Le genre de roman qui me met en colère. Comme tous ceux de
Werber que j'ai lus ou entrouverts, en fait. Colère, parce que c'est encore une formidable idée gâchée. Il y avait moyen d'écrire un grand roman sur la même trame, et on a droit à une pantalonnade qui hésite entre farce adolescente et apologue pontifiant.
L'idée de départ est excellente et, dans une certaine mesure, son traitement dans la première moitié ne manque pas d'intérêt: la mort conçue comme un territoire, un continent à explorer - avec tous les dangers qu'on imagine -, de vastes contrées à cartographier, en faisant progressivement reculer la terra incognita. Il y a là des pages où, malgré les facilités, souffle un authentique vent d'aventure; les différentes barrières à franchir peu à peu, avec des "navigateurs" toujours plus audacieux et capables de résister à la tentation de ne pas revenir...
Et puis il y a tout le reste: des personnages qui se veulent croustillants mais épais comme une feuille de papier recyclé, des caricatures de discours politiques, religieux, une vision en fin de compte enfantine de l'au-delà (avec ses gentils, ses méchants, ses fanatiques, ses archanges... et ses cordons), un style plus simplet qu'alerte, et toujours cette tendance de l'auteur à se croire malin tout en moralisant à tour de bras, malgré le point de départ quasi cynique. Dommage.
J'éviterai d'embarquer avec le démagonaute la prochaine fois.
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