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Critique de Laurence64


Je suis tombée dans les nouvelles américaines il y a de nombreuses années et ne me suis jamais relevée. Merci à ce libraire qui me mit dans les mains Trois Roses Jaunes. Depuis, je me sens une âme de fleuriste. Alors, lorsque a paru un recueil de nouvelles de Richard Yates, mon porte-monnaie n'a rien eu à dire… Même si j'avais dépassé le quota qu'exige ma bonne conscience. Même si ma Pile A Lire se lamente de ne pas dégraisser (je mettrai dedans un livre de régime).
Yates n'étant pas un petit nouveau, il était temps qu'un éditeur français outrepasse l'indéracinable constat: "en France, les nouvelles ne marchent pas" (ben non, elles ne marchent pas plus que les livres ne volent. Gros soupir. Il y a suffisamment de succès éditoriaux pour financer sans état d'âme des auteurs dont le talent n'est plus à démontrer, non? ) Mais foin de mon mauvais esprit. Les nouvelles parues en 1978 aux Etats-Unis ont enfin traversé l'Atlantique. Que ce soit à dos de tortue importe peu.

Hosannah! Yates est aussi grand nouvelliste que romancier. Sé-dui-te, je suis.
Prenez l'Amérique des années 30. On y divorçait déjà beaucoup. Les parents de Richard Yates avaient suivi le mouvement. Aussi, l'écrivain devenu adulte trempe-t-il sa plume dans son enfance instable. le Billy de la première nouvelle et la Nancy de la troisième assistent aux courageuses et pitoyables tentatives de leur mère d'acquérir leur indépendance. Les vies continuent cahin-caha. L'alcool coule à flots.
Dans toutes les histoires, on boit trop chez Yates. Beaucoup trop. L'alcool-béquille.
On s'y sépare aussi. Chaque fois. le sentiment d'abandon y est récurrent. Les rêves d'un lendemain plus prometteur permettent de supporter l'existence.
Les hommes, pathétiques, cherchent une gloire toujours illusoire. Ils peuvent rêver de conquête au point de s'empêtrer dans des relations improbables ou de reculer.
Toujours les fêlures nourrissent les doutes. Il y a la quête de l'amour. La recherche de la reconnaissance. Les rêves qui succèdent aux rêves et qui s'écrasent

Parent de Cheever dans les cinq premières nouvelles, Yates se tourne résolument vers Francis Scott Fitzgerald dans les deux dernières. Avec un immense talent.

Vous l'ai-je dit? J'ai beaucoup beaucoup aimé.
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