- Est-ce que tu as déjà désiré quelque chose si fort que tu as eu peur de le prendre ?
- Oui.
- C'est là, à portée de main, pourtant tu es si effrayé de ce qui arrivera quand tu le perdras que tu ne le prends pas?
- Oui, dit-il encore, et sa voix grave et douce s'insinue en moi.
- Et qu'est-ce que tu as fait?
Il laisse s'écouler de longues secondes sans répondre. Il me contemple de ses yeux si profonds, si douloureux, avant de dire enfin :
- J'ai décidé de le prendre quand même.
Puis il se penche et presse ses lèvres contre les miennes.
Plus grand-chose ne t’effraie lorsque tu as déjà perdu tout ce qui comptait pour toi.
- Ils ne sont pas dingues de moi, je proteste en dénouant les cordons. Et je croyais que je devais garder mes distances avec Jaxon ?
- Ouais, mais ça c'était avant.
- Avant quoi ?
- Avant que je le voie te dévorer du regard.
Elle ferme les yeux et pousse un petit couinement très semblable à celui qui lui a échappé quand Jaxon lui a souri.
- J'aimerai bien que Cam me regarde comme ça...
- Tu veux qu'il te regarde comme s'il était un crétin arrogant habitué à ce que tout le monde lui obéisse ?
- Non, ça, il le fait déjà, ironise-t-elle. Je voudrais qu'il me regarde comme s'il avait physiquement mal de ne pas me toucher.
- Jaxon ne me regarde pas comme ça.
C'est plutôt moi qui le regarde ainsi, me dis-je.
Macy éclate de rire.
- Cousine chérie, ce garçon te veut si fort qu'il est à deux doigts de la combustion spontanée.
Mais trente jours suffisent à changer une vie. En trente jours, on peut tout perdre.
J'ouvre le livre et découvre un post-it sur la page de garde. De son écriture désormais familière, Jaxon a recopié une phrase de l'ouvrage :
"Il serait plus .... prudent pour toi de ne pas être mon amie. Mais j'en ai assez d'essayer de t'éviter"
"- Est-ce que tu as déjà désiré quelque chose si fort que tu as eu peur de le prendre ?
-Oui.
-C'est là, à portée de main, pourtant tu es si effrayé de ce qui arrivera quand tu le perdras que tu ne le prends pas ?
-Oui, doit-il encore, et sa voix grave et douce s'insinue en moi.
-Et qu'est-ce que tu as fais ?
Il laisse s'écouler de longues secondes sans répondre. Il me contemple de ses yeux si profonds, si douloureux, avant de dire enfin :
-J'ai décidé de le prendre quand même.
Puis il se penche et presse ses lèvres contre les miennes."
J’avais les pieds sur terre avant que tu me prennes dans tes bras.
« Atterrir c’est se jeter au sol en espérant ne pas louper son coup. »
- Peut importe le motif. Ce que les gens croient finit par remplacer la vérité même s'ils ont tort.
Il crache cette dernière phrase avec une douleur évidente.
- Surtout quand ils ont tort. Après tout l'histoire est écrite par les vainqueurs.
C'est un sentiment à la fois affreux et formidable. Si affreux qu'il en est quasiment insupportable. Si formidable qu'il en est irrépressible.