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Critique de Melisende


Largement recommandé (voire encensé) par les proches, La Religion m'a occupée pendant de longues semaines. Quasi 1000 pages le poche, accrochez-vous !

Premier tome d'une trilogie (seuls les deux premiers volets sont actuellement publiés) créée autour de personnage central de Mattias Tannhauser, La Religion revient sur le siège de Malte de 1565. C'est un roman historique, oui, difficile de dire le contraire. Et c'est un roman sacrément documenté. Moi qui ne connaissais absolument pas cet événement de l'Histoire, j'ai été servie !
D'un côté les Ottomans et la religion musulmane, de l'autre les chevaliers de l'Ordre de Malte (Espagnols, Italiens, Maltais…) et la chrétienté. Evidemment, chacun veut annexer le plus possible de territoires, convaincu du bien fondé de sa mission divine. Massacre et folie humaine au programme.

Tim Willocks s'étend sur quasiment 1000 pages pour nous raconter à peine quelques mois : de mai à septembre 1565 (l'épilogue se déroule en 1566). Autant dire que c'est dense. Très dense. Allergiques aux descriptions visuelles très réalistes, passez votre chemin. Parce que des tripes, du sang et de la merde, vous allez en bouffer ! Je suis assez bluffée par cette immersion et donc par la dextérité narrative de l'auteur. Il est vrai que l'épaisseur du livre peut effrayer mais les pages défilent assez vite, si l'on a la bonne énergie au moment de s'y plonger.
J'ai longuement traîné cette lecture, pas parce qu'elle ne me plaisait pas, mais parce que je n'avais à chaque fois pas assez de concentration. Il ne s'agit pas de lire 4 ou 5 pages par-ci par-là mais de s'impliquer véritablement et de se laisser embarquer, ce qui demande quelques plages horaires assez conséquentes pour savourer au mieux l'aventure.

Et quelle est la meilleure façon de raconter la grande Histoire ? En s'attardant sur les petites histoires de personnages charismatiques, notamment sur celle de Mattias Tannhauser, le héros de la trilogie.
Nous le rencontrons dans le premier chapitre, adolescent apprenti dans la forge familiale qui, une nuit, assiste impuissant au massacre bestial de sa très jeune soeur et de sa mère (qui subit au passage un petit viol collectif). le ton est donné, La Religion, ça ne va pas rigoler. Mattias termine son apprentissage et devient adulte au sein de l'empire ottoman, après quelques années d'esclavage. Il finit malgré tout par acquérir sa liberté et devient un homme nomade, itinérant et imprenable, n'ayant finalement jamais fait allégeance à qui que ce soit, retournant sa veste au gré du vent. C'est un personnage intéressant que voilà, endurci par les épreuves et en même temps terriblement marqué – et touché – par celles-ci. J'ai aimé le suivre comme j'aime suivre les héros au cinéma, ceux qui semblent physiquement invincibles mais qui ont une faille. Un peu comme le Achille dans l'adaptation Troie (qui vaut ce qu'elle vaut niveau fidélité à L'Iliade, mais c'est la première comparaison qui me vient).
J'ai en revanche eu un peu moins d'empathie pour les autres personnages (Carla la comtesse qui recherche son fils retiré à la naissance, Amparo l'espagnole éthérée, Bors le compagnon d'armes fidèle, Ludivico le prêtre un peu trop passionné, et tous les autres…) qui ne manquent pas d'intérêt et sont tous particulièrement bien croqués mais ne m'ont pas touchée plus que ça. Et pourtant, ils avaient les qualités pour. Mais peut-être l'explication réside-t-elle dans mon manque de concentration et d'implication.

La Religion est un roman dense et intense qui ne laisse pas indemne. Particulièrement bien documenté sur le siège de Malte de 1565, Tim Willocks nous offre une leçon d'Histoire assez passionnante grâce aux aventures de personnages embarqués dans cette folie meurtrière. Des descriptions plus vraies que nature et des figures charismatiques. Dommage qu'il m'ait manqué un poil d'émotions (c'est entièrement dû à mon manque de concentration/implication pendant ma lecture).
Lien : http://bazardelalitterature...
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