Je remercie les éditions Scrinéo et Babelio pour m'avoir envoyé ce livre à l'occasion d'une masse critique privilégiée.
Aurélie Wellenstein est une écrivaine française qui a un certain nombre de romans à son actif, principalement dans le genre de la fantasy. L'Épée, la Famine et la Peste, premier tome d'un diptyque, est le premier roman de cette autrice que je lis, une très bonne découverte.
Dans ce récit de fantasy plutôt dark, on suit trois personnages marginalisés par la société, qui, maudits, seront considérés comme un danger et poursuivis par l'Inquisition. Les trois protagonistes se rencontrent et vont chercher ensemble un moyen de se libérer de leurs malédictions.
Aurélie Wellenstein nous fait voyager dans un univers sombre, qui semble au bord de l'apocalypse. Une atmosphère lugubre accompagne ainsi les personnages autant que les lecteurs et lectrices, ambiance très bien retranscrite par la plume de l'autrice.
Le royaume de Comhghall est assailli par les monstres, les malédictions et les araignées, qui détruisent des villages entiers et transforment les femmes en tarentas – sorcières dotées du pouvoir des araignées. Face à cette menace, l'Inquisition se bat contre les araignées et pratique une chasse aux sorcières sans pitié. Ce conflit est ainsi très vite présenté comme sans manichéisme, car les deux camps se montrent violents et cruels. On peut se demander lesquels sont les plus monstrueux, il n'y a pas de « gentils ».
C'est là, il me semble, le thème principal de ce récit : la frontière ténue (voire inexistante) entre l'être humain et le monstre. Cette dichotomie est présente dans tout le récit, poursuivant les protagonistes alors qu'ils tentent de fuir leur part monstrueuse, représentée notamment par leur malédiction.
Cillian, jeune adolescent bègue, est possédé par l'esprit d'un loup qui tente constamment de prendre le contrôle.
Erin est une jeune fille accusée d'être une tarenta, une dangereuse sorcière.
Sulyvahn est un vétéran de l'inquisition qui vit dans la misère après avoir tout perdu, et voit son fils dans l'oeil d'un étranger cerf.
Tous trois sont tiraillés entre leur part humaine et le « monstre » qui les hante, qu'ils rejettent. Mais ces deux facettes sont-elles vraiment opposées ? leur « démon » est-il vraiment une malédiction à exorciser ? Ce monstre ne fait-il pas partie intégrante de leur être, de l'être humain ?
Ce conflit intérieur que connaissent les personnages attire notre sympathie en les rendant complexes, humains, et donc attachants. le lien qui se tisse entre eux au fil des pages est peut-être l'un des points forts de ce roman, une relation à l'évolution très belle et touchante, jusqu'à ce qu'ils deviennent une vraie famille les uns pour les autres, unis face au monde qui les rejette.
En conclusion, une très bonne lecture, qui commence doucement avec une tension grandissante à chaque chapitre, jusqu'à une fin de tome forte en émotions, qui clos une étape dans la vie des personnages et annonce la suivante. On ressent alors le fort désir de connaître la suite, et le fin mot de cette histoire. En attendant le deuxième tome, prévu pour février, cette lecture m'aura donné envie de découvrir les autres romans d'
Aurélie Wellenstein, qui ont l'air eux aussi très intéressants.
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