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Critique de MarcoPolo85


Cet album de photographies de Martin Parr, je me le suis pris en pleine tronche. Il est cru et cruel sur notre Société occidentale, capitaliste, de consommation...tout ce que vous voulez.
En fait, il met en évidence des petits riens de notre quotidien que nous ne voyons même pas, mais qui apparaissent en photo bien ridicules, honteux et vulgaires.
Prenons un exemple de cliché page 373: nous sommes à une garden party quelque part en Grande Bretagne (l'Angleterre est terrain de jeu privilégié chez Parr)
- au premier plan à gauche, on voit le buste d'une femme habillée d'une robe rose satinée sans bretelles lui serrant la taille et les seins. On pourrait penser à un saucisson tellement le vêtement lui serre le corps. Cette dame tient un verre à la main, ainsi qu'un sac cousu avec des fleurs en tissu dont les tons ne sont pas sans rappeler l'ensemble vestimentaire. Sur la photo, ce buste prend la moitié de l'image. Il faut noter aussi qu'une tâche d'alcool est visible sur sa robe de fête.
- Au second plan, une seconde femme est assise sur un banc. Les rougeurs de son visage peuvent faire penser à un état d'ébriété bien avancé. Elle a l'air de s'emmerder ici. Comme tout le monde d'ailleurs.
Cette photo met, donc, en évidence un lieu où il fait bon être vu, un lieu où on ne sait pas quoi se dire, un lieu où l'on a emmené ses habits de carnaval, un lieu où l'on a aussi envie de vomir sur tout le monde.
L'album tout entier est riche de ces clichés qui au début paraissent sobres (intérieurs de maisons des années 70) mais qui virent rapidement vers des tons flashy et donc vers une sorte de décadence.
Parr est réellement un type dérangeant. Je me suis bien marré à regarder ces images...au début.
Ensuite, je me suis rendu compte que moi aussi, je pouvais être dans le viseur de son appareil dans plein de cas : une soirée trop alcoolisée, une tête dégoûtée en bouffant un big mac, un regard lubrique sur des jambes fluettes...
C'est le genre de livre à voir absolument pour se rendre compte à quel point nous en sommes aujourd'hui dans cette course à peu de choses.
Pour finir je tiens à remercier Babelio et les éditions Phaidon pour l'envoi de l'ouvrage. Je le regarderai encore et encore, car il y a trop de choses que je n'ai pas encore vu. Chic alors.
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