Oksa Pollock, Tome 1 : L'inespérée

Le squelette commença par remuer une main comme s'il saluait les élèves. Attirés par le mouvement, certains levèrent la tête et regardèrent autour d'eux pour voir lequel d'entre eux était en train de jouer ce bon tour à McGraw. Ce dernier, intrigué par l'agitation qui gagnait la classe, tourna la tête. Mais le squelette affichait une parfaite immobilité. Comme tous les squelettes qui se respectent; Quant à Oksa, elle était consciencieusement penchée sur son devoir, le visage en partie caché par ses cheveux. Toutefois, sitôt McGraw replongé dans ses notes, elle récidiva avec davantage d'audace encore. Cette fois-ci, le squelette mit les mains sur les hanches et s'accroupit en levant les jambes l'une après l'autre, comme s'il dansait une danse russe traditionelle. Gus donna un violent coup de coude à Oksa, alors que la moitié de la classe pouffait de rire et que l'autre moitié retenait son souffle en prévision de la réaction du redoutable professeur.

- Au cas où vous l'auriez oublié, je vous rappelle que vous êtes en train de faire un devoir sur table ! ne tarda pas à hurler le professeur McGraw. Pourquoi gloussez-vous comme des poules hystériques ? Mademoiselle Guckert, par exemple, avez-vous une explication ?

La jeune fille eut du mal à s'arrêter de rire pour répondre :

- C'est le squelette, monsieur....
- Mademoiselle Guckert, soupira McGraw avec dédain, votre réponse ne constitue d'aucune façon une phrase intelligible et encore moins une réponse claire. C'est le squelette qui quoi ?
- ET ALORS ?! vociféra McGraw en abattant son livre sur le bureau avec une tlle brutalité que tous les élèves sursautèrent. Un, ou une élève fait joujou avec le squelette et pas un seul d'entre vous n'est capable de rester concentré sur son devoir ! Vous vous croyez en maternelle ? Vu le niveau, je dirais même le jardin d'enfants !

- CE N'EST QU'UNE CRYPTE ? C'est la meilleure ! Tu sais ce qu'on trouve dans les cryptes ? Des tombeaux... Des reliques de martyrs... Des morts ! Tu m'entends ? Des morts ! Des cadavres ! Des squelettes ! Des macchabées !
- C'est bon, l'interrompit-elle en fronçant les sourcils, tu ne vas pas me faire la liste de tous les synonymes du mot "mort"...

- Le jour où j'ai su que j'avais tous ces dons naturellement, j'ai cru que mon but était atteint. Et puis, ce sentiment de puissance m'a très vite étouffé. Je l'ai enfermé en moi et je ne l'ai plus jamais exprimé.
- Mais pourquoi ?
- Parce que la puissance, P'tite Gracieuse, c'est le danger à l'état pur. Quelqu'un qui n'a peur de rien est invulnérable, rien ne peut l'arrêter. C'est la peur qui rend les hommes faibles. Mais c'est aussi ce qui fait d'eux des hommes. des humains, je veux dire...
- Et toi ? Tu as peur parfois ?
- Pas vraiment... C'est le problème... reconnut Tugdual en baissant la tête.

- Non, je ne suis pas malheureux. Enfin, je ne crois pas... Je crois plutôt que je ne suis pas très doué pour le bonheur, la légèreté, tout ça, tu vois.
- Mais c'est atroce ! S'exclama Oksa avec une sincère sympathie.
- Non, détrompe-toi ! Je dirais que je ne suis ni heureux ni malheureux. je n'attends rien, c'est tout.

Non, mieux ne valait pas penser à cela, sauf si elle voulait se faire très peur. Car, comme d'habitude, elle avait beaucoup plus peur après que pendant. Une chronologie qui pouvait devenir un problème...

Jeune gracieuse, nous devons avoir le secret enfoui dans notre tête et la langue muette de fidélité, mais la gravité dépasse la discrétion qui est notre accoutumance. Le grand danger surveille la Vieille Gracieuse et elle va devant sa rencontre! La force des Gracieuses est grande, mais le Félon à la ruse! La Vieille Gracieuse a cette connaissance, mais nous avons la peur terrorisante de l'insuffisance, la peur terrorisante...

J'ai du mal avec le livre on dirait un remix d Harry POTTER mais l'histoire est bien.

Soudain, elle vit le que regard de son amie était attiré par quelque chose. Elle tourna la tête et ses yeux s'illuminèrent .
-MAMAN !

Oksa alluma sa lampe de chevet et, assise dans son lit, elle regarda autour d’elle, préoccupée. Sur son bureau était éparpillé le contenu d’un carton qu’elle n’avait pas eu le temps de ranger : des bibelots et des jouets qu’elle n’utilisait plus, mais dont elle ne pouvait se résoudre à se séparer Elle aperçut une poupée qui avait été une de ses préférées quelques années plus tôt, Poupette, celle avec les cheveux roux. Les doux moments de l’enfance étaient si loin désormais… Elle soupira en haussant tristement les épaules. Ses yeux mi-clos s’attardèrent sur la poupée avant de se fermer. Elle se remémora les évènements les plus désagréables de cette journée. Le tract de la rentrée. Les sensations d’anxiété qu’elle avait ressenties, qui lui faisaient encore mal et qui broyaient son cœur. Elle rouvrit les yeux et les écarquilla aussitôt de stupeur : les longs cheveux de la poupée se dressaient sur sa petite tête de plastique comme s’ils étaient aimantés par une puissance mystérieuse ! Oksa cligna des paupières pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas et constata avec incrédulité que la poupée oscillait au rythme des battements de son cœur ! Soudain, Poupette décolla et se mit à flotter au milieu de la pièce dans sa direction. La jeune fille se leva d’un bond en faisant voler sa couette derrière elle. La main tendue en avant, elle eut juste le temps de voir une petite boule de feu s’échapper de sa paume et foncer droit vers la tête de la poupée.
- Mais c’est quoi, ce truc ? s’affola-t-elle.

Certains tourments sont nécessaires pour avancer mais d'autres polluent l'esprit. Ce que tu vois au bout de cette baguette n'est pas autre chose que cette noirceur qui t'éloignait de nous en te faisant oublier qu'il y a toujours de la lumière et de l'espoir.