« -Si je n’arrête pas de t’embrasser maintenant, je n’y arriverai jamais.
-Et alors ? Où est le problème ? je réplique.
-Je sais. Mais il y a quelque chose dont je voudrais m’occuper.
-Qu’est-ce qui pourrait être plus important que de m’embrasser ?
-Rien au monde, souffle-t-il en déposant un baiser rapide sur mes lèvres avant de faire un pas en arrière. Mais je te promets que ça va te plaire. Ferme les yeux. »
« Ma main se pose sur sa cicatrice, et il cille. Ça suffit, je décide. On a trop vécu d’épreuves tous les deux pour qu’il ait encore honte de sa cicatrice.
-Qu’est-ce qui se passe ? il demande lorsque je me dérobe à ses baisers.
Je lui caresse la joue du bout des doigts.
-J’aimerais bien que tu puisses te voir comme je te vois. Que tu saches à quel point je te trouve beau et fort… et puissant… et impressionnant…
-Grace, murmure-t-il en se détournant pour m’embrasser dans le creux de la main. Tu n’es pas obligée de dire ça. Je sais de quoi j’ai l’air. »
Plus grand-chose ne t'effraie lorsque tu as déjà perdu tout ce qui comptait pour toi.
Peu importe contre qui je dois me battre pour la protéger, peu importe ce que je dois faire pour la garder, Grace est ma promise et je ne l'abandonnerai pas.
Puis il se penche et presse ses lèvres contre les miennes. Ce n'est pas un baiser fougueux ou passionné. Ce n'est certainement pas un baiser sauvage. C'est doux comme un fon de neige, aussi délicat que la blancheure qui s'étend à perte de vue dehors.
Maintenant que jai commencé à pleurer, je ne sais pas si je parviendrai à m'arrêter. Le chagrin me dévore de l'intérieur comme un animal sauvage s'attaquant à mes entrailles.
-Si tu te fiches des monstres, de quoi as-tu peur au juste ?
Je revois la voiture emboutie de mes parents, leur corps. J'étais leur seule famille à San Diego - leur seule famille tout court, en tait, à part Finn er Macy - et c'est donc moi qui ai dû aller à la morgue. C'est moi qui ai dû identifier leurs cadavres. C'est moi qui ai dû contempler leurs corps brisés, ensanglantés, avant qu'ils ne soie préparés pour l'enterrement. Une angoisse familière m'envahit, alors je fais fais ce que je fais depuis des semaines : je la repousse. Je l'ignore.
- De pas grand-chose, je réponds, avec le plus de désinvolture possible. Plus grand-chose ne grand-chose ne t'effraie lorsque tu as déjà perdu tout ce qui compait pour toi.
« Mais trente jours suffisent à changer une vie . En trente jours, on peut tout perdre »
Aux yeux des autres, il est peut-être aussi dangereux que le prétend Macy. Pour ma part, je le vois comme un être incompris. Brisé, oui, mais pas mauvais.
- Je préfère ma version.
- Même si elle est fausse ?
- Parce qu'elle est fausse, justement.
Il faut une force inouïe pour surmonter une telle épreuve et il devrait en tirer fierté plutôt que d'avoir honte de la marque qu'elle lui a laissée.