Citations sur Le choeur singulier de Milly Davis (14)
« Fais-toi violence, Milly » Un conseil qui m’avait toujours paru déplacé, presque aussi violent que l’injonction qu’il donnait : se faire violence, se faire du mal pour rentrer dans un standard comportemental, pour penser, percevoir, ressentir comme les autres. […] « Tu dois être forte et prendre sur toi. » Mais la vérité c’était qu’on ne changeait pas, qu’on ne devrait pas « prendre sur soi » et « être fort » au lieu d’imposer sa différence.
Ils avaient compris que les fameux « fais-toi violence », « allez, sois forte, ça va passer », ne faisaient rien d'autre que de culpabiliser davantage quelqu'un qui ne parvenait déjà plus à respirer. Comme s'il fallait, à la simple écoute de ces adages, réagir en un fragment de seconde. Comme si la douleur était gérée par la volonté, et que la peine pouvait être effacée d'un revers de main le jour où l'on décidait d'aller mieux. Les émotions demeuraient anarchistes face à la raison.
C'était le genre de plaisanterie légère quí fracturait plus que tout. Rationaliser la crise d'angoisse, la comparer, montrer son caractère imprévisible et parfois inexpliqué. II ne savait pas, luí quí plaisantait, comme chaque rencontre, chaque évenement, chaque signature était pour moi une épreuve. Il ne savait pas ce que c'était que de redouter de perdre le contrôle sur l'agoraphobie, sur la peur de parler en public, sur la peur, tout court. Personne ne peut ima- giner ce qui se passe dans la tête de quelqu'un. On ne peut savoir si chaque pas est une réussite, si chaque réveil le matin est une victoire, un triomphe pour la personne qui l'accomplit.
Personne ne peut imaginer ce qui se passe dans la tête de quelqu’un. On ne peut savoir si chaque pas est une réussite, si chaque réveil le matin est une victoire, un triomphe pour la personne qui l’accomplit.
« S’il y a un ADN pour chaque individu foulant le sol de cette terre, c’est bien parce que les singularités sont dans l’ordre des choses. »
«Fais-toi violence, Milly. » Un conseil qui m'avait toujours paru déplacé, presque aussi violent que l'injonction qu'il donnait : se faire violence, se faire du mal pour rentrer dans un standard comportemental, pour penser, percevoir, ressentir comme les autres.
Tu dois être forte et prendre sur toi. » Mais la vérité c'était qu'on ne changeait pas, qu'on ne devrait pas « prendre sur soi» et « être fort » au lieu d'imposer sa différence. J'étais ainsi, je percevais les choses de cette maniere, rien n'avait changé et ne changerait jamais.
Ils avaient compris que les fameux «fais-toi violence », « allez, sois forte, ça va passer », ne faisaient rien d'autre que de culpabiliser davantage quelqu'un qui ne parvenait plus à respirer. Comme s'il fallait, à la simple écoute de ces adages, réagir en un fragment de seconde. Comme si la douleur était gérée par la volonté, et que la peine pouvait être effacée d'un revers de main le jour où l'on décidait d'aller mieux. Les émotions demeuraient anarchistes face à la raison.
S’il y a un point que l’on ne développe pas assez, c’est bien le fait qu’il ne devrait y avoir aucun standard, aucune norme de la pensée – et de la perception, par ailleurs.
C’était un fait qu’il m’était parfois difficile d’admettre, mais les relations humaines avaient leur lot d’émerveillements, et ce même en dehors des livres.