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Trois histoires qui lient trois générations sur 40 ans pour arriver à la triste conclusion qu'être noir en Amérique était une garantie de ne pas sortir de ta condition misérable
Le racisme, la ségrégation, la pauvreté, la drogue... Tout semble concentré dans des états ou même le climat finit par détruire le peu de bien être des gens.
Si l'histoire n'a rien de bien original sa construction est maline et l'écriture au plus près des personnages font rentrer le lecteur dans cette famille que rien n'épargne.
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Dans ce premier roman, Margaret Wilkerson Sexton déploie la destinée de quatre générations d'une famille noire à la Nouvelle Orleans. le sujet n'est certes pas une nouveauté dans la littérature américaine, mais l'auteure fait le choix de mettre en avant le destin des femmes, qui doivent composer avec une double oppression, celle de la loi d'abord, et celle des hommes, leurs propres pères ou maris. Si Evelyn, en 1944, s'en accommode bon gré mal gré, sa fille Jackie, dans les années 80 jouit certes d'une loi qui n'est plus discriminante, mais connait encore un racisme sous-jacent. Ce sont les portraits de ces deux femmes qui me semblent les plus réussis. J'ai moins aimé celui de TC, le petit-fils, et de sa rédemption soudaine à la naissance de son propre fils. En revanche, la description de la Nouvelle Orleans post-ouragan Katrina est très intéressante.
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Lecture en demi teinte.
Pourtant la 4ème de couverture m'avait beaucoup plu mais j'ai eu quelques frustrations pendant ma lecture.
Déjà j'ai trouvé que les profils des personnages ont déjà été vus plusieurs fois (la jeune femme qui tombe amoureuse d'un garçon ne plaisant pas à ses parents, la mère célibataire et le jeune homme en quête de rédemption). Oui c'est précisé dans le pitch mais j'espérais que l'autrice sortirait de ces sentiers battus.
Et il y avait de la place pour faire cela.
Il y a en effet des "trous" entre chaque histoire et personnellement j'aurais beaucoup aimé avoir la totalité de chaque parcours, je pense que chaque partie aurait mérité d'être plus approfondie. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler.
Mais au delà de cette frustration j'ai beaucoup aimé la plume (et donc la traduction). Cela se lit facilement et on a hâte d'avancer dans la lecture.
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Grandeur et décadence d'une famille d'afro-américains à La Nouvelle Orléans, sur trois générations...

1944 : elles sont deux soeurs Evelyn et Ruby élevés par des parents de la petite bourgeoisie. Leur père est médecin et dans cette ville avec cette couleur de peau, on peut dire qu'elle ont une belle vie. En échange de cette qualité de vie au niveau matériel, leurs parents "exigent" deux choses, qu'elles fassent des études ( Evelyn est bien parti pour être infirmière ) et qu'elle fasse un beau mariage, avec quelqu'un du même niveau social.

" Je crois que ça va pas être possible !" : et pour cause , Evelyn va tomber amoureuse d'un étudiant en médecine, sans le sou...

1986 : nouvelle génération. Pour Jackie tout avait bien commencé , beau mariage. Mais hélas son mari fréquenta de mauvaises fréquentations, et devint accro au crack... le crack , hélas, ça pardonne pas .

2010: nouvelle génération, l'ouragan Katrina est passé par là.

Le fiston sort de zonzon sans toucher les 20000 ! Va falloir qu'il trouve du cash rapido, et comme le cash ne pousse pas dans le sol, va falloir avoir une bonne idée, et comme le fiston a les doigts verts, l'idée va germer toute seule , grâce à un pote compréhensif et intéressé au projet ...

On peut parler de déterminisme social : le mauvais quartier, la couleur de peau, les mauvais potes.

On peut parler aussi des rapports hommes/femmes dans cette Nouvelle Orléans : les femmes étant généreuses, promptes à croire en "leurs hommes", à pardonner, à aider, à protéger . Les hommes manquant du sens de la communication, prenant les mauvaises décisions.

On peut aussi parler du langage de la rue, pour la version 2010 avec ces "Fils de putes" qui jaillissent comme des coups de feu, des "négros" en veux-tu en voilà , distribués à son meilleur pote.

On peut surtout parler de racisme, d'enlisement dans des relations toxiques, de femmes faibles avec les hommes, mais si fortes pour leurs hommes.

C'est bien observé, la plume est photographique, on se croirait dans un reportage télé, un reportage pas à charge, un reportage qui ferait aimer ses personnages.

On voit tellement le malheur arriver, qu'on a l'impression qu'il arrive au ralenti, que du coup , il pourrait être évité.

Oui mais c'est si facile de voir la poutre dans l'oeil de ses personnages, et moins facile quand le malheur débarque chez nous. Là , il est aux USA, là où "Black lives matter"... Oui, mais pas tant que ça , en fait !

Efficace, finement observé, un livre militant...







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En commençant la lecture de ce roman, j'ai cru que, si rare cela soit-il, j'allais lire l'histoire d'une jeune fille noire, intelligente, appartenant à la classe moyenne et soucieuse de poursuivre des études d'infirmière. Et que le poids de la ségrégation raciale, l'immense défaitisme d'une destinée vouée à l'échec, lui serait épargné.
Mais le contexte socio-économique, la discrimination et le racisme ne peuvent qu'engluer les vies des Noirs américains. Et l'intrusion de la délinquance, de l'alcool, de la drogue, de la prison les condamnent bien souvent à des existences malheureuses.
Quoique !
Sur les trois générations qui composent ce roman, il est un point qu'il me semble important de souligner. Ce sont les hommes de la famille, Terry et TC, qui sont responsables du déclassement de la famille et qui la mettent en péril. Ce sont eux qui sont faibles, incapables d'assumer leur rôle de père et de mari. Les femmes, quant à elles, ne se droguent pas et luttent pour sauver leurs familles.
Dommage que l'autrice n'ait pas développé cet aspect des choses et montré la force des personnages féminins
Dommage aussi de retrouver toujours les mêmes clichés misérabilistes autour des Noirs américains et de ne pas avoir miser sur des personnalités plus fortes.
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« Je cours encore pieds nus et je n'ai que mon âme. La liberté, c'est le but ultime. Finalement et à tous points de vue, la vie et la mort sont peu de chose. Ces jours-ci, je me sens terriblement amère, parce que les seuls parents que Dieu m'a donnés, c'étaient des esclaves, et ça m'a brisée. » (Talb Kweli, Four Women)
Voici un des deux épigraphes qui éclaire particulièrement bien ce premier roman captivant.
Margaret Wilkerson Sexton y explore l'impact de la discrimination raciale et du racisme systémique dans le Sud des Etats-Unis en suivant l'évolution d'une famille afro-américaine de la Nouvelle-Orléans sur plusieurs générations à 3 époques différentes, de la fin de la seconde guerre mondiale aux conséquences de l'ouragan Katrina, à travers l'histoire de 3 membres de cette famille.

Nous sommes en 1944. Evelyn et sa soeur Ruby sont les filles du premier médecin afro-américain de la Nouvelle-Orléans et mènent une vie privilégiée. Evelyn poursuit des études d'infirmière. Elle est celle qui ressemble le plus à son père; elle est studieuse, indépendante d'esprit et déterminée. Mais c'est la Nouvelle-Orléans et nous sommes en 1944… Evelyn et sa famille cèdent la place aux Blancs sur les trottoirs, regardent les films au cinéma depuis le balcon qui leur est réservé, etc.
Son père redoute qu'elle n'ait pas suffisamment conscience de ses privilèges acquis à la sueur de son front et de la facilité avec laquelle son avenir pourrait lui échapper lorsqu'elle rencontre Renard, fils d'un concierge, et en tombe amoureuse. Renard souhaite lui aussi devenir médecin mais le financement de ses études s'avère précaire. le roman suit comment les attentes réduites de Renard et Evelyn les affectent et vont affecter leur descendance.
38 ans plus tard, Jackie, la fille de Evelyn et Renard, a du mal à subvenir aux besoins de son fils en bas âge, T.C., l'élevant seul, son mari absent luttant contre une addiction à la drogue.
Puis nous passons à T.C., après l'ouragan Katrina, âgé de 28 ans et incarcéré pour détention de stupéfiants, le jour de sa sortie de prison.
L'auteure zigzague habilement dans le temps, nous racontant l'histoire de l'un puis de l'autre, et ainsi de suite.
Trois histoires en parallèle mais qui ensemble, dressent le portrait de cette famille sur plusieurs générations et les choix que chacun d'entre eux doivent faire, attendant tous une vie meilleure pour leurs enfants. Bien que les lois Jim Crow aient été abolies, l'injustice, les inégalités et le racisme persistent, ajoutant aux difficultés qu'ils rencontrent nous racontant l'histoire de l'un puis de l'autre, et ainsi de suite.
Trois histoires en parallèle mais qui ensemble, dressent le portrait de cette famille sur plusieurs générations et les choix que chacun d'entre eux doivent faire, attendant tous une vie meilleure pour leurs enfants. Bien que les lois Jim Crow aient été abolies, l'injustice, les inégalités et le racisme persistent, ajoutant aux difficultés qu'ils rencontrent.
Un premier roman émouvant, très agréable à lire et très bien construit.
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Evelyn a vingt-deux ans en 1944. Elle vit avec ses parents et sa soeur, Ruby à La Nouvelle-Orléans. Elle est en seconde année d'école d'infirmières et fait la fierté de son père médecin. Beaucoup plus sage que sa soeur Ruby, elle se sent par contre mal aimée de sa mère.

Malgré la ségrégation qui leur interdit certains lieux, les deux soeurs s'amusent et rêvent du prince charmant. Si Ruby jette son dévolu sur Andrew, un fils de bonne famille à la peau claire, Evelyn tombe amoureuse de Renard, un étudiant en médecine orphelin et pauvre , ce qui ne ravit pas son père.

Margaret Wilkerson Sexton compose son récit en trois grandes parties et dans chacune d'elle, elle enchaîne l'histoire d'Evelyn en 1944 puis celle de sa fille, Jackie en 1986 et enfin, celle de T.C., le fils de Jackie en 2010.

Si le milieu du XXe siècle est encore marqué par la ségrégation et par la seconde guerre mondiale, le chômage et les restrictions budgétaires colorent les années 80 et l'ouragan Katrina finit de réduire les pauvres à la misère en 2010.

Chacun avec son environnement social, avec son éducation familiale tente de diriger une vie qui est souvent malmenée par les circonstances. le destin d'Evelyn est perturbé par la conscription. Jackie peine à trouver un emploi et galère à élever seule son fils depuis le départ de son conjoint tombé dans l'addiction aux drogues. Son fils T.C. a souffert de cet abandon et en cette période de crise, il tombe dans le trafic de drogue. Nous le découvrons à sa sortie de prison, prêt à se ranger pour retrouver Alicia qui porte son enfant.

« Puis la criminalité avait grimpé, des magasins avaient fermé et quelques années plus tard Katrina achevait ce que la fuit des Blancs avaient commencé. »

En abordant la ségrégation et les difficultés pour les jeunes afro-américains de s'assurer une vie confortable et sereine, Margaret Wilkerson Sexton ne se démarque pas. Mais en plaçant sa famille à La Nouvelle-Orléans, elle se distingue avec cette ville durement touchée par la crise économique et par les ouragans. Elle montre comment en soixante-dix ans, une famille respectable voit ses enfants et petits-enfants tomber dans la misère et la délinquance. Et c'est d'autant plus touchant qu'elle brosse le portrait de jeunes femmes ou jeune homme particulièrement soucieux de tout faire pour mener une vie familiale simple et heureuse.

Un très bon premier roman.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Voici une très belle lecture, dont je sors réellement marqué. Margaret Wilkerson Sexton dévoile l'histoire d'une famille noire sur trois générations à La Nouvelle-Orléans, de 1944 à 2010. On y découvre l'amour et les ambitions d'un père pour sa fille, les relations compliquées liant les fratries...L'importance de nos choix et les épreuves de la vie.
L'auteure livre ici un véritable témoignage des injustices et des difficultés de la vie, pourtant si belle.

Un très très beau roman à lire absolument !
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Les vies ici racontées sont condamnées par la pauvreté et l'exclusion alimentées par la ségrégation et le racisme. On le sait, il ne fait pas bon être noir(e) aux États-Unis. Il faut, pour sortir de l'effroyable condition qui les condamne dès la naissance, un effort inouï, une volonté acharnée. Il faut s'armer psychologiquement pour passer outre les difficultés que le système d'exploitation leur impose. C'est tout sauf évident.

Et en lisant ce roman, j'ai pensé à tous ces gens qui, le cul posé dans le confort douillet fixé par leurs positions sociales, ne cessent de répéter à ceux qui souffrent au bas de l'échelle, qu'il faut travailler dure pour réussir; oubliant l'évidence, qu'il est plus dure de gravir cette putain d'échelle lorsqu'on est tout en bas et que tous les barreaux sont incrustés de bout de verre tranchants.

Avec brio, ce roman raconte la vie difficile de ceux qui essayent, génération après génération, de trouver une place confortable dans un monde hostile. le combat d'hier n'a pas suffit à combattre la ségrégation. Elle perdure sous des formes plus subtiles, plus sournoises, plus pernicieuses donc plus dangereuses. Elle fait croire en effet à l'individu que l'échec est la sienne, qu'il est le résultat d'une défaillance personnelle et non la conséquence d'une organisation collective, structurelle et systématique qui le condamne. Sans prétention aucune, avec modestie, ce roman dresse un portrait de la société. Elle est terne alors qu'on la voudrait toujours chatoyante et chaleureuse. C'est tout le sens du combat qui doit se mener aux États-Unis. Ce roman est à lire même s'il n'est pas un chef d'oeuvre littéraire, même s'il n'est pas l'œuvre d'un génie. C'est un premier roman plutôt réussi.
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A travers trois personnages et sur trois époques, le roman décrit une histoire familiale afro-américaine à La Nouvelle-Orléans.
La première génération est incarnée par Evelyn, jeune fille de bonne famille, son père étant le premier médecin noir de la Nouvelle-Orléans en cette année 1944. Evelyn tombe amoureuse de Renard, jeune homme issu des quartiers pauvres, qui rêve de devenir médecin ; persuadée que cette ambition saura séduire son père, elle présente Renard à sa famille. Mais la réaction de son père n'est pas celle qu'elle attendait…
Dans les années 80, Jackie, fille d'Evelyn, élève seule son jeune fils T.C., lorsque son compagnon refait surface, sortant d'une cure de désintoxication. Jackie décide de lui faire confiance et de tenter une vie commune.
En 2010, T.C. sort de prison où l'ont envoyé production et trafic de cannabis. T.C. a bien l'intention de se ranger cette fois, mais la tentation de l'argent facile est forte…
Même si les thèmes de ce roman ne sont pas nouveaux, l'autrice traite avec beaucoup de délicatesse les difficultés pour les afro-américains de sortir de leur condition, les rêves d'avenir déçus et anéantis par les difficultés économiques. On se rend compte que la situation ne fait que se dégrader d'une génération à l'autre, dans une sorte de fatalité. Mais l'autrice cherche surtout à raconter des histoires de vie, son propos n'est en rien inutilement appuyé ou démonstratif.
Un intérêt certain du roman est sa situation géographique : c'est très intéressant de découvrir l'histoire des Noirs, de comprendre comment fonctionne cette ville et ses différents quartiers, de voir que Katrina n'a rien arrangé.
J'ai aimé la construction du roman, les allers retours entre passé et présent. Les personnages ont tous beaucoup de profondeur et nous touchent ; la force des liens familiaux est très bien décrite.
Un très bon premier roman, très prometteur !
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