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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Monique Wittig compare constamment la situation des femmes à celle des serfs, des peuples colonisés et des personnes esclavagisées. Il y a également une comparaison qui est faite avec la Shoah. Elle parle de la bourgeoisie comme s'il n'y avait pas de bourgeoises, des hommes blancs comme s'il n'y avait pas de femmes blanches. Elle ignore complètement en quoi la fabrique du féminin est aussi une fabrique coloniale. La « femme », ce mythe qu'elle dénonce avec ardeur, est aussi une entreprise coloniale réussie et de laquelle elle tire un profit en tant que femme blanche, qu'elle le veuille ou non.

Elle s'oppose à la domination des hommes, mais désire l'universel comme seuls le revendiquent ces mêmes hommes qu'elle condamne, incapable de se situer elle-même sur l'axe des privilèges et des dominants. Elle parle des lesbiennes comme de personne s'élevant au-dessus des catégories sexuelles, car elles n'appartiendraient aux hommes sur aucun plan (que ce soit économiquement, politiquement ou idéologiquement). Or, les lesbiennes ont aussi des pères et des patrons, ce qui rend cette idée pour le moins curieuse. Je sais fort bien que la phrase « Les lesbiennes ne sont pas des femmes » est tout sauf une insulte. Je le comprends parfaitement et l'intention de Wittig en disant cela est limpide... C'est simplement que, pour que ce soit absolument vrai, il faudrait que les femmes vivent en dehors du capitalisme et du patriarcat, ce qui n'a aucun sens. de plus, lorsqu'elle déclare que « le régime politique de l'hétérosexualité représente toutes les cultures et toutes les politiques », elle ne prend pas conscience de l'importance des sociétés précoloniales qui ne connaissaient pas ou alors très peu les violences sexistes et sexuelles.

Enfin, elle parle de l'écriture féminine en ignorant le fait que le français a subi un processus de masculinisation et que ce qu'elle perçoit comme la féminisation condamnable de la langue française n'est en fait que la dé-masculinisation de celle-ci…

N.B. La préface de Louise Turcotte parle en termes désuets et peu renseignés des personnes trans et de leurs activismes (ça ne dure qu'une demi-page, mais ça peut tout de même être blessant à lire).
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