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Critique de jmb33320


Le quatrième de couverture n'en fait pas mystère : une tragédie va survenir dans ce Tennessee rural, où se heurtent les personnages de ce magnifique roman. Les éléments semblent contre eux dès l'ouverture de ce récit. Sous une pluie battante, un ciel gris et une rivière en crue, trois d'entre eux s'affrontent immédiatement. Cassie Spottwood, dans sa maison délabrée observe de sa fenêtre la rencontre sur la route d'un jeune inconnu à l'allure citadine et d'un chasseur, qui vient d'abattre un daim à la limite de sa clôture. Elle qui semble être à peine une ombre, et qui depuis des années s'occupe de son mari, Sunderland Spottwood, devenu grabataire après une attaque, s'arme de son fusil et tire aux pieds du chasseur pour faire respecter son droit de propriété. Il n'est pas un inconnu pour elle ce Cy Grinder, en réalité un amour (non partagé) de jeunesse. Elle propose au jeune homme errant, dont elle découvrira le nom, Angelo Passetto, de l'héberger contre des travaux, malgré le peu de chose qu'elle sait de lui.

Le drame va se nouer dans cette maison et ses environs (la clairière du titre). Bien d'autres personnages très marquants font contrepoint à ce quatuor du début du roman. La nature du Tennessee est à elle seule un personnage essentiel, seule réalité tangible parmi ces êtres qui semblent douter chacun de leur existence, jusqu'à l'angoisse, mais qui pourtant sont violents et cruels entre eux. Malgré le contexte et l'époque (la fin des années 1950 pour l'essentiel du récit) il est peu question de l'existence ou pas d'un Dieu, de la notion de péché ou même de damnation. On est au delà de la morale ordinaire dont pourtant certains de ses personnages se réclament, à commencer par Murray Guilfort, un homme de loi autrefois ami de Sunder Spottwood,. La question centrale reste toutefois celle de l'amour, partagé ou pas.

Il est évidemment difficile de ne pas penser à Faulkner. Mais s'il existe certains points communs, avec notamment "Sanctuaire" ou "Lumière d'août", Robert Penn Warren dans ces "Rendez-vous de la clairière" (une citation d'un poème) a son ton bien à lui, une manière à la fois très crue (dans les scènes de sexes notamment) mais aussi par moments presque floue, d'avancer dans son récit pourtant cohérent jusqu'à la dernière ligne.

Merci aux éditions des Belles Lettres et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet auteur dans le cadre de "Masse Critique". Je lirai sûrement bien vite "Tous les hommes du roi", son roman le plus connu.
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