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Critique de POY1


POY1
06 décembre 2020
Dans Souvenirs Pieux, le premier tome de la trilogie, le labyrinthe du Monde, Madame Yourcenar rapportait l'histoire de sa branche maternelle, originaire de la Flandre belge. Sa mère, qu'elle n' a pas connue, puisqu'elle est décédée une dizaine de jours après la naissance de l'écrivain, est présentée comme une femme sensible et douce qui a apporté à son mari une parenthèse de quiétude dans une vie passablement mouvementée. Aussi, Marguerite Yourcenar se devait de présenter son père, faisant ainsi le lien entre les deux ouvrage et donc entre ses deux parents. Ce sera le but d'Archives du Nord.

Pour cela, l'auteure nous fait passer la frontière pour nous amener dans la partie française de la Flandre. Ce livre est partagé en trois chapitres. le premier retrace la généalogie de cette branche jusqu'au XIXème siècle. Une histoire commentée avec beaucoup de cynisme, notamment sur les comportements de ses aïeuls. Alors que les deuxième et le troisième parties sont consacrés au grand-père et au père de l'auteure.

Même si l'écrivaine n'a pas croisé son grand-père, le personnage a son importance par l'influence qu'il eut sur son père. S'il s'oblige au respect des convenances de son siècle et de sa caste, le grand-père a toujours apporté le soutien nécessaire à son fils prodigue, sans jamais vraiment le blâmer. Car Michel, le père de l'écrivaine, est en rébellion contre ces principes imposées par les règles de bienséance, ce qui l'amènera ensuite à aller à contre-courant dans la vie de son temps. Il aime s'exposer au risque, à la fois forme de liberté qu'il veut s'octroyer et opposition à sa mère, tenante rigide de la bonne tenue.

Son père, que Marguerite accompagna dans son adolescence et dans ces débuts de jeune femme, est à la fois homme de contre-principes et de mystères. Il est marqué par la vie et surtout par la mort, celle de sa première soeur et celle de sa première femme. Aussi, ce fut un chercheur de vie quitte à la brûler. C'est un homme meurtri mais qui se livre peu, excepté parfois à son père, à sa seconde femme, la mère de l'auteure, et enfin à Marguerite. Mais il ne dira pas tout. Tels les raisons de ce tatouage à la saignée du bras qui reprend le mot grecque « Ananké », la Fatalité.

Cet homme qu'elle admire ne laisse pas tout paraitre et ne raconte pas tout. Alors Marguerite tente de combler les vides. Car Archives du Nord n'est pas que l'histoire d'une région et d'un département, le Nord. C'est aussi la volonté pour l'auteure de donner du sens à sa vie. Quoi de mieux que de repérer le Nord pour savoir d'où l'on vient, où l'on est et finalement fixer le cap vers lequel on veut aller. Ce Nord, référence des boussoles, est un repère, parmi d'autres, pour effectuer le voyage de la vie.

Comme toujours, avec Madame Yourcenar, nous avons un très beau récit, très riche et de haute qualité.
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