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Critique de florencem


Encore une fois c'est grâce à l'adaptation sur grand écran que j'ai pu découvrir ce roman. le film m'avait bien plu et les critiques que j'avais pu lire sur l'oeuvre papier étaient pour la plupart assez élogieuse. Donc je me suis lancée. Je sais que d'un certain point du vue, c'est assez étrange de lire un livre après avoir vu l'adaptation, mais personnellement, je trouve qu'on est beaucoup moins déçu par le film dans ce sens là.

Pas de surprise en commençant le roman. le premier chapitre avec son « Fuck You », me laisse un peu de marbre. Je souris, certes, mais cela ne me m'empêche pas de poursuivre avec envie. Je connais déjà un peu les personnages et ce simple « fuck you » laisse entrevoir beaucoup de potentiel. Vous en connaissez beaucoup des auteurs qui commenceraient leur roman avec un chapitre à deux mots, ces deux mots étant une insulte ? Moi, pas.

Du coup, on entre facilement dans cet univers un peu brute de décoffrage mais en même temps bien écrit. L'histoire est dérangeante et dérangée. Mais on passe outre avec une telle aisance qu'on ne peut que ce dire qu'on fait réellement partie de cette génération qui a vu tellement de choses qu'il en faut beaucoup pour la choquer. le film m'avait choqué… Certaines scènes rajoutées et le fait de voir ce qu'il se passait… le côté réaliste prend le dessus et on se dit qu'au final, on n'est pas si insensible que cela. Mais avec le roman, cela passe plus facilement. Je me dis d'ailleurs que les changements fait par le réalisateur sont compréhensibles de part ce que je viens d'expliquer. La fin notamment. Je m'étais posée la question : pourquoi avoir fait cette fin, pourquoi ne pas avoir totalement collé au roman… ? Et puis, à la fin de ma lecture, je me suis dit que les deux fins étaient très bien par rapport à leur support.

Savages ne fait pas partie de mes lectures habituelles. Je suis très littérature de jeunesse et/ou young adult. Cela ne m'empêche pas de lire des romans plus « costauds » dirais-je, comme avec Savages. Et j'ai vraiment beaucoup aimé. Il est même assez difficile de lâcher le roman, en partie du au fait du style d'écriture et du découpage des textes. L'accumulation des chapitres très courts, le point de vue de nombreux personnages, le langage… tout est fait pour rendre addict le lecteur, en quelque sorte. C'est une montée d'adrénaline en continue. J'ai aimé ce côté impulsif, pressant de la lecture. J'avoue que le style peut paraître un peu étrange, mais on s'y habitue très rapidement.

Les personnages sont aussi des petites pépites. J'ai bien sûr été tout de suite attendri par le trio Chon, Ben et O. Un trio atypique de part leurs personnalités mais aussi de leurs relations. Une sorte d'amitié très profonde, viscérale, mêlée à de l'amour d'enfants perdus en quelque sorte. Car oui, Chon, Ben et O sont des enfants perdus même si ce sont des adultes. C'est cette impression qui m'est restée. Et je ne vois pas le côté enfant de façon péjorative, non, plus comme le reflet d'une génération qui a cruellement manqué de quelque chose et qui se retrouve dans le monde des adultes en ayant été mal préparé à tout cela. Bien sûr leur cas est assez extraordinaire… cela va s'en dire.

Pourtant, l'histoire est plausible à bien des égards et ce côté réaliste donne encore plus d'impact au roman. Ce n'est pas une partie de plaisir, on est loin du monde des bisounours, mais c'est ce qui fait la force du roman. Un roman nerveux qui balance entre humour noir et critiques envers l'Amérique et les trafics de drogue. Un petite perle. Et je me dis que lire « Cool » le prequel de Savages est plus qu'une bonne idée, donc à glisser dans mes lectures futures.
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