Saga d'Egill, tome 1 : Egill et la malédiction du loup

- Des ennemis ? demanda-t-il en s'agitant nerveusement. Mais j'en ai... déjà
-Réellement ? Mais qui sont-ils? l'interrogea son père son père.
-Grim et ses amis.
- Grim le fils d'Heg?
- Ils disent que je suis noir comme du charbon et me traite de tas de fumier. Ils disent que je suis laid. Que je suis un monstre.
- T'ont-ils frappé ?
Egill baissa la tête, s'interdisant de répondre.
- Pourquoi est-ce que je n'ai pas les cheveux blonds et la peau claire comme mes frères ? Comme notre mère.

- Tu crois que je pourrais devenir un grand guerrier ?
- Tu pourra devenir qui tu voudras, répondit Skallagrim en riant. Tu n'as peut-être pas envie de devenir fermier comme ton père. Tu pourra être un grand scalde auprès d'un jarl. Les seigneurs aiment s'entourer de poètes qui savent charmer leurs oreilles en chantant leurs exploits. Te souviens-tu du jour où tu as récité ton premier poème ?

Egill se réveilla en sursaut, manquant de basculer dans le vide depuis son promontoire. A son étonnement, il s'aperçut qu'il n'avait pas dormit sur le sol, mais niché en hauteur dans une fourche formée par deux grosses branches. Comment diable s'était-il niché jusque là? Impossible de s'en souvenir.

J'ignore comment tu a réussi à ne pas de perdre au milieu de la Lande et des marécages. Nous t'avons vu arriver au loin. Puis tu t'es dressé au milieu de la grande salle et tu as récité quelques vers dans lesquels tu te ventais d'être le meilleur poète de trois ans. Et par Thor, tu avais raison! Yngvar fut si impressionné qu'il t'offrit des coquillages et des œufs de canard. Tu lui as alors dédié un autre poème en guise de remercîment.