AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 46 notes
5
6 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je suis tombée dans les nouvelles américaines il y a de nombreuses années et ne me suis jamais relevée. Merci à ce libraire qui me mit dans les mains Trois Roses Jaunes. Depuis, je me sens une âme de fleuriste. Alors, lorsque a paru un recueil de nouvelles de Richard Yates, mon porte-monnaie n'a rien eu à dire… Même si j'avais dépassé le quota qu'exige ma bonne conscience. Même si ma Pile A Lire se lamente de ne pas dégraisser (je mettrai dedans un livre de régime).
Yates n'étant pas un petit nouveau, il était temps qu'un éditeur français outrepasse l'indéracinable constat: "en France, les nouvelles ne marchent pas" (ben non, elles ne marchent pas plus que les livres ne volent. Gros soupir. Il y a suffisamment de succès éditoriaux pour financer sans état d'âme des auteurs dont le talent n'est plus à démontrer, non? ) Mais foin de mon mauvais esprit. Les nouvelles parues en 1978 aux Etats-Unis ont enfin traversé l'Atlantique. Que ce soit à dos de tortue importe peu.

Hosannah! Yates est aussi grand nouvelliste que romancier. Sé-dui-te, je suis.
Prenez l'Amérique des années 30. On y divorçait déjà beaucoup. Les parents de Richard Yates avaient suivi le mouvement. Aussi, l'écrivain devenu adulte trempe-t-il sa plume dans son enfance instable. le Billy de la première nouvelle et la Nancy de la troisième assistent aux courageuses et pitoyables tentatives de leur mère d'acquérir leur indépendance. Les vies continuent cahin-caha. L'alcool coule à flots.
Dans toutes les histoires, on boit trop chez Yates. Beaucoup trop. L'alcool-béquille.
On s'y sépare aussi. Chaque fois. le sentiment d'abandon y est récurrent. Les rêves d'un lendemain plus prometteur permettent de supporter l'existence.
Les hommes, pathétiques, cherchent une gloire toujours illusoire. Ils peuvent rêver de conquête au point de s'empêtrer dans des relations improbables ou de reculer.
Toujours les fêlures nourrissent les doutes. Il y a la quête de l'amour. La recherche de la reconnaissance. Les rêves qui succèdent aux rêves et qui s'écrasent

Parent de Cheever dans les cinq premières nouvelles, Yates se tourne résolument vers Francis Scott Fitzgerald dans les deux dernières. Avec un immense talent.

Vous l'ai-je dit? J'ai beaucoup beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          180
Des histoires d'amour en nouvelles, jamais simples mais jamais hors du commun non plus... J'ai beaucoup aimé l'écriture, j'ai lu ces nouvelles en un mois, en lisant une de temps en temps.
Je pense ne pas en garder un souvenir inoubliable, mais le moment de lecture est agréable !
Commenter  J’apprécie          150
Tout d'abord, je tiens à remercier la collection Pavillons Poche des Éditions Robert Laffont pour ce joli cadeau, reçu après une lecture commune du groupe littéraire “Cap sur vos envies”.

Composé de sept nouvelles d'une quarantaine de pages chacune, nous retrouvons dans cet ouvrage les leitmotiv chers au brillant écrivain qu'est Richard Yates. À savoir ce sentiment mélancolique, déclenché par l'échec sentimental ou encore la nostalgie provoquée par la platitude d'un quotidien médiocre.

Richard Yates a un don inné pour décrire avec une simplicité désarmante (mais aussi avec une puissance d'écriture incomparable ! ) la complexité des rapports humains, qu'ils soient filiaux, amicaux ou encore amoureux ! Jamais ennuyeux, toujours respectueux et dans l'empathie, on ne se lasse guère de son style ni du récit de ces petites tranches de vie américaine ... Un écrivain majeur à découvrir ou à relire ! Un grand désir, en ce qui me concerne, de poursuivre la lecture de son oeuvre !
Commenter  J’apprécie          80
Fan inconditionnelle de Richard Yates, je dis et redis (comme beaucoup mais on n'est jamais trop nombreux) qu'il est un auteur génial, un grand de la littérature américaine. Plus je lis, plus j'aime. Ces personnages sont comme je les aime, touchants, fragiles et terriblement émouvants. L'écriture est sobre, sèche et juste.
On comprend surtout toutes les blessures et les souffrances de l'auteur lui-même: les parents divorcés, l'alcool, la solitude et toutes les désillusions qu'on peut vivre. Mais il n'y a pas de désespoir dans ces livres, juste une douce mélancolie et une certaine désillusion, sans amertume. On pense un peu à Raymond Carver, mais en moins grinçant.
J'adore, voilà.
Commenter  J’apprécie          82
Je ne suis pas amatrice de nouvelles et je ne connaissais pas Yates jusqu'à ce jour. J'ai fait d'une pierre deux coups, j'ai découvert et aimé Yates et j'ai beaucoup apprécié ces nouvelles.
Commenter  J’apprécie          60
Depuis que j'ai lu La Fenêtre Panoramique, je ne lâche plus Yates. J'irais presque jusqu'à dire qu'il me fait aimer les nouvelles (mais pas complètement non plus, hein, faut pas déconner). Laffont publie peu à peu toute son oeuvre ce qui me ravit positivement, même si je sais qu'il ne reste plus que trois titres non traduits (et un paru chez Flammarion qu'il faudra reprendre) et que donc je n'ai plus beaucoup de temps devant moi pour savourer son travail.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          60
Menteurs amoureux (Liars in love, 1978) réunit 7 nouvelles: des textes d'une rare puissance écrits entre 1978 et 1981 et tout à fait dans la veine de la fenêtre panoramique, c'est à dire fortement psychologiques nous livrant des portraits saisissants et profonds, assez noirs, faisant état d'un rapport entre les sexes terriblement difficile avec une communication aussi difficile et des vies ratées, tissées de mensonges, de faux espoirs, de beaucoup de lâcheté, de solitude, le tout noyé dans beaucoup d'alcool et nimbé dans de la fumée de cigarettes. Il y a aussi en général pas mal d'ambiguïté, ce qui ajoute du piment au récit.

Les 7 nouvelles sont toutes différentes, toutes excellentes avec, comme il est de tradition, une nouvelle qui donne le titre à la collection; elles sont si bien écrites que chacune vaut presque un livre à elle seule; les sept baignent dans la même ambiance destructrice mais non dénuée d'humour, et ça, c'est « la patte » de Yates, l'humour baignant dans le pessimisme. Bref, un portrait un peu à contre-poil de l'Amérique conquérante quoique non encore vérolée par les problèmes de drogue à grande échelle.

Il parait que tous ses récits comportent des traits autobiographiques, comme son enfance difficile, sa venue en Europe lors de la DGM, ses problèmes avec l'alcool, son passage à Hollywood, ses relations très difficiles avec les femmes.

La nouvelle qui m'a le moins plu est justement celle qui donne le titre au recueil Menteurs amoureux où un homme qui a tout pour être heureux va s'enliser dans une situation si pourrie et sans issue alors qu'avec un peu moins de lâcheté et un peu plus de plomb dans la tête, tout était acceptable.

Dire quelle fut ma préférée est un choix difficile car elles sont toutes très bonnes, mais je vais me prononcer pour Relever le défi, car il me semble que c'est le condensé de ce que sait faire Yates; de plus il y a dans ce récit une dose importante de perfidie, ce qui la rend plus impactante.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          50
Nous avions découvert Richard Yates grâce au film de Sam Mendès en 2008. Depuis lors, les éditions Pavillons Laffont rééditent les romans et les nouvelles de ce grand auteur américain. « Menteurs amoureux » est un recueil de sept nouvelles portant sur les ratages familiaux et amoureux. le désespoir des personnages se noie bien souvent dans l'alcool, comme ce fut le cas pour Yates lui-même. D'ailleurs, sa vie se retrouve dans les différentes nouvelles : son enfance après le divorce de ses parents auprès d'une mère sculpteur sans talent (« Oh, Joseph, je suis si fatiguée »), sa participation à la deuxième guerre mondiale (« Une permission exceptionnelle »), son travail de scénariste (« Et dire adieu à Sally »).

L'incompréhension, l'incommunicabilité entre les êtres sont au coeur de l'oeuvre de Yates. Les désirs des uns semblent toujours entraver la vie des autres. Dans « Menteurs amoureux », Warren Mathews obtient une bourse d'étude pour aller vivre à Londres. Il s'y installe avec femme et enfant. Mais son épouse ne trouve pas sa place, ne s'épanouit pas. Elle finit par repartir aux États-Unis. Dans « Oh, Joseph, je suis si fatiguée », la mère est persuadée de pouvoir réaliser le plus beau buste du président Roosevelt qui vient d'être élu alors que son talent est médiocre. Elle ne se rend pas compte que son illusion et son obstination sont responsables de la misère de sa famille. Seule exception à la règle, le couple de « Bonjour chez toi » qui aimerait partir vivre à Paris pour réaliser ses rêves artistiques à l'image de Frank et April Wheeler de « La fenêtre panoramique« . Les héros de la nouvelle auront plus de chance que ceux du roman.

Les rapports affectifs sont forcément cruels chez Richard Yates. le début de « Une fille unique en son genre » en est un bon exemple : « Au printemps de sa première année d'université alors qu'elle avait 20 ans, Susan Andrews annonça à son père d'une voix très calme qu'elle ne l'aimait plus. » Les hommes sont d'une grande lâcheté avec les femmes. Ils jouent avec elles, les choisissent pour tuer le temps comme dans « Menteurs amoureux » ou « Et dire adieu à Sally ». Pour ce qui est d'être honnêtes sur leurs intentions, les hommes ne sont pas à la hauteur.

A l'instar de ses romans, Richard Yates développe une galerie de personnages seuls et désespérés. Il explore une nouvelle fois avec talent la noirceur des relations humaines, la cruauté des sentiments. C'est parfois si beau le désespoir.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Si vous voulez tout savoir sur les mille-et-une façons dont un couple (hétérosexuel) peut se défaire, lisez sans tarder "Menteurs amoureux". Tout le monde, hommes ou femmes, en prend pour son grade, tant la lâcheté semble prendre le pas sur le désir amoureux au fil des renoncements successifs et des fausses réconciliations qui peuvent transformer la vie à deux un véritable parcours du combattant. C'est du moins la vision de l'auteur, dont il ne s'est jamais départi depuis "La fenêtre panoramique". Heureusement l'humour est omniprésent dans cette vision tout à fait pessimiste de la vie de couple et l'auteur sait nous fait partager son empathie pour les personnages. On peut se dire aussi bien "comment peuvent-ils être aussi futiles ?" que "celui-là (ou celle-là) c'est pourtant bien moi". Une belle leçon de choses de la vie…
Commenter  J’apprécie          20
Roman découverte de l'auteur pour ma part et je comprends qu'il ait pu être qualifié de "père" de Carver...
Ici est dépeint le revers du rêve américain, ses failles et ses rêveurs quelque peu désenchantés sans jamais tomber dans le pathos, le dramatique, ou le grave...
Il s'agit là d'un descriptif juste et direct, ces nouvelles donnent envie de connaître l'oeuvre complète de l'auteur reconnu comme grand écrivain!
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (117) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}