Si vous n'avez jamais lu les romans d'
Edith Wharton, vous pouvez commencer par celui-ci, qui a fait scandale lors de sa parution en 1917. Parfois comparé à "Madame Bovary", considéré par
Joseph Conrad comme le plus beau roman d'
Edith Wharton, admiré par
Henry James, ce roman est en effet aussi sombre qu'une nouvelle
De Maupassant, avec toujours cet art de la romancière de reprendre les codes des romans de
Jane Austen, de nous faire croire que son roman est une romance, pour lentement nous faire glisser vers une peinture sans concession de l'humanité, mais sans qu'il y ait de violence, de sang, d'érotisme. Tout est sous-jacent mais l'analyse au scalpel du fonctionnement de toute société, la violence de la pression sociale, le rapport au sexe, à la religion et à la mort font que le lecteur ressent de plein fouet la noirceur à travers les non-dits. Ce texte s'avère mélancolique, féministe et un peu... déprimant : le petit village de North Dormer ne possède qu'une rue, comme l'annonce la première phrase du roman, et l'héroïne, Charity Royall, veut sortir de ce cadre exigu en faisant face à son tuteur, le vieil avocat Royall, qui, comme Arnolphe dans "l'école des femmes" de
Molière, a des vues sur elle. Arrivent l'été et un jeune architecte, Lucius Harney...
Un roman sur la difficile émancipation des femmes et un roman qui a fait scandale à son époque, et qui pourra paraître scandaleux à la nôtre, mais pas pour les mêmes raisons.
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