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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Malgré ses qualités, petite déception que ce roman autobiographique du Nobel de littérature 2000.

C'est le parcours d'un homme en Chine, à travers les bouleversements de l'histoire, l'après-guerre, puis la « révolution culturelle », le « Grand Bond en avant », etc. Mais ce ne sont pas tant les événements, que la vie intérieure de cet homme tourmenté par ses pensées et ses désirs, car rien n'est facile alors dans ce pays. Chaque parole et chaque action peuvent être considérées comme contre-révolutionnaires. La vie familiale, l'amour et la sexualité, tout peut être contrôlé par le Parti ou par les gardes rouges. On en vient même à avoir peur de rêver, car on pourrait parler dans son sommeil…

Et on peut être dénoncé par des rivaux, trahi par ceux qu'on croit ses amis et même, par sa propre épouse. C'est pourquoi il vaut mieux rester seul, sans attaches, car la solitude laisse au moins un espace de liberté.

Devenu écrivain et sorti du pays, l'homme se raconte à une de ses maîtresses et celle-ci lui enjoint de tout dire (et écrire), de témoigner de ce qui s'est passé. Il raconte sa vie, dans le désordre, suivant les associations d'idées du moment, revenant parfois sur les mêmes épisodes, mais ajoutant aussi des réflexions sur la dignité humaine, sur la liberté et l'écriture.

J'avais beaucoup aimé « La montagne de l'âme » et mes attentes étaient donc très élevées. J'y ai trouvé de belles phrases et de belles idées, mais, désolée, j'ai eu une impression de redondance, presque de radotage…
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Que dire de ce livre ? Que je suis passée à côté ? Très certainement.
D'abord, je n'ai pas compris cette histoire d'amour, si histoire d'amour il y a, entre ce jeune chinois et cette jeune juive allemande, Marguerite. Je précise parce que cet état de fait paraissait important à leurs yeux. le lien qui les unissait nous est présenté à travers leurs dialogues et leurs questions quant à savoir si leur relation se limitait au sexe ou à des sentiments plus profonds. Leur questionnement répétitif à ce sujet m'a lassée.

Grâce à Marguerite, qui d'ailleurs disparaître très vite du récit pour ne plus revenir, le narrateur finira par faire ce qu'il a toujours souhaité : écrire. Mais il lui faudra d'abord replonger dans ses souvenirs lorsqu'il vivait dans son pays, en Chine. Des souvenirs étouffés volontairement pour effacer de sa mémoire la souffrance vécue sous Mao Zedong. Ce sont ces souvenirs, ici relatés, auxquels je n'ai malheureusement pas accroché.

J'ai été décontenancée, sans m'y habituer, par l'écriture. le narrateur parle de lui en employant le tu ou le il. Cet exercice de style a certainement un but précis, mais il m'a échappé et je ne suis jamais parvenue à sentir de l'empathie pour ce tu. Ou ce il.
Peut-être l'auteur se racontait, tout en voulant se détacher de lui-même et créait donc son double. Bref, pour moi, ça n'a pas fonctionné.

J'aurais bien aimé apprendre comment l'auteur avait quitté son pays. Après la lecture de ce livre,j'aurais voulu aussi être un peu moins ignorante sur cette période de l'histoire chinoise, sous Mao, mais j'ai trouvé tout cela très confus. Et le livre, dans sa globalité, ne m'a pas convaincue.
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Est-il si seul, cet homme ?
Dans ce roman très largement autobiographique, en tout cas, il l'est rarement : il parle beaucoup avec beaucoup de femmes, il rencontre beaucoup de personnes, et quand il est effectivement seul, il se parle à lui-même, ou bien au lecteur.
L'homme seul du titre me paraît plutôt seul de son espèce, incompris au milieu des autres, ou isolé dans des relations trop superficielles.
Il a beaucoup souffert, Gao Xingjian, dans la Chine maoïste. Il a vécu dans une société contrôlée, surveillée dans ses moindres faits et gestes, dans la terreur totalitaire, terreur de la dénonciation, du "dossier" constitué sur chaque citoyen.
Son individualisme a souffert des structures collectives, de l'écrasante bureaucratie.
Sa sensibilité a souffert de l'interdit sur l'art et la culture.
Gao Xingjian a réellement connu les camps, le "laogai" : il a été "rééduqué" dans les travaux agricoles pendant six années.
Il a dû brûler un roman, des poèmes, tout, tout ce qu'il avait écrit jusque là.
On comprend son amertume.
Curieusement, il choisit ici de relater sa vie au travers d'une relation, fin des années 90, avec Marguerite, Allemande, juive, chacun d'eux mettant en parallèle sa propre terreur. (Enfin, lui parle davantage qu'il ne l'écoute.)
Puis Marguerite disparaît de sa vie et de l'histoire.
On a donc une oeuvre assez décousue, tissée d'épisodes amoureux et de souvenirs de Chine, d'un séjour à Hong-Kong peu avant la rétrocession, de rencontres à New-York ou Paris.
Tout du long il établit un parallèle entre dictature et frustration sexuelle, Occident et abondance de relations féminines.
Au bout d'un moment, on se lasse. (Pas loin de 600 pages, tout de même.)
De même, pour vraiment entrer dans le roman, il faut une certaine familiarité avec l'Histoire de la République populaire de Chine, et j'avoue avoir survolé certains chapitres, tant est étouffant ce monde morne et clos, sclérosé par le manque d'ouverture, plombé par les incessantes accusations et luttes de pouvoir.
Conclusion : j'ai apprécié l'écriture minutieuse, dans la belle traduction de Noël et Liliane Dutrait, mais c'est tout de même beaucoup moins envoûtant que "La montagne de l'âme".
Challenge Nobel
LC thématique mars 2023 : "Une biographie romancée ou non"
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Ce n'est pas le style, ni le procédé littéraire du roman qui m'ont interpellé, mais avant tout le récit d'un homme seul, comme l'affirme si explicitement le titre. Ce roman autobiographique croise les parcours d'un jeune homme dont la vie se heurte aux répressions de la Chine communiste du Grand Timonier (avec une remarquable plongée dans l'univers anxiogène d'une société totalitaire), et celui d'un homme, exhilé en Occident, arrivé à un âge où l'on se retourne sur son passé pour donner un sens à son avenir.
Gao Xingjian réussit, par ses récits, à dévoiler la face cachée de la Chine de Mao Zedong. le roman ne serait-il pas plus évocateur que tous les essais des plus éminents spécialistes, aussi bien documentés et rigoureux fussent-ils?
Même si le style de Xingjian est un peu sec et froid, sans doute à cause de sa volonté affichée de distanciation entre lui et ses personnages, ce roman est une oeuvre majeure parce qu'il est la victoire d'un individu sur un système, la preuve formelle qu'un régime totalitaire, aussi répressif qu'il soit, ne pourra jamais ôter la part d'humanité qu'il y a en chaque individu.
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Vous voulez plonger dans l'univers anxiogène d'un régime totalitaire ? Voilà quelqu'un qui a vécu les affres du Grand Bond en Avant, de la Révolution Culturelle, de la rééducation des intellectuels par les travaux des champs, avant de s'exiler en Occident à la fin des années 80. Son roman autobiographique entremêle un peu anarchiquement chapitres de son existence actuelle avec récit de son passé chinois.
Réglons d'emblée le sort de la période « après ». Des scènes de cul à n'en plus finir dont l'intérêt m'échappe complétement. Peut-être le symbole d'une libération par rapport à un passé codifié à outrance ? Si c'est tout ce que Gao a retenu de la liberté occidentale, il me semble avoir un problème de gestion de son exil. Symbole de sa solitude, indépendamment du contexte politique ? No se.
La période chinoise, qui s'étale sur presque cinquante ans de sa vie, est d'un tout autre intérêt. C'est un témoignage, sous la forme d'un journal intime, sur le monde absurde du régime communiste. Exactions, favoritisme, délations, décisions contradictoires, exécutions, peurs, accusateurs d'un jour qui se retrouvent accusés le lendemain, amis qui disparaissent, séances d'autocritique, tout est présenté sans fard au plus près du terrain.
Historiquement très instructif, dommage que la construction du livre soit déséquilibrée.
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