Il fut défendu de parler de "l'affreux malheur". On le faisait quand même. C'était justement la prérogative des domestiques que de commenter les choses défendues à voix basse. Enfin, relativement basse.
« Elle avait en elle une sauvagerie qui n’était pas faite pour attirer les hommes en quête d’une épouse. » (p. 66)
« C’était la première fois qu’il se rendait compte qu’aucune limite n’existait pour Dina. Qu’elle ne craignait le jugement de personne. » (p. 93)
« Dina de Reinsnes n’avait pas de chien, ni de confident. Mais elle possédait un cheval noir – et un garçon d’écurie roux. » (p. 152)
(…..) "Qu'est-ce que c'est que le chagrin ?" (..) "Pour moi, ce sont toutes les images que je ne vois pas clairement. Mais que je porte en moi quand même" (..) "Oui. Ce sont les images qu'on porte." (..) Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même.
Un halo de folie encerclait la jeune femme dépenaillée, la chevelure en désordre et les yeux hagards.
Elle n'avait aucune pudeur, ni dans la manière de s'habiller, ni dans la manière de parler.
Ce qu'elle voulait, c'était posséder les autres sans être elle-même possédée.
L'heure bleue était alors passée au blanc brumeux et les bruits de la ferme se transformaient en bourdonnement léger. Les ombres s'estompaient dans les coins comme des esquisses sur un vieux parchemin. Elles renfermaient des odeurs
Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même