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Critique de Cigale17


« Moi, ce que j'avais en tête, ce que je voulais, c'était une promenade
On n'aurait pas forcément marché au même pas, à la même vitesse, vous et moi. Vous m'auriez trouvée traîne-la-patte par endroits et détestablement rapide à d'autres mais on aurait quand même cheminé ensemble. » (p. 226)
***
Eh bien, c'est réussi ! Une promenade, en effet. Au début, on ne sait pas très bien où on va, on part un peu dans tous les sens, mais on se recentre assez vite sur « toute une moitié du monde ». L'autrice, Alice Zeniter, nous parle d'abord de ses perceptions de lectrice et de spectatrice quand elle lit ou voit des livres et des films réalisés par des hommes. La plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, les figures de femmes qu'ils proposent ne sont que les projections de leurs propres fantasmes : le désir féminin en est tout simplement absent. Une partie du livre est consacrée à ses expériences de lectrice, expériences qu'elle appuie et nourrit de nombreux auteur·rices qui ont les mêmes préoccupations et qu'elle cite abondamment, parfois un peu trop à mon goût. Elle bifurque ensuite sur ses interrogations en tant qu'autrice et s'attache là aussi à montrer à quel point le monde de la création est masculin : par exemple, l'écrivain américain se doit d'être viril pour être pris au sérieux, remarque-t-elle. Certains chapitres m'ont vraiment plu, « Aimer, pleurer ou être un personnage » où elle analyse les rapports entre fiction et empathie, entre autres, et « La parade virile » avec une conclusion hilarante à propos d'une interview de Sylvain Tesson. En revanche, j'ai trouvé que « La forme et le chaos » portait bien son titre : je m'y suis parfois un peu perdue, sauf pour ce qui concerne les percutantes remarques sur le discours politique. Dans l'ensemble du livre, une grande place est faite aux écrivaines féministes qui ont fait bouger les choses et à celles (et ceux) qui continuent à écrire en ayant à l'esprit ces aspirations. Alice Zeniter pratique toujours l'humour, même dans un ouvrage de ce type. J'ai craqué pour certaines notes de bas de page et pour « Mon problème avec Avatar ». Bref, un peu d'errance, beaucoup de plaisir et… quantité de livres à lire.
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