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Xu Mingzhang est un exilé. Géographique, mais aussi de lui-même. Entre ici, Berlin, où il vit et là-bas, Taïwan, où il est né, il n'a pas de maison, pas de lieu où il se sente chez lui. le principal personnage du premier roman de Tsou Yung-Shan est, à première vue, un homme seul, depuis que sa femme l'a quitté, et sans ambition. Sans personnalité, même, ce que le livre va réfuter, lentement, explorant la routine de cet exilé, sa claustration, ses obligations continuelles de remplir des formalités administratives afin de renouveler son permis de séjour. La salle d'attente, titre du roman symbolise aussi bien l'endroit où Xu vient régulièrement, au ministère des affaires étrangères, que plus symboliquement l'état dans lequel il se trouve, dans une identité confuse. En parallèle, l'ouvrage suit d'autres personnages qu'il croise : une employée du ministère, allemande qui a perdu toutes ses illusions, vieillie avant l'âge et malade ; une mère de famille d'origine biélorusse, perdue entre deux cultures ; une jeune artiste, mi-allemande, mi-turque. le roman procède par répétitions, dans une atmosphère de tristesse et de mélancolie. La pluie et la grisaille recouvrent Berlin. La plume de Tsou Yung-Shan, délicate et fluide, nous attache à ces êtres égarés et fragiles. Son style évoque parfois L'étranger de Camus. Au bout, il y a une petite lueur d'espoir. Ici, là-bas ou ailleurs, la vie continue.
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Hsu Ming-Chang est un étudiant qui a rencontré sa future femme, tout l'opposé de lui, elle est brillante, ambitieuse, vivante, tandis que lui se terre dans un immobilisme. Il la suivra quand même jusqu'à Berlin et quand elle le quitte, il attend. Il attend qu'une fonctionnaire décide ou non de prolonger son visa, mais surtout il attend de trouver un sens à sa vie, il attend de trouver son identité, bien loin de Taiwan.
Le roman est lent comme son titre le suggère mais c'est un livre qui explore beaucoup l'intérieur de l'humain, Hsu Ming-Chang a beau être immobile au point où on a envie de secouer le livre pour qu'il se bouge un peu, il explore et s'explore lui-même sur des questions existentielles et c'est ce qui m'a vraiment plu dans ce petit roman. La quête d'identité de ce jeune homme, je la vis aussi, on la vivre tous et cette universalité en fait une richesse. Belle histoire bien que très lente, heureusement que le roman est court sinon je me serais ennuyé mais il a pile la bonne taille pour être intéressant. Il se lit d'une traite, l'écriture est bonne mais sans plus, j'en garderais toutefois un bon souvenir.
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Un peu rebutée par le style froid de l'auteur, j'ai mis quelques jours à terminer ce roman. Pourtant, le thème et les personnages méritent vraiment d'aller au bout. Xu Mingzhang est le protagoniste principal de la salle d'attente. Taïwanais, il a suivi son épouse en Allemagne. Son inertie, son silence et les années ont épuisé leur relation et elle finit par demander le divorce. Xu Mingzhang est alors obligé de faire face au quotidien, de chercher un logement, de faire des démarches pour prolonger son visa. C'est une sorte d'anti-héros, peu sociable, à la recherche de sens, d'une place ici-bas. Les personnes qu'il croise sont elles aussi confrontées à une existence qui les contraint, à des choix qui n'en sont pas, à une vie dénuée d'intérêt.

La dernière partie est plus palpitante, on en apprend davantage sur les personnages qui s'étoffent et commencent à dégager de l'empathie. On sort d'une forme d'extériorité, comme si on était, enfin, invité à partager. Maria, Mme Meyer et Xu Mingzhang semblent se remettre en mouvement, opérer des choix même si leurs options sont limitées.

Pas d'emballement donc mais les questions posées par le roman sont essentielles, existentielles mêmes : elles s'adressent à chacun, que l'on habite son pays d'origine ou qu'on s'y soit installé. Elles engagent une réelle réflexivité difficile à éluder à ce moment de notre histoire.
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La salle d'attente s'ouvre de la même façon dont elle se termine : avec simplicité. Dans ce premier roman de l'auteur Taïwanaise Tsou Yung-Shan, je me suis à nouveau heurtée avec plaisir à cette écriture pleine de langueur avec un côté très simpliste, très épuré, que je retrouve (et adore) énormément dans la littérature asiatique.

C'est comme écouter une mélodie neutre mais ponctuée de notes poétiques qui lui donnent un charme froid mais interpellant et dont la beauté se révèle progressivement. J'ai beaucoup aimé voir Xu Migzhang parler de la façon dont il se sent, de sa relation passée avec sa femme, de cette étrange sentiment d'humidité qui enrobe les choses autour de lui, de son appartement à son coeur, ou bien sa façon de parler des arbres, de l'eau, de l'air. Pas de fioritures, juste des pensées brèves et succinctes attrapées au vol.

Pour peu qu'on accepte de se poser un instant (impossible de lire le roman ailleurs que chez moi au calme, c'est une histoire qu'on doit prendre le temps de découvrir), on se retrouve emporté dans la lassitude et la monotonie de ces personnages étrangers ou allemands (l'histoire se déroulant en Allemagne), qui gravitent autour du thème de l'immigration. le ton des différents récits est loin d'être édulcoré, l'atmosphère globale du roman est très grise, l'écriture n'a pourtant rien de lourde, on se laisse porter par le fil des différentes histoires (qui s'entrecroisent ça et là) sans s'enliser une seule seconde dans cette espèce de lassitude et de tristesse qui gravitent autour des personnages.

Concernant l'immigration, la façon dont le thème est abordé est très juste. Les questions identitaires sur ce qui définie un homme à propos de ses racines, de l'endroit d'où il vient et vers l'endroit où il atterri, des barrières culturelles et linguistiques sont amenées avec finesse. Même si le sujet n'est pas totalement approfondi car on reste dans un constat rendu très subjectif par les points de vues des personnages, il est très appréciable d'avoir un regard surtout porté sur le ressenti et non sur le côté froid, clinique et administratif de l'immigration.

Pas de chiffres ici, juste de l'humain ! C'est ce qui fait de la salle d'attente un livre très intéressant à découvrir. Et malgré la lourdeur apparente du ton du récit, il est facile de se laisser emporter par tous ces personnages dont les histoires de vie nous renvoient peut-être, à un moment où l'autre, à ce que nous aurions été, à ce que nous pourrions, un jour, être.

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La salle d'attente est un livre assez intéressant dans l'ensemble car il dépeint avec beaucoup de subtilité, l'immigration actuelle. Sauf que cette fois-ci, nous partons de Taiwan pour se poser en Allemagne, plus précisément à Berlin.

Xu Mingzhang et sa femme se sont connus sur les bancs de la fac à Taipei. Ils sont très différents aux yeux de la famille et amis. Elle, par exemple, est une étudiante exemplaire qui cherche à découvrir le monde. Lui, est beaucoup plus sur la réserve, beaucoup plus renfermé et préfère rester dans son coin pour lire des livres.
Pourtant, malgré cette différence si flagrante, tous les deux décident de partir à Berlin, pour un nouveau départ. Mais voilà, une fois arrivés, la réalité les rattrape et c'est tout seul que Xu continue son chemin. Sa femme a demandé le divorce.

Alors, comment vivre dans un pays qui n'est pas le tient ? Comment se faire comprendre quand la langue n'est pas la même ? Comment trouver du travail, un domicile etc... ???
Voilà toutes les difficultés auxquelles Xu va devoir être confronté pour être en règle et vivre en Allemagne.
La première étape va être cette salle d'attente où l'on te considère plus comme un numéro de dossier qu'un simple demandeur. Mais faut bien passer par là pour prolonger son visa. Pis faut aussi trouver un logement, apprendre la langue, même si Xu n'aime pas côtoyer le monde.

On le découvre fade jusqu'à la moitié du livre pour s'éclore tout doucement vers la fin de l'histoire. Xu, je ne l'ai pas trouvé très passionnant, à vrai dire, ce gars est tout simplement ennuyeux. Et même si le problème de la langue est un frein énorme pour lui, il ne fait rien d'extraordinaire à part être dans son coin et lire. D'ailleurs, j'ai bien plus apprécié tous les personnages qui gravitent autour de lui. Y avait presque du suspens avec eux.

Si le thème principal est l'immigration, je trouve qu'il n'est pas assez décortiqué. On le survole pour avoir un simple aperçu. Bien dommage !

En conclusion :
Ce livre se lit assez bien mais comme le personnage principal est d'un genre mou, et qu'il ne se passe pas grand chose au final, à mon avis, la lecture peut s'avérer être longue malgré le peu de pages. A vous de voir !
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La salle d'attente, contrairement à son titre qui suggère l'immobilisme, est un roman certes lent, mais qui bouge.
Il explore avec beaucoup de finesse les notions du temps qui passe, de l'identité, du changement du « Moi », du « chez soi » de la famille, de la société (notamment avec le travail et la précarité) et de la solitude par le biais d'histoires entremêlées.
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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J'ai reçu ce livre avec la masse critique (je remercie Babelio et les editions Piranha pour l'envoie). Il m'a fallut du temps pour le lire malgré le peu de pages.

Car c'est un livre lent. Il faut dire que le titre en dit long...
Nous suivons Xu Mingzhang, un chinois immigré en Allemagne qui doit renouveler régulièrement son visa pour pouvoir rester en Allemagne. Sa vie se résume à attendre, attendre son tour dans la file, mais aussi attendre de vivre véritablement car il a toujours laissé les évènements décider pour lui. Il réalise qu'il doit prendre sa vie en main, prendre des décisions mais il retombe très vite dans sa nonchalance.
En fait toute sa vie, Xu s'est retrouvé dans une salle d'attente, mais nous assistons au fil des pages à un changement imperceptible qui le conduira ensuite à en sortir.

Tout au long du roman il est question d'immigration et surtout d'appartenance. Appartenons-nous au pays d'où l'on vient, à celui où on arrive, ou bien un peu des deux, ou d'aucun? Tant que Xu ne pourra répondre à cette question qui finalement est le fondement de ce livre, Xu n'avancera pas.

C'est donc une quête d'identité que l'auteur nous narre avec lenteur, retours en arrière et digressions. le thème est plein de promesse, l'idée est bonne, mais la mollesse du personnage m'a parfois exaspéré, et se poser sans cesse les mêmes questions sans qu'il avance m'a pas mal frustré.

De plus le présent de narration m'a quelque peu laissé perplexe, et les répétitions dans les tournures de phrases m'ont perdu, voire agacé.

En bref, le thème est intéressant mais le style lent et répétitif m'ont refroidi très régulièrement ce qui m'a poussé à prendre autant de temps pour le lire.
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Xu est un jeune taïwanais qui s'est installé en Allemagne pour les besoins professionnels de son épouse.
Mais Xu n'aime pas voir du monde, a du mal à trouver du travail lui qui n'aime rien tant que lire.
Trop souvent réfugié dans son monde intérieur et n'ayant pas eu d'enfants, Xu et son épouse se séparent.
Il va devoir réussir ce parcours du combattant qu'est la demande de visa même temporaire.
Il passera beaucoup de temps dans la salle d'attente des services de l'immigration.
Il y rencontrera Maria qui s'occupe de son dossier.
Et il logera chez une autre Maria.

Un livre intéressant sur la difficulté d'adaptation, l'attente, les rencontres.
J'ai beaucoup aimé que les chapitres soient narrés à tour de rôle par lui, sa logeuse et la dame du bureau de l'immigration.
Une construction et une histoire agréable à lire.
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Ce roman fait partie de la sélection de livres de la rentrée littéraire qui me tentaient particulièrement. Entre l'Asie et l'Allemagne, je savais qu'il allait me toucher, et je n'ai pas eu tord. Un grand merci à Babelio et aux éditions Piranha pour l'envoi de ce roman.

J'aime énormément les romans où les personnages sont travaillés, où on va réellement à leur rencontre, afin qu'on puisse se plonger dans leur univers. Et ce roman livre exactement cela. J'ai beaucoup apprécié Mingzhang, personnage très simple, qui n'a pas besoin de grand chose pour vivre physiquement, mais qui n'a toujours pas trouvé ce dont il a besoin pour vivre psychologiquement. Il va rencontrer Mme Meyer, Maria de prénom, une employée du Ministère des Affaires Etrangères. Elle ne considère pas les gens assis en face d'elle comme des personnes, mais comme des numéros de dossiers. Il rencontrera également une autre Maria, biélorusse, étrangère, comme lui, malheureuse, comme lui. Elle va l'héberger jusqu'à un certain temps.

J'ai apprécié rencontrer ces personnages. Voyager dans leur passé, dans leur présent, dans leurs rêves et leurs illusions. Ils sont tous entrain de chercher leur place, les allemands, les biélorusses, les taïwanais… L'immigration est le thème principal de ce roman, et Xu m'a beaucoup touché, parce qu'il semble perdu. Si l'allemand et l'anglais nous semblent des langues accessibles, pour de nombreuses personnes, qui viennent des pays d'Europe de l'Est ou d'Asie, ou encore du Moyen-Orient, qui ont une toute autre écriture que nous, c'est absolument faramineux comme apprentissage. Et pourtant, Xu va essayer, Maria va essayer…

Mais la grande question est : sont-ils chez eux ? Ont-ils laissé leur coeur là d'où ils viennent ? Ou est-il dans leur valise, prêt à être transporté à l'autre bout du monde ? le questionnement, pour les personnages eux-même, est très important. Cette analyse du « chez-soi » m'a beaucoup touché. On pense pouvoir être chez soi partout, mais est-ce vraiment le cas ?

Ce roman est pour moi une réussite, je l'ai beaucoup apprécié, parce qu'en peu de pages, il nous rappel que les immigrés sont aussi des humains, avec leurs sentiments et leurs besoins affectifs. Une petite pépite psychologique que je recommande.
Lien : https://sorbetkiwi.wordpress..
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La salle d'attente du ministère des Affaires étrangères introduit XU Mingzhang auprès du lecteur. Homme effacé qui se trouve à Berlin qu'il a choisi comme résidence après avoir quitté Munich. Sa femme l'a quitté.
A Berlin les démarches pour les autorisations de travail, résidence et logement semblent laborieuses pour ceux qui en font la demande. Sa personnalité en retrait va pourtant être bousculée par ses rencontres au hasard d'un voisinage puis d'un cours d'allemand.
Un livre à prendre le temps de découvrir, pour découvrir ce personnage qui ne ressemble pas à tous les gonflés-à-l'adrénaline qui vampirisent les médias
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