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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au début des années 1910, Edith Garrud, une des rares femmes professeur d'arts martiaux en Europe, forme au jujitsu les Amazones, les garde du corps d'Emmeline Pankhurst, chef de file des suffragettes, confrontées à une brutale répression policière. Souvent décrit selon un récit pacifié, comme d'élégantes corsetées réclamant le droit de vote, ce mouvement féministe anglais est ici raconté sans fard, déterminé à se défendre et à arracher des droits à ceux qui lui les refusent, y compris en brisant des vitrines et en répliquant aux coups.
(...)
Clément Xavier a scénarisé avec autant d'intelligence et d'honnêteté que d'humour (ce qui était certainement le plus difficile) cet épisode de l'histoire des mouvements féministes. Les images de Lisa Dugrin sont souvent très dynamiques. Les scènes de combat sont habillement chorégraphiées, n'hésitant pas à exploiter toutes les ressources de la mise en page : cases qui flottent ou disparaissent pour amplifier les chocs, qui s'étirent horizontalement ou verticalement pour accompagner les mouvements,…

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Jujitsu et mouvement féministe, les deux courants semblent n'avoir aucun rapport, et pourtant... En se concentrant sur une période et une figure historique trop méconnues, les auteurices rappellent qu'à notre époque où certain·e·s estiment les féministes trop extrémistes, leurs prédécesseuses d'il y a un siècle n'hésitaient pas à casser des vitrines, poser des bombes et répondre aux coups pour faire valoir leurs droits.

Une excellente BD avec le meilleur des jeux de mots pour titre, qui réussit le tour de force d'être à la fois entraînante, amusante, révoltante et engagée, bref passionnante.

L'ouvrage se dévore, notamment grâce au trait qui, d'apparence assez simple, est en réalité très dynamique et permet une lecture d'une grande fluidité. D'autant qu'il parvient à retranscrire à merveille les impressions de mouvements (de foule, de combats, de fuites...), très importantes ici.
Les pages sont agrémentées d'iconographies de l'époque (parfois terriblement saisissantes) directement intégrées à l'histoire.

Rappelant malheureusement un peu trop des problèmes encore d'actualité, sa lecture donne envie de démanteler une police oppressive et brutale comme les mentalités, de tout casser, de mettre à bas le patriarcat et le capitalisme.
Et à l'époque comme aujourd'hui, il l'est plus que ce nécessaire.
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Londres 1910

Édith et William Garrud sont professeurs de Jujitsu.
Un fait d'ailleurs assez rare en Angleterre, les sports étant réservés aux hommes.

Mais comme ce qui vient de l'est est plutôt perçu comme sans trop d'importance, ce fût la chance d'Édith de pratiquer son sport et d'en être également un Maître reconnu.

Cela vient fort à propos, William s'étant blessé, elle doit assurer les cours de leur dojo, qui malheureusement à du mal à subvenir à leurs besoins. La dernière publicité d'envergure n'a en effet ramené qu'une seule nouvelle recrue et le loyer vient encore d'augmenter....

Mais bien malgré eux, Edith et William vont se retrouver au centre des agitations qui secouent l'Angleterre de ce début du vingtième siècle, le droit de vote pour les femmes.

De là à dire que la société britannique est misogyne, il n'y a qu'un pas que beaucoup ont déjà franchir.
Les promesses électorales non tenues se succèdent, et pour certaines femmes, l'heure n'est plus au dialogue, mais bien à l'action.

Emmeline Pankhurst a créé le WSPU (Women's Social and Political Union), un groupuscule de féministes ultra-radicales qui organisent des meetings, et des manifestations dans le but de se faire connaître de l'opinion publique et de forcer le gouvernement à considérer leurs revendications.

Mais si toutes ces initiatives prêtaient à sourires ou moqueries de la part de la gente masculine, quelques dérapages vont venir renforcer le besoin de dialogue dans un premier temps.

En effet, suite à la brutalité de la répression policière lors d'une manifestation, la Une des journaux vient enfin apporter un peu de publicité à la cause féministe, et ce, bien qu'il faille déplorer quelques morts...

Mais d'autres actions plus malheureuses des contestataires vont également trouver un écho dans la presse, desservant considérablement la cause au passage, comme l'incendie criminel de la maison de campagne du Ministre des Finances Lloyd George.

Un superbe album retraçant le combat sociétal de ces femmes avides de liberté et de reconnaissance !!!
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Les suffragettes, ça vous dit quelque chose ? Il s'agit de ces femmes britanniques qui, au tout début du XXe siècle, militent pour obtenir le droit de vote. Avec leurs longues robes et leurs chapeaux, on les imagine mal pratiquer les arts martiaux… Et pourtant ! La bande dessinée historique Jujitsufragettes dévoile le parcours méconnu d'Edith Garrud et de son mari. Ces professeurs de jujitsu ont aidé les suffragettes à se défendre contre les brutalités policières dans les années 1910. Une histoire de lutte politique violente racontée avec humour et tendresse.

Au siècle dernier, le jujitsu était encore un sport largement confidentiel en Europe. Développé par les samouraïs japonais au XVIIe siècle, il repose sur des techniques de combat qui mettent en avant la souplesse plus que la force. le jujitsu enseigne comment retourner la force de son adversaire contre lui-même, plutôt que de chercher à lui résister. Cela explique son utilité dans les formations d'autodéfense. Il permet à des personnes dites « faibles » de ne pas se retrouver démunies face à des attaquants plus forts.

En 1899, Edith et William Garrud font partie des premiers professeurs de jujitsu en Europe. Un peu par hasard, Edith rencontre une militante suffragette qui lui propose de former des petits groupes de militantes féministes au jujitsu pour leur permettre de mieux se protéger pendant les manifestations. Un pari osé mais qu'Edith choisit de relever avec le soutien de son mari.

Face à la politique répressive du gouvernement qui emprisonne les suffragettes arrêtées lors de manifestations souvent largement pacifiques, le jujitsu offre un outil inédit de résistance. Elle-même passionnée de wu dao, un sport proche du jujitsu, la dessinatrice Lisa Lugrin a su mettre en image de manière simple et convaincante les principales prises permettant aux femmes de se défendre en cas d'attaques. Si les illustrations ont un petit côté « naïf » qui fait penser aux albums de Tintin, le rythme soutenu du scénario et la qualité des dialogues font de Jujitsufragettes un roman graphique riche et touchant. La première scène, très drôle, met tout de suite dans le bain.

Malgré un ton relativement léger, la dure réalité du combat des suffragettes n'est pas éludée et les tensions internes au mouvement sont intégrées au scénario. le résultat est un ouvrage à la fois divertissant, informatif et émouvant.
Lien : https://histfict.fr/jujitsuf..
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Vous prendrez bien un peu de féminisme avec ce roman graphique plein de punch et de détermination.

On y rencontre Edith Garrud, l'une des pionnières de la formation d'autodéfense pour les femmes. A la base, elle voulait juste faire connaître le jujitsu et vivre de sa passion mais les évènements autour des droits des femmes vont peu à peu l'amener à s'engager plus vivement.

J'ai adoré cet ouvrage bien documenté où les différents courants féministes anglais se croisent et se confrontent. La lutte pour l'égalité n'a jamais été de tout repos et même entre elles les femmes ne se sont pas toujours faits de cadeau. Certaines scènes sont d'une grande violence tant la répression policière et civile a été vive. Heureusement, l'auteur glisse des propos amusants ou fait régulièrement une focale sur l'art du jujitsu pour laisser la/le lectrice/lecteur souffler.

Ce roman graphique témoigne d'une période mais aussi d'un engagement et d'un courage féminin - mais pas que - qui ont contribué à une société plus juste. Même si il y a encore du boulot, ne nous y trompons pas.



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Bande dessinée très intéressante sur la période des suffragettes. On explore le monde des suffragettes mais additionné de Ju-ji-tsu. En effet, un groupe de militantes qui se font appeler les Amazones s'initie à cet art martial pour se défendre et se faire entendre. Edith, maître du dojo, rencontre une jeune femme qui se présente à son cours. Se reconnaissant dans leur combat, elle décide d'apprendre à ce groupe de femmes à se battre !

J'ai beaucoup aimé l'exactitude et la précision des informations données dans ce roman graphique. Nous apprenons énormément d'informations tout en restant dans la tranche de vie. Quelle femme étonnante était Edith ! Quel sacré groupe de femmes était les amazones ! Des femmes fortes et intéressantes ! Les illustrations réalistes sont très bien réalisées et collent parfaitement avec le style de cette bande dessinée !
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J'ai emprunté cette oeuvre graphique complètement au hasard lors d'une de mes nombreuses sorties médiathèque, le titre et la couverture m'avaient tapé dans l'oeil et le contenu m'intriguait beaucoup. Je connaissais bien évidemment le mouvement des suffragettes mais, au final, le connaissais-je si bien que cela ? J'avais bien en tête qu'il s'agissait de militantes du début du XXème siècle qui revendiquaient le droit de vote. Les auteurs et les autrices de Jujitsuffragettes ont choisi de mettre en lumière une figure méconnu du mouvement, je n'avais jamais entendu parler d'Edith Garrud et pourtant, elle a eu un rôle essentiel. Jujitsuffragettes, c'est une histoire de lutte politique, parfois drôle, parfois tendre et souvent violente qui a permis aux femmes d'aujourd'hui de faire entendre leur voix grâce au vote.

J'avais du mal à comprendre comment le ju-jitsu pouvait prendre place au début du XXème et surtout comment il avait pu se trouver lié aux suffragettes. Il faut savoir que le ju-jitsu, d'origine japonaise, regroupe des techniques de combat qui furent développées par les samouraïs durant l'époque d'Edo (1603–1868). Elles enseignaient aux samouraïs et aux bushis à se défendre lorsque ceux-ci étaient désarmés lors d'un duel ou sur le champ de bataille. Son principe est d'éviter l'attaque frontale pour contrôler un adversaire plus fort, sans opposition de force. Ce principe a donné naissance à un ensemble de techniques sophistiquées d'évitement, de canalisation de la force adverse, et de contrôle de l'adversaire par des déplacements, des frappes et des immobilisations obtenues grâce au contrôle des points vitaux et des articulations. le ju-jitsu explique comment retourner la force de l'adversaire contre lui-même. C'est le sport parfait pour permettre aux femmes de se défendre face à la brutalité des forces de l'ordre. (Paragraphe largement inspiré et repris de Wikipédia, je ne suis pas une spécialiste ès ju-jitsu 😅)

Je suis ravie d'en apprendre plus sur Edith Garrud et son mari William, ce sont deux les deux des précurseurs puisqu'ils font parti des premiers professeurs en Europe de ju-jitsu, qui était très confidentiel à l'époque. Si au départ, Edith n'est pas particulièrement impliquée dans les suffragettes, elle va faire la rencontre de Marge qui va l'inviter à faire une démonstration devant le WSPU ce qui va l'inciter à y prendre part. Elle va entrainer des suffragettes pour former une unité de garde du corps pour la Women's Social and Political Union fondée par Emmeline Pankhurst. Comme tout mouvement, celui des suffragettes a été la proie des tensions internes, les membres n'étaient pas toutes d'accord sur la politique à tenir pour obtenir les avancées sociales qu'elles souhaitent. Fallait-il manifester pacifiquement ? Fallait-il utiliser la force pour se faire entendre ? Mais je découvre aussi avec horreur ce que le gouvernement a mis en place pour tenter d'étouffer le mouvement, le Temporary Discharge for Ill Health Act est particulièrement choquant et inhumain, la loi a été promulguée pour contrecarrer les grèves de la faim des suffragettes emprisonnées soit en les nourrissant de force avec des sondes nasales (le photo utilisée dans l'oeuvre graphique suffit à elle-même pour montrer l'horreur de l'acte) soit en les relâchant temporairement le temps qu'elles aillent mieux avant de les emprisonner à nouveau. La loi fut largement rejetée par l'opinion publique et à juste titre. Au fil de ma lecture, je me rends compte que non, je connais pas les suffragettes, leur mouvement, leur détermination, leur faiblesse et leur force… Même si je m'en doutais, je découvre à quel point, elles ont dû lutter pour obtenir le droit de vote puisqu'elles doivent faire face à la violence même lorsqu'elles manifestent pacifiquement.

La lecture de cette oeuvre graphique est très agréable et fluide, j'ai beaucoup aimé le travail de Lisa Lugrin au dessin et d'Albertine Ralenti à la couleur. Les illustrations allègent le récit dont le propos peut être parfois violent soit dans les mots soit dans les actions. J'ai apprécié l'insertion des différentes illustrations d'époque qui donnent encore plus de corps au propos. le récit est rythmé, de qualité et documenté… Drôle, touchant et informatif, c'est une lecture dont j'ai apprécié chaque page.
Lien : https://missbiblioaddict.wor..
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Un superbe roman graphique qui pourrait être le début de la série des "40 éléphants", 3 tomes qui relatent le combat d'une mafia de femmes dans le Londres d'après guerre.
Avec le ju-jitsu l'angle d'attaque est original et l'entrée en matière dynamique!
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Retour sur l'organisation féministe WSPU avec Emmeline Pankhurst et sa garde rapprochée. Au départ je ne voyais pas du tout le lien entre le jujitsu et les suffragettes mais quand on lit ce roman graphique il devient presque évident. Les pages sont entrecoupées de vraies archives, j'ai vraiment aimé.
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En 1910, Edith et William donnent des cours de Jujitsu à Londres. Les suffragettes, WSPU, Woman's social and political union, s'adressent à Edith pour qu'elle enseigne cet art de défense aux femmes. Elle accepte, participe au combat des suffragettes.
Emmeline Pankhurst est une des dirigeante du mouvement féministe, ses filles, sa soeur sont aussi impliquées. Plusieurs courants s'expriment, certains en faveur d'actions musclés d'autres en faveur de luttes plus pacifiques.
Cette bande dessinée relate ce pan d'histoire des femmes passionnant et méconnu. C'est raconté de façon très prenante.
Le graphisme ligne claire convient bien. Il y a des insertions de documents photographiques d'époque. Les planches ont des découpages différents, çe n'est pas monotone.
En fin d'ouvrage, des rappels historiques, des dessins au pastel pour raconter les ateliers d'autodéfense d'Elsa Dorlin, philosophe à Marseille par exemple, des photos de manifestations à Paris de femmes le 8 mars 2020.
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