C'est donc ça, la poésie ?
Des phrases courtes. Des adjectifs précautionneusement choisis. Évoquer la lumière bien sûr. Aussi, les états de l'eau. Employer le mot pute. Evoquer Messi (sans le e). Prouver ainsi qu'on est poète, certes, mais que l'on n'ignore pas le réel. Poète mais aussi philosophe comme
Bernard-Henri…
Ne pas hésiter à se répéter.
Importante la scansion si l'on veut l'attention.
Surtout, penser à aller à la ligne.
Parfois…
Mais ne pas non plus en abuser.
Encore que.
Choisir un destin tragique.
Dans un pays martyr : la Syrie.
C'est pas le Pérou, la Syrie !
D'ailleurs, le Pérou, ce n'est pas non plus Byzance !
Et Byzance, parlez-en aux Macédoniens !
Les Mahmoud de la vraie vie m'attristent, m'émeuvent…
Pas le gondolier du lac El-Assad.
Sans doute trop d'images en tête, sans doute trop de récits, sans doute le souvenir trop prégnant de l'Odyssée d'Hakim « Je verrai toujours de la merde, même dans le bleu de la mer ».
Et depuis quand sont ajoutés à la poésie des notes en fin de volume comme dans un Mémo Bac ? « A l'école de la poésie, on n'apprend pas, on se bat ! »
Le bandeau et la quatrième de couverture, Télérama, France Inter,
Delphine de Vigan… auraient dû m'inciter à davantage de méfiance, ça sentait l'attrape-bobo, cette affaire. « Comment, vous n'avez pas aimé
Mahmoud ou la montée des eaux ? » Je risque d'être gentiment snobé à mon prochain dîner mondain…Heureusement que je vis à la campagne.
« Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m'ont pas trouvé malin. »