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Critique de raton-liseur


Décidément, Jo Witek touche à tout, et surtout aux sujets de société pas faciles. Je l'ai lue pour la première fois avec [J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle], qui aborde sans détour le mariage forcé. Je la retrouve ici dans un opus destiné à des plus jeunes, à partir de 9 ans d'après l'éditeur (pas plus tôt je suis d'accord, mais qui peut être lu par des bien plus grands aussi), avec à nouveau une thématique complexe autour de la famille et de la notion (très à la mode dans la littérature adulte ces derniers temps) de transfuge de classe. Parce que Mo (pour ses parents) ou Maurice (à l'école) est très probablement un futur transfuge de classe : d'une famille populaire peu cultivée et à l'amour débordant mais un peu chanmé, il est bon élève et s'aperçoit un jour que sa famille n'est pas comme celle des autres. Cataclysme enfantin, sensation d'être écartelé, tentation de renier ses origines, le petit Mo (un nom qui fait irrésistiblement penser au Momo du film La Vie est un long fleuve tranquille, est-ce un hasard ?) commence à avoir honte de sa famille, et à avoir honte d'en avoir honte.
Mais les familles populaires ont aussi des héros, et des vrais de vrai. Jo Witek prête même à cette famille son propre héros familial, à qui est d'ailleurs dédié ce livre, Charles Hiroux, fusillé par les miliciens le 24 juillet 1944 à Tinténiac, tout près de là où je vis. Et j'ai vérifié, un monument est effectivement érigé à l'endroit où il est tombé, avec un de ses camarades, Alexis Cadoudal, un monument devant lequel je suis déjà passée et que je ne regarderai plus du même oeil les prochaines fois que je passerai devant.
Le sujet du livre n'est pas véritablement la Résistance ou le devoir de mémoire, mais plus comment trouver un équilibre entre sa famille et ses codes d'un côté, et la société et ses normes de l'autre. C'est donc un livre qui invite le jeune lecteur à une réflexion personnelle, ce qui n'en fait pas un livre qui me paraît facile à exploiter en classe, c'est dommage car je me serais bien vue raconter l'histoire de Charles Hiroux à des élèves de Tinténiac. Je garde donc ce livre pour mon usage personnel, et je suis bien contente d'avoir grâce à lui, découvert un autre aspect de la plume de cette autrice prolifique et diablement inspirée qu'est Jo Witek !
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