AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de caro64


Fuck you : deux mots qui composent le premier chapitre. Deux mots qui ont la fâcheuse tendance de sortir régulièrement de la bouche de Chon, ancien marine reconverti dans la production d'herbe. À ses côtés, Ben le scientifique pacifiste. Les deux font la paire. Si Ben est bouddhiste, Chon lui, penche pour le nihilisme. En dehors de leur petit trafic et du trio qu'ils forment avec O(phelia), un pur produit de la société californienne que les deux truands se partagent, rien ne l'importe. L'herbe que produit Ben, la meilleure du marché, leur assure la grande vie, planante et confortable à Laguna Beach, Californie du Sud. Une vie paisible qui va rapidement être ébranlée. La cause : Elena Sanchez Lauter, chef du cartel mexicain de Baja bien décidée à étendre son territoire et donc récupérer le trafic juteux des deux amis. Dans un milieu où le pouvoir est fragile et surtout lorsqu'on est une femme, il est nécessaire de savoir se faire respecter. Ses méthodes ? Sauvages. Vraiment sauvages. Exemple : L'e-mail que recevra Chon. Une vidéo montrant des gens, apparemment peu enclins à la coopération, se faire décapiter à la tronçonneuse. le but du cartel ? Il est clair. Imposer ses conditions aux deux producteurs d'herbes. La réponse de Chon, inévitable : Fuck you ! Deux mots, une erreur. Une grosse erreur. Surtout qu'Elena en fait une affaire personnelle. Bad trip en vue.

Don Winslow, à travers son écriture sèche et déstructurée, nous offre un polar nerveux qui balance entre humour et haute tension. le tout sans oublier de porter un regard acerbe sur la société américaine et notamment sur la Californie. Une zone frontalière où règne un racisme tangible. Une frontière qui sépare Mexicains et Américains. Les sauvages des civilisés. Reste à savoir qui cela désigne le mieux.

Comme d'habitude avec Winslow, on ne lâche pas ce livre jusqu'à la dernière page… original par le style, déjanté et captivant. Et, bien sûr, sauvage à souhait.
Commenter  J’apprécie          330



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}