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Critique de Leponeynoir


Une suite de contes tout à la fois poétiques et cruels, qui portent l'empreinte d'un 19ème siècle autant âpre qu'imprégné de romantisme. J'y ai découvert le style d'Oscar Wilde, un style singulier fait d'un alliage de féérie, de réalisme social et d'ironie amère, et où l'on retrouve mélangés des éléments de naturalisme et de surnaturel. Par une sorte de sublimation propre au fantastique anglo-saxon, l'auteur prête aux créatures animales et végétales, ainsi qu'aux objets (La Fusée remarquable), une conscience qui en fait des acteurs à part entière.
Oscar Wilde semble nous parler par paraboles de la misère de son époque, mais aussi des rêves qui hantent l'imaginaire de ses contemporains (« l'imaginaire victorien »), à travers des beautés qui demeurent pour ainsi dire détachées de la condition humaine. C'est une oeuvre profondément ambiguë, une alliance mystérieuse entre l'enchantement et le sordide où l'auteur se joue des apparences.
Wilde nous fait voyager à travers les contrées et les âges, donnant à ses contes une touche d'exotisme.
Les descriptions sont développées avec un véritable talent d'orfèvre, gravées avec une écriture raffinée et subtile. Mais la prégnance de la magie n'empêche pas la dure réalité d'avoir toujours le dernier mot, et c'est souvent la perfidie qui au final triomphe, à travers ce kaléidoscope de motifs et de couleurs.
Peut-on parler de contes de fées ? Je parlerais plutôt de paraboles, et la magie du récit ne joue pas vraiment un rôle de conjuration : elle sert davantage à élever l'histoire vers une autre sphère sans rien enlever à ses tenants et à ses aboutissants.
J'ai beaucoup apprécié l'Enfant-Étoile qui traite de la rédemption à travers une quête douloureuse, et surtout l'Anniversaire de l'Infante qui, par son jeu de scènes et sa succession d'inattendus, nous surprend par le truchement d'un miroir aux alouettes.
Je n'ai par contre pas relu le Fantôme des Canterville à cause de mauvais souvenirs (nous l'avions étudié au collège en sixième, et cette période de ma vie n'appartient pas à des temps bénis !).
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