A l'heure d'écrire ma chronique, j'avoue mon embarras : il se confirme que je suis fort peu réceptive aux textes brefs. J'ai besoin qu'un univers se déploie plus largement pour que se dépose en moi une empreinte profonde.
Pourtant, ce récit commençait bien. La première scène est d'une remarquable efficacité. On fait corps avec cette femme qui, au beau milieu de la nuit, est réveillée par les sons étranges que produit son compagnon allongé à ses côtés. Il lui faut quelques instants pour sortir de sa torpeur et pressentir la gravité de ce qui est en train d'advenir. Aussitôt le rythme s'accélère, lorsque cette femme effectue avec l'énergie de l'urgence et le sang-froid qu'impose la situation les gestes qui sauveront peut-être la vie de l'homme avec lequel elle partage la sienne.
Dans ce moment où elle se donne entièrement pour tenter de retenir la vie lui reviennent en mémoire les heures où elle l'a donnée. Une manière de congédier l'angoisse et de convoquer la détermination qu'il a fallu pour mettre un enfant au monde. C'est cette force-là qui préside à ces instants.
Après une telle intensité, pas facile de maintenir le cap. Et si les dernières pages - dont je ne vous dirai bien entendu pas un mot - retrouvent une part de cette puissance, le coeur du texte m'a, en comparaison, paru plus fade. Les souvenirs liés à la vie qui va, avec les heurts, les déconvenues, les incompréhensions ou les frustrations que chacun de nous peut connaître m'ont laissée de marbre. Et si les mots semblent choisis avec attention, l'enchaînement de phrase courtes n'a pas permis de donner du relief à ce témoignage relativement convenu.
Je suis loin donc de l'enthousiasme soulevé par ce texte, qui révèle pourtant des qualités et un potentiel qui s'affirmeront, je l'espère, dans l'avenir.
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