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Critique de Thyuig


Thyuig
20 septembre 2014
Mattias Tannhauser est un survivant, c'est annoncé dès les premières pages du livre qui voient l'adolescent embrasser sous la contrainte et dans le sang de sa famille une nouvelle destinée.
On aurait pu bêtement s'arrêter là, imaginer le développement de ce jeune homme, sa formation parmi les janissaires turques du grand Pacha mais Tim Willocks avait d'autres projets nettement plus grandioses à offrir : la restitution quasi au jour le jour du siège de Malte par les turques au XVIème siècle.
Le jeu est bouillant, éclaboussant, étripaillant, et, il faut l'avouer, pas toujours passionnant.

Le roman déborde de tout : le héros tellement parfait qu'il plonge tous les autres dans une médiocrité humiliante. Il y a d'abord lui, et ensuite la masse des autres. Tannhauser fait tout parfaitement, passe du camp turque au camp chrétien sans mal, se déguisant, plaisantant avec La Valette lui-même.
Pourquoi pas, Dumas nous avait brillamment servis un plat de ce genre avec Monte-Christo et par bonheur on y avait cru.
C'est ici différent, la romance prenant petit à petit toute la place, on se prend à dénigrer la légèreté de celle-ci face aux tombereaux de malheurs qui s'abattent sur la cité maltaise.
Le malaise s'installe de lire que cette boucherie n'émeut que peu les personnages et qu'ils l'oublient pour continuer presque imperturbablement leurs petites affaires.

Pour le reste et passé ce bémol, ces 950 pages se lisent sans mal, malgré certaines longueurs, d'autres redites, et parfois l'écueil de l'ennui qui perle entre deux fulgurances.
Ca aurait pu être grandiose, c'est juste impressionnant.
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