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Il est certains livres qui touchent, captivent et bouleversent plus que d'autres, parfois à la simple lecture de la page 4 de couverture, ou à la découverte des premières pages. C'est particulièrement le cas avec cet étonnant et magnifique premier roman d'un auteur d'origine hawaïenne, comme un écho à la situation tragique que l'île connait actuellement. Si l'histoire adopte au départ un ton fantastique, empreint des mythes et légendes de la culture des îles, ce côté fantastique n'est en fait qu'un prétexte pour nous faire découvrir la destinée d'une famille, le père, la mère et leurs trois enfants. Deux garçons, une fille. le cadet, Nainoa, échappe à une mort horrible alors qu'il n'a que sept ans. Tombé dans une mer infestée de requins, c'est pourtant un de ces squales qui le prend délicatement dans sa gueule pour le rapporter à sa famille. Les témoins de la scène y voient un miracle des anciens Dieux, d'autant que, dès lors, le jeune Nainoa est capable de don de guérison sans comprendre ce qu'il lui arrive. Les malades se pressent autour de la maison, à la façon des fidèles autour de leur prédicateur, et les parents, surtout la mère, en viennent presque à déifier leur second fils aux dépens des deux autres enfants. L'argent rapporté sert peut-être à les envoyer faire des études couteuses sur le continent, mais face à la place prépondérante de Nos qui se replie sur lui même tout en cherchant à repousser les limites de ses talents, Dean l'aîné et Kaui la dernière, peinent à trouver leur place.
L'auteur choisit de découper son roman en chapitres narrés par chacun des protagonistes, à commencer par la mère, Malia, entre croyances ancestrales et résignation. Ses interventions sont d'ailleurs parmi les plus belles et les plus émouvantes du récit, alors qu'elle parle à son fils préféré, et qu'elle considère que tout ce qui survient par la suite n'est que le fruit d'une mauvaise éducation qu'elle leur a donné. Délaissés, étrangers dans leurs villes respectives, Dean et Kaui finissent par se laisser déborder par leur tempérament autodestructeur. le frère qui se rêvait une carrière de basketteur survit de petits boulots en petits boulots en abandonnant ses études, la soeur, brillante également, ne se sent pas soutenue par ses parents, se découvre homosexuelle et amoureuse de sa colocataire, et passe ses heures à se lancer dans de dangereuses escalades de bâtiments désaffectés. En définitive, ce don engendre plus de malheurs que de bonheurs, et voit une famille heureuse s'éclater et se perdre. il leur faudra affronter le drame absolu, descendre au plus bas, pour qu'enfin une petite lueur d'espoir apparaisse et que chacun comprenne quelle est sa place.
Un roman magnifique, poignant, dont on sort transformé.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
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Ma lecture avait pourtant bien commencée : Hawaï, une famille hawaïenne qui respecte les anciens cultes, trois enfants dont un avec un don.
Mais personne n'est capable de l'aider avec ce don que personne ne sait nommer. L'enfant, l'adolescent puis l'adulte se débrouille seul.
Les parents sont empêtrés dans des problèmes d'argent, mais peuvent payer des études sur le continent à leurs enfants.
Et après le milieu du roman, j'ai trouvé que l'auteur parlait beaucoup trop, délayait trop son récit sans arriver au but.
J'ai terminé ma lecture en avance rapide, dommage.
Il y avait pourtant beaucoup de couleurs, de vocabulaire et de traditions dans ce roman. Mais beaucoup trop dilué pour moi.
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Oeuvre totalement à part, l'histoire de cette famille tahitienne et de leur fils prodige car touché par une divinité enfant, remplie de mythes, de légende et de superstitions, dépasse sa fonction distrayante pour dévoiler un cri de révolte.


Révolte contre les problèmes de société que rencontre la population Hawaïenne. Ce livre nous transporte au coeur de la culture tahitienne, riche en magie, et profondément liée ) la nature. ce lien avec la nature se dégrade grandement à cause du tourisme.

La - les - métaphores sociétales invisibles au départ, apparaissent de façon nette dans la deuxième partie du livre, ce qui en fit une oeuvre complète et clairvoyante.

c'est à la fois une ode à la différence, à la magie, à la nature, et un appel à respecter la culture tahitienne et de s'en inspirer. Terriblement génial !
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Hawaï, terre qui fait rêver s'il en est. Et pourtant, loin des clichés et des dépliants touristiques, une terre sauvage et mystérieuse vers laquelle nous emmène Kawaï Strong Washburn dans son premier roman.
C'est ce parfum d'authenticité qui m'a donné envie de lire ce livre au départ mais malheureusement, c'est avec une certaine difficulté et impatience que je l'ai terminé.

L'histoire de cette famille hawaïenne est tout d'abord présentée comme une saga familiale, or je trouve que ce n'est pas le cas du tout. L'histoire retrace seulement une quinzaine d'année de la vie des Flores, initialement marquée par le sauvetage miraculeux d'un de leurs jeunes enfants de la noyade par un banc de requin. Suite à ce fait peu commun, qui se révélera « fondateur » dans l'histoire familiale, on suivra les parcours chaotiques des parents et des enfants, tous marqués par les conséquences de cet épisode.
J'ai trouvé le roman très inégal, entre pertinence, sensibilité mais aussi mysticisme et ennui.
Pertinence car j'ai trouvé l'aspect roman social très bien rendu, de même que la dynamique entre frères et soeurs et les relations familiales qui sont un vrai point fort du récit.
Sensibilité car les descriptions des paysages somptueux hawaïens et l'attachement des habitants à leur île m'ont touchée.
Mais alors, l'aspect mystique m'a complètement perdue et fait lever les yeux au ciel plus d'une fois. La frontière était trop floue et mal définie entre réalisme et imaginaire. Pour moi, c'était trop appuyé et cela manquait clairement de naturel.

Il faut dire qu'aucun élément de contexte culturel ni d'explication n'ont été donnés par l'auteur, l'éditeur ou le traducteur ce qui n'a pas aidé pour « accrocher » à cette histoire d'anciens dieux. Un petit lexique, quelques éléments contextuels ou explicatifs auraient grandement bénéficié à ce roman.
Il aurait finalement fallu peu de choses pour que cette lecture me laisse un meilleur souvenir mais ce manque de souffle m'a trop éloignée du récit que j'attendais.
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Qu'il a été dur d'attendre que ce roman paraisse en poche ! Au moment de sa sortie, les articles élogieux s'accumulaient et mon envie de m'y plonger grandissait… Et c'est enfin chose faite ! En un chapitre, magnifique par ailleurs, Kawai Strong Washburn pose son décor avec la force d'un mythe de la Création : un couple très amoureux, leur famille dans la nature luxuriante d'Hawaii, la naissance d'un fils dont l'aura attire âme et animaux sauvages, et le basculement de ce paradis végétal en enfer de béton et de pauvreté.

Alors que l'archipel se transforme, la fratrie connait aussi ses bouleversements. Dean et Noa, les grands frères, et la petite Kaui, grandissent entre amour et bêtises jusqu'à ce que le cadet soit sauvé par un requin. Cet événement va l'entourer d'une brume de mystère qui le précédera où qu'il aille et qui éloignera son frère et sa soeur, exclus de sa divinité. A travers cet exemple, l'auteur nous parle en fait de toutes les fratries et ce sans aucun jugement : ses personnages sont profondément humains, de cette humanité qui nous fait pardonner et oublier les rancoeurs et colères qui animent les familles.

J'ai été frappée par sa plume qui confère à chaque personnage un caractère propre qui se retrouve de manière distincte au fil des chapitres pendant lesquels l'un ou l'autre prend la parole. Cela nous permet de découvrir trois regards sur l'adolescence, le poids de la place et du genre dans une fratrie, de la parole parentale qui demande sans cesse de se responsabiliser et de comprendre que le monde est dur. le tout est illuminé par la culture hawaiienne et ses mythes, de la déesse du feu Pélé à la danse et au chant hula.

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Un roman qui se déroule à Hawaï, je n'en ai pas lu beaucoup donc là je me suis laissée tenter. L' écriture est belle et agréable à lire mais j'ai eu quand même du mal à vraiment me plonger dans l'histoire. Je n'ai pas trouvé les personnages très attachants même si ils étaient intéressants. Il y a une lourdeur, une atmosphère très désagréable qui est voulue par l'auteur mais qui n'a pas fonctionné pour moi.
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Le roman s'ouvre sur l'adresse d'une mère, Malia, à son fils Nainoa qu'elle place sous les patronages des anciens dieux hawaïens.

« Et il y a toi, mon fils. Tu n'es pas un dieu, mais il y a quelque chose qui évolue en toi et qui en est peut-être un. Va-t-elle ressusciter ce qui existait auparavant ou construire quelque chose de neuf ? Je l'ignore. »

En quelques phrases, Kawai Strong Washburn emporte le lecteur dans un souffle mythologique peuplé de légendes. Malia est celle qui croit. Son fils aura un destin extraordinaire, elle a vu, lors de la nuit de sa conception les marcheurs nocturnes – les fantômes des ali'i, rois traditionnels disparus il y a fort longtemps - descendre aux flambeaux la vallée de la Waipi'o. Surtout il y a l'épisode fondateur des requins, splendidement relaté, Nainoa avait sept ans, en train de se noyer dans le Pacifique :

« Tu étais là, sur le flanc, ballotté dans la gueule d'un requin. Mais il te tenait délicatement, tu sais. Il te tenait comme si tu étais en verre, comme si tu étais son petit. Les requins t'ont ramené vers moi, et celui qui te tenait gardait le museau hors de l'eau, à la façon d'un chien. »

L'auteur aurait pu s'enfermer dans un récit juste "magique" mais il choisit et réussit à l'ouvrir vers une histoire de famille terriblement émouvante. A partir de ce miracle, Nainoa devient un héros local désormais doté d'un pouvoir de guérison qui fait affluer malades et se transforme en manne financière pour une famille vivant dans la pauvreté depuis l'effondrement de l'industrie sucrière à Hawaï. Mais le don de Nainoa, source d'émerveillement et d'argent est avant tout un fardeau déconcertant pour un enfant qui peut se muer en malédiction existentielle.

Avec une fluidité assez impressionnante, les frontières entre mondes réel et irréel se dissolvent. Kawai Strong Washburn tisse habilement les fils d'une légende familiale culturellement très ancrée à celle des destins très réalistes, eux, des différents membres de cette famille que l'on suit de 1995 à 2009 à travers les voix de Malia, de Nainoa le fils préféré, de son frère Dean et de sa soeur Kaui obligés de vivre dans son ombre, avec plus ou moins de rancoeur. le choix du roman choral est une évidence tellement les personnages sont forts, incarnés.

Les points de vue de chacun alternent et finissent par créer un choeur antique qui révèle brillamment la singularité et la solitude de chaque membre tout en mettant en relief tout ce qui les unit. Comme si tous étaient connectés, malgré leurs différences et leurs différends, à un lien plus fort que ce qu'ils sont individuellement. Même s'ils dérivent de plus en plus loin les uns des autres, les frères et soeurs éparpillés sur le continent, de Portland à San Diego, restent attachés. Et cet attachement viscéral passe par la terre, par Hawaï, personnage à part entière décrit avec passion et sensualité.

La tension entre magie et réalité, attente et déception, exil et foyer, trouve un juste équilibre dans ce récit fort sur les liens familiaux, tour à tour touchant, triste et drôle. Il se passe beaucoup de choses, souvent inattendues. Les événements ne sont pas gais et pourtant c'est la lumière et la chaleur de cette épopée familiale que je retiens, son envergure aussi à questionner les mystères de la condition humaine et le sens à donner à nos actes pour se construire une identité propre.



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Hawai, de 1995 à 2010 environ, on suit l'évolution de la famille Flores : Malia la mère, Augie le père et leurs trois enfants Kaui, Dean et Nainoa. Loin des clichés touristiques habituels, les haoles (habitants natifs de l'archipel) peinent parfois à trouver un travail qui les fait vivre et, c'est la cas de cette famille qui n'est pas épargnée par des fins de mois difficiles. Un événement extraordinaire survient qui va déstabiliser leur équilibre mental et génère un stress relationnel durable au fil des ans. Pourquoi, ce qui paraît tout de même un atout pour la famille se transforme t'il en malédiction ? On aura bien du mal à le comprendre en lisant les témoignages des protagonistes au cours de leur évolution et leur départ de l' île pour le continent. L'ennui saisit rapidement le lecteur qui ne perçoit pas la raison de ces culpabilités croisées qui affectent durement les consciences.
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C'est la première fois que je plonge dans un livre d'un auteur hawaïen. Et quelle plongée ! Kawai Strong Washburn déploie une fresque familiale et sociétale sur près de quinze ans. de nombreux thèmes sont abordés : l'identité culturelle et les racines ancestrales, la spiritualité, l'ascension sociale impossible, la réalité de la vie sur une île que le reste du monde juge paradisiaque sans même la connaître...Tout cela donne un récit extrêmement dense et d'une grande richesse.

Chapitre après chapitre, nous suivons l'évolution de Malia, la mère, Nainoa, sauvé des eaux par des requins lorsqu'il était enfant, son frère Dean, basketteur de talent, et leur jeune soeur Kaui, qui tente désespérément de se faire remarquer par des parents fascinés par les pouvoirs qu'ils prêtent à Nainoa depuis son sauvetage.
Chacun des enfants va progressivement quitter l'île natale, avec l'espoir d'une vie meilleure sur "le continent". La réalité est malheureusement difficile, et ils devront faire face à une série d'épreuves, chacun seul.e mais toujours proches en pensée.

J'ai beaucoup aimé ce roman, que j'ai trouvé profond et lumineux, bien qu'il traite de thèmes difficiles. le style m'a paru brillant, j'ai simplement regretté l'absence de notes explicatives de la part du traducteur sur certains mots hawaïens et sur la culture insulaire, qui auraient sans doute pu éclairer un peu certains passages.
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Il s'agit du premier roman, débuté il y a une dizaine d'années (voir l'interview dans Vanity Fair - https://www.vanityfair.com/style/2020/03/kawai-strong-washburn-sharks-in-the-time-of-saviors-interview) de l'auteur né à Hawaii de parents originaires du Kansas et de l'Oklahoma. Il réside désormais à Minéapolis. Souligné ce point biographique n'est pas fortuit. En effet, si les mythes hawaïens et l'animisme sont omniprésents dans l'oeuvre, il y a également (et surtout?) une perspective sociologique.

Le récit se construit autour des cinq voix des cinq membres de la famille : Augie, le père ancien footballeur U.S ; Malia, la mère ancienne basketteuse ; Dean, l'ainé doué pour le basketball ; Nainoa, le cadet sauvé de la noyade par les requins doué pour le Ukulélé et doté de pouvoir de guérison et Kaui, la benjamine doué pour les études, attirée par la danse et l'escalade. Chaque chapitre est narré par un des membres dans un ordre qui ne semble pas présenté de structure. Cette alternance de prise de parole fait avancer le récit durant les quatorze années (1995-2009) et les quatre périodes (libération, ascension, destruction, renouveau,) traversées par la famille Flores. En effet, c'est peut-être moins l'histoire qui importe dans ce changement de narrateur que le travail de chaque membre de la famille pour y trouver sa place : dans la fratrie, dans le deuil, dans la culture.

En révélant l'envers du décor de Hawaï loin des images de carte postale et des chemises à fleurs. le quotidien d'une famille qui peine à joindre les deux bouts où les parents enchainent les emplois précaires et peu qualifiés. Mais les îles, ce sont aussi les racines, la terre et les croyances ancestrales (les marcheurs nocturnes).

Puis, en mettant en scène les liens entre les îles et le continent, plus particulièrement la côte ouest des Etats-Unis. Dean entre à l'université dans la ville de Spokane pour intégrer le programme de basket (on peut conjecturer qu'il s'agit de Gonzaga, université réputée justement pour son programme de basket). Nainoa est à Portland, il est soignant dans un équivalent du SAMU. Il a brillamment réussi ses études avec une précocité rare. Kaui est à San Diego où elle suit des études scientifiques (probablement à l'université de Californie, campus connu pour la qualité de ses enseignements). Ces trois villes ont quelque chose du miroir aux alouettes pour ces jeunes hawaïens : opportunité de réussite, de richesse mais surtout lieu de tentations, de pêchés (d'orgueil) ou d'expériences morales (pour Kaui). En somme, il y a deux mondes difficilement réconciliables entre lesquels les membres de la famille oscillent.

Ainsi, et encore une fois, au-delà du décor paradisiaque que représente l'archipel, ce roman nous montre la difficulté pour les insulaires à s'inscrire dans une culture américain matérialiste qui est aussi bien désirée que lieu de perdition, de rupture avec ses racines.
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