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Critique de BrunoA


La lecture de cette dystopie d'Eugène Zamiatine est troublante, d'autant plus lorsqu'on la lit après 1984 ou après le meilleur des mondes, ce qui est mon cas.
Contrairement à l'oeuvre de George Orwell, écrite en plein stalinisme, Nous Autres a été créé en 1920, alors que l'Union Soviétique naissante mettait en place tout ce qui allait suivre.
Dès lors, on ne peut qu'être troublé par la vision d'anticipation de Zamiatine qui, dans un décor futuriste fait d'immeubles transparents cachés derrière un mur vert, parvient à brosser un portrait fidèle de ce qui arrivera quelques années plus tard.
Contrairement au Winston de George Orwell, le narrateur, D503, est ici un pur produit de cette ville aseptisée où l'imagination et l'âme sont proscrites. Parfaitement dans la ligne du Bienfaiteur, il se conforme à la vie qui lui est imposée, jusqu'à ce que son chemin croise celui de I330, une jeune femme qui constitue un cas non-conforme dans le modèle de cette cité prétendument idéale.
Ce court roman, rédigé sous forme de 40 notes courtes, décrit le parcours de cet homme, le constructeur de l'Intégral, vaisseau spatial destiné à essaimer ce modèle dans tout l'Univers.
Si les doutes et les douleurs qui le tenaillent tout au long de son cheminement sont très bien décrits, il apparaît parfois que certains passages souffrent de la traduction et ne semblent pas totalement restitués dans toute leur dimension.
Pour autant, la lecture de ce roman constitue un prolongement intéressant des autres dystopies, pourtant écrites bien plus tard.
Un retour aux sources plein d'intérêt.
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