yeux, rien n'allait dans ce bouquin. Et pourtant...
Ted est LE personnage de ce roman, mystérieux, sombre avec parfois des sursauts d'humanité. Difficile à cerner, on oscille entre haine et empathie envers lui. Au fil des pages, on pense commencer à le deviner. Quelle erreur...
Puis arrive le dénouement, ma première réaction a été de le relire, déstabilisée, en sentant la stupéfaction arriver au fur et à mesure que mon cerveau connectait les fils. C'est brillant ! L'autrice a réussi à me berner, me mettant face à un banal roman de disparitions d'enfants que je ne trouvais d'ailleurs pas très développé lors des premières pages pour finir devant un feu d'artifice lorsque des dernières, qui m'ont au passage bouleversé.
Alors je n'oublie pas que plus de la moitié m'a laissé sceptique, que j'ai été à deux doigts de l'abandonner à plusieurs reprises, ce qui m'empêche d'ailleurs de le conseiller haut et fort, mais si vous me demandez si je regrette d'avoir persévéré ou de l'avoir découvert, c'est sans aucun doute que je vous répondrais « en aucun cas, même si j'ai rarement été aussi perdue lors d'une lecture, j'aimerais l'oublier pour pouvoir le redécouvrir et revivre toutes les émotions qu'il m'a procuré! »
En bref, est-ce que je vous le conseille ? Est-ce que je pense qu'il pourrait vous plaire ? Ma réponse à ses deux questions est : je ne sais pas. Mais ce que je peux vous dire et que pour ma part, il va me marquer pour longtemps.
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