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Critique de Sachenka


Oblomov est un personnage important de la littérature russe, aussi fort que Faust en Allemagne et Don Quichotte en Espagne. Il est l'archétype même de l'oisiveté, aucune force n'a de prise sur sa paresse, son inertie, vivant dans l'insouciance, indifférent même à l'amour, atteint seulement par un vague sentiment de nostalgie lié à l'enfance. L'auteure polonaise-canadienne Tecia Werbowski a décidé de lui rendre hommage avec L'Oblomova, ce pastiche, cette courte nouvelle dans laquelle Maria Ney, qui fait preuve du même penchant naturel à la nonchalence, à la paresse – peut-être même à la déprime ? –, se voit traitée d'Oblamova par son mari. Elle n'est pas malheureuse, seulement indifférente à tout. Rien ne peut la pousser à quoique ce soit. Elle préfère provoquer un accident risquant de la paralyser plutôt que travailler. Mais ce n'est pas une mauvaise personne. Devenue veuve, elle s'entoure de deux chats et passe ses journées à regarder par la fenêtre, à lire négligemment, à se languir. « Nous dormons, nous nous reposons de ce que nous ne faisons pas, Minou, Blum et moi. » (p. 21)

Je n'ai pas lu Oblomov, de l'auteur russe Ivan Gontcharov, et je le regrette un peu : ça aurait peut-être aiguisé ma lecture, j'aurais pu anticiper ou voir des rapprochements entre les deux personnages. Ceci dit, les brèves cyberrecherches que j'ai effectuées me portent à croire que Maria Ney est effectivement le penchant féminin moderne de l'original. D'un côté, je trouve un peu regrettable que Werbowski n'en ai tiré qu'une nouvelle mais, d'un autre côté, sans doute me serais-je lassé de suivre trop longtemps les déambulations d'une vieille fille à la recherche d'un bonheur ennuyeux qu'elle ne pourchasse pas activement. Rien qu'à penser à ses causeries insipides avec ses voisins grisâtres, ses échanges platoniques avec sa femme de ménages. Ne lui reste que ses chats (qui semblent revenir d'une nouvelle à l'autre de l'auteure) et ses souvenirs… Et l'ennui que, moi aussi, j'ai presque ressentie par moments. Mais bon, c'est un peu le propos, n'est-ce pas ?
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