Jouer à la poupée, ça n'a jamais été mon plaisir.
On a tous voulu rendre un petit service à l'autre juste pour avoir quelque chose à faire. Un déplacement du frigo à la table. De la table au cagibi de derrière. On a tous eu envie de se baisser pour prendre un paquet dans le bas du placard, le visage enfin dérobé aux regards des autres, avec enfin la possibilité - même si durant à peine quelques secondes - de ne plus tenir ses expressions figées, de ne plus les crisper, de ne plus les composer et de pouvoir enfin quelques secondes les laisser filer et craquer.
Mais ma mère est brave - comme dit mon père qui trouve que ce mot "brave", de nos jours, on s'en fout, alors qu'"être brave", c'est la plus belle façon qui soit. C'est ce qu'il dit.