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4,35

sur 446 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un récit victimaire qui tranche par l'origine de la maltraitance et par la personnalité de la victime. L'impunité de l'une et la culpabilisation de l'autre se développent dans une famille mormone où le père et un frère sont violents. Tara — la narratrice, l'auteure, puisque l'éditeur déclare que « ce livre est une oeuvre de nonfiction » — rapporte les menaces et les tortures qu'elle a subies de 9 ans à la majorité et apprendra qu'une grande soeur a reçu le même sort. Elle se redresse par ses propres forces comme le veut le genre, ici dans l'excellence académique. le décor est bipolaire, la montagne sauvage et la décharge d'un ferrailleur ; l'usage des plantes et l'insécurité crasseuse ; la connaissance de la bible et l'ignorance du monde. Tara apprend à l'université l'existence de la Deuxième Guerre mondiale, de l'Holocauste, du combat des droits civiques, et que l'Europe n'est pas un seul pays de perdition.

Cependant le mormonisme n'est pas seul responsable : un évêque mormon est le premier à voir clair, à protéger la victime, à l'aider psychologiquement et matériellement, et Tara rencontre, d'abord avec scandale, puis avec amitié, des mormons « libéraux ». Les convictions délirantes de la famille tiennent à parts égales de la damnation du reste du monde et de la haine des fédéraux, elle est aggravée par la psychopathologie des parents maltraitants. Dans une paranoïa religieuse et politique, ils préparent Les Derniers Jours en accumulant l'essence et les armes de gros calibre ; ils utilisent le téléphone, mais chez les voisins ; ils conduisent des voitures, mais enlèvent les ceintures de sécurité et ne s'assurent pas : Dieu y pourvoira, de même qu'Il protégera la famille des risques démentiels des machines effrayantes que le père accumule. « Papa avait toujours été un homme fort — un homme qui connaissait la vérité sur tous les sujets et ne s'intéressait pas à ce que les autres disaient. Nous l'écoutions, lui, jamais l'inverse : quand il ne parlait pas, il exigeait le silence » (p 325).

Comme dans le Dickens contemporain (voir My Absolute Darling), le récit est trop long et se complait dans les sévices moraux et encore les blessures, infections et brûlures qui seraient létales chez le commun des mortels. Heureusement, il y a la finesse de l'auteur et son sens de la nature : « La montagne nous confère un sentiment de souveraineté, d'intimité et d'isolement, et même d'emprise sur les choses. Dans ce vaste espace, on peut marcher des heures sans croiser personne, comme en apesanteur au-dessus des pins, des broussailles et des rochers. Cette tranquillité résulte d'une sensation de pure immensité qui vous calme et rend la banalité de l'existence humaine sans importance. Gene [un autre frère] a été façonné par cette sorte d'hypnose des montagnes, qui réduit les drames humains au silence » (p 52).

Le livre rappelle que le fondamentalisme crée une dépendance aussi dangereuse pour la famille que l'alcoolisme. Quelques-uns s'en sortent.
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Vu le texte, il faut, tout d'abord, préciser qu'il s'agit d'une histoire vraie. L'histoire d'une famille mormone en prise avec un père bipolaire, paranoïaque mais aimant à sa manière. il est convaincu de ce qu'il fait. Sa devise pourrait être : seul contre tous mais avec Dieu. L'auteure et trois de ses frères auront accès à l'éducation qui leur permettra de se sortir de l'impasse. Les autres, convaincus et sans recul, continueront à rester sous le joug de cette éducation si sévère et discriminante. J'ai trouvé certains passages un peu longs et répétitifs. le bon dernier quart du livre, quant à lui, devient interessant et aurait mérité plus de développement.
c'est un texte qui remue quand même.

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