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Critique de CasusBelli


Cela fait plus d'un an que "La religion" attendait patiemment dans ma PAL que je me décide enfin.
Alors que dire ? Qu'en dire ? Simplement que c'est énorme, puissant et flamboyant !
Ma passion pour l'histoire a été largement comblée car la trame de ce roman se déroule pendant le siège de Malte par les armées de Soliman (le magnifique), et la réalité historique quant aux faits est pour ce que j'en sais parfaitement respectée. Donc, si vous connaissez cet épisode historique il n'y aura pas de suspense car l'issue en est connue, il ne s'agit pas d'une uchronie.
Cela dit rassurez-vous, car ce récit épique va vous donner plus que son content d'émotions, de tragédies et de suspense...
"La religion", c'est sous ce terme que se désignent les chevaliers de l'ordre des Hospitaliers et ultimes défenseurs de cet avant-poste sur le chemin de l'expansion musulmane, là encore réalité et fiction vont être combinées avec talent par Tim Willocks qui à l'instar d'un Druon avec "Les rois maudits" va nous inviter dans l'intimité de toutes les composantes de ce roman, Papauté, Inquisition sans oublier le camp "d'en face" avec des incursions instructives côté musulman.
Il est utile de savoir que les personnages majeurs de ce roman ont réellement existé, en passant, je sais maintenant pourquoi la capitale de Malte est ainsi nommée.
Il y a surtout l'histoire dans l'histoire, et là je pense qu'il n'y manque rien (j'y reviendrai), amour, trahison, loyauté, cruauté, amitié, espoirs. Une spirale infernale dans laquelle on se retrouve aspiré totalement, Mattias Tannhauser, le personnage principal va symboliser à la perfection les tourments qui peuvent être imposés à un homme aux moments clés de sa vie à travers les choix qu'ils devra faire, j'ai aimé ce personnage car il est vrai dans ses émotions, ni ange ni démon, juste terriblement humain, un homme qui va essayer de survivre en composant au mieux avec ses intérêts et ses sentiments.
Car des sentiments il y en a, et toute la gamme des émotions qui les accompagnent aussi.
Je pensais, après tant de lectures, connaître toutes les ficelles et être immunisé, j'ai revu mon jugement, il faut dire que l'auteur est assez imprévisible, le pire n'étant jamais certain.
Côté combat c'est brutal et sanglant, l'auteur n'est pas avare de détails ( y compris olfactifs), cela dit, il réussit à traduire ce qu'ont pu être les guerres de cette époque, on est loin de l'aspect très visuel des films qui donnent des rêves de gloire aux plus jeunes, et contexte oblige, les scènes de combats seront nombreuses et très réalistes.
J'ai également apprécié la quasi totalité des dialogues, des réparties souvent ciselées et souvent instructives quand il s'agissait de rhétorique, car il y est aussi question de religion ou de politique, les deux se confondant souvent.
J'ai parfois été stupéfait (Bors et son tonneau de brandy...).
Je ne dévoilerai rien ici de l'histoire car il y a trop d'événements et d'interactions pour ne pas spoiler, je terminerai juste en parlant de la force des personnages, dont Carla et Amparo, deux beaux portraits de femmes, de Bors bien sûr, et les méchants ne sont pas mal non plus (vous verrez).
Je crois que je n'ai jamais été aussi prolixe, c'est dire si j'ai aimé :)
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