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Critique de kedrik


Le lecteur de fantasy ne sera pas en terre inconnue en lisant La Religion puisque le premier chapitre met en scène un gamin qui forge une lame, un village qui se fait attaqué, tout le monde qui se fait trucidé sauf le gamin qui va devenir un homme, un vrai... Comment ça, Conan ? Meuh non...

Ce livre est l'histoire de ce survivant, Mattias Tannhauser, qui a été dressé comme un janissaire, a quitté les mahométans pour faire du commerce en compagnie d'un Anglais solide comme un roc et d'un Juif. L'amour et le sens du profit vont pousser Tannhauser a assisté au siège de Malte par les armées ottomanes. Mais attention, pas un petit siège de trois jours : les 120 000 Turcs s'opposent à 512 chevaliers et 3 000 soldats chrétiens dans un déchaînement de violence. Un déluge de poudre, de sang et de merde. Une guerre totale. Une tuerie pour la plus grande gloire de Dieu/Allah.

Et comme Tannhauser connait bien les deux faces de cette pièce, le lecteur est assez vite mis au courant : on est toujours le barbare d'un autre. La Chrétienté et l'Islam rivalisent dans la sauvagerie, il n'est pas question de donner raison à un camp. Tannhauser le cynique est bien placé pour savoir qu'elle se valent bien l'une est l'autre. D'ailleurs, au bout de 950 pages de massacre généralisé, L Histoire s'enorgueillit d'un siège légendaire, une quasi-Iliade, mais les hommes ont eux tous perdus.

Et justement, 950 pages, c'est long. Trop long. le trio amoureux qui pivote autour de Tannhauser est peu passionnant. Les manigances du vil inquisiteur qui se complet dans la caricature lassent vite tant elles sont prévisibles. le livre aurait été saisissant s'il avait été juste une évocation de cet affrontement titanesque entre ces deux dogmes, mais a vouloir absolument plaquer une intrigue à faux suspens par-dessus, Tim Willocks a hélas considérablement affadi son propos. Qui plus est, La Religion n'est serait que l'ouvrage séminal d'une trilogie. Ah.

De même, sans carte de Malte, impossible de comprendre les mouvements de troupe et les enjeux stratégiques. C'est con pour un livre de guerre qui prétend justement traiter en détails de ces évènements.

Au final, Tannhauser écrase les autres personnages de sa présence, ils n'auront jamais la place nécessaire pour exister réellement dans ce roman.

Ne comptez pas sur moi pour faire un parallèle avec la situation géopolitique actuelle.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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