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Citations sur Toute une moitié du monde (42)

Le test de Bechdel (ou Bechdel-Wallace), qui apparaît dans la bande dessinée d'Alison Bechdel L’Essentiel des gouines à suivre publiée dans les années 1980, a permis de mettre en avant l’absence ou la faible présence des femmes au pays des fictions.

Redoutablement facile à utiliser, il ne contient que trois critères :

1) II doit y avoir deux femmes nommées dans l’œuvre.

2) Ces femmes parlent ensemble.

3) Elles parlent d'autre chose que d'un homme.

Ce test a donné lieu à de nombreuses variations ces dernières années, dont une que j'aime beaucoup proposée par la scénariste américaine Kelly Sue De Connick : le test de la lampe.

Plus lapidaire encore que le test de Bechdel, la version de De Connick ne contient qu une question : « Peut-on remplacer le personnage féminin par une lampe sans que l'histoire soit modifiée ? »

La formule me fait beaucoup rire; le fait que la réponse soit « oui » dans un certain nombre de productions contemporaines, beaucoup moins.
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Mon éditrice, Alix Penent, a eu un jour cette phrase qui m'a marquée : « Quand je lis, je veux toujours comprendre, jamais avoir compris. »

Ni les personnages ni moi ne devons traverser un roman comme s'il s'agissait d'une validation de compétences.
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Ce livre est un livre d'écrivaine mais sans doute avant tout un livre de lectrice. Il porte sur de vieux souvenirs de lecture comme sur des livres récemment ouverts et posés sur la table de chevet. Sa cohérence vient du fait que les ouvrages dont je parle, c'est moi qui les ai lus et qui continue à en porter des bribes, des fantômes de phrases ou de personnages, des paragraphes tronqués et devenus ritournelles. Je suis ce qui transforme en ensemble les livres si différents que je cite.

Si on considère ce livre comme un essai, il ne se œmportera pas tout à fait bien. Il désobéira Ici ou là. Il manquera à ses obligations de sérieux. Si on le considère comme une réverie autour de la fiction, il péchera au contraire par excès de sérieux de temps à autre. Alors disons que c'est un livre, et puis c'est tout.
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Bien sûr, la mort pouvait survenir n’importe quand - la fiction me l’avait enseigné également - et interrompre le bon déroulé du schéma.

Pourtant, je ne dirais pas, comme Nicolas Bouvier, que les romans de mon enfance, et notamment ceux de Dumas « où l'on s'occit avec beaucoup de panache et d'entrain », m’ont appris que j'étais mortelle.

Ils m’ont appris que l’espéranœ de vie dépend du statut du personnage : les secondaires meurent vite, les principaux beaucoup moins.
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J'avais dit que je n’allais pas écrire un essai rnais je me retrouve, malgré tout, à considérer certaines de mes envies comme des digressions, à avoir peur que mon livre se comporte mal. Peut-être que je me fais rattraper par une forme ancienne qui pèse sur moi, que je ne sais pas si j’ai le droit une fois encore. Ça pèse très lourd, une forme ancienne. Surtout une forme ancienne que l'on comptait ne pas écrire...

Moi, ce que j'avais en tête, ce que je voulais, c’était une promenade.

On n’aurait pas forcément marché au même pas, à la même vitesse, vous et moi. Vous m'auriez trouvée traîne-la-patte par endroits et détestablement rapide à d'autres mais on aurait quand même cheminé ensemble.

Je voulais vraiment que ce livre se comporte comme une promenade.
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Et est-ce que, quand j'écris, j'ai envie d'écrire pour les gens comme moi, le petit groupe de ceux et celles qui lisent deux fois ? Pour les miens ? Arrive alors cette peur bien connue (que d'autres ont retournée en fierté) : la peur d'être élitiste en allant un peu trop loin dans une direction ou dans une autre.

Si je peux accepter que ce que j'écris requière un effort de « lectant », je refuse que mes livres intimident. Ou plutôt, parce que je sais que la longueur de certains suffit à le provoquer, je refuse de jouer de ce phénomène d'intimidation, de créer volontairement un tri dans mon lectorat.

Je veux écrire des livres qui soient accessibles au plus grand nombre mais je veux aussi sortir des schèmes préétablis dont je connais pourtant le pouvoir de séduction comme la capacité à rassurer.

Pour résumer, j'ai le cul entre deux chaises narratives.
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C'est cette image des Vrais Mecs de la Littérature, des Vrais Mecs de la Vraie Littérature qui se perpétue et qui me revient sans cesse, à laquelle j'ai parfois l’impression qu’il faut que je me mesure si je veux être prise au sérieux.

Je vais donc vous livrer cette réponse étonnante de Sylvain Tesson à la question du JDD « Pourquoi n’êtes-vous pas sur les réseaux sociaux ?» (article du 22 juin 2019) : «Au contraire, je suis de tous les réseaux : les bivouacs dans la montagne, les conversations dans la fumée du tabac, le groupe des Écrivains de marine. Jusqu’en 2014, je buvais beaucoup, j'avais en moi des présences - fantômes, visions, voix -, connexion totale ! »

L’auteur nous livre ici un combo gagnant (sport, franche camaraderie, aventures, alcool et tabac) au moment où on lui demandait son opinion sur Facebook et Twitter, c'est assez remarquable pour être noté.
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Toute une littérature à laquelle il manque une moitié du monde, ça fait quand même beaucoup. Ça se pose là, comme un trou béant. Ça se remarque, non ?
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Et au bout d'un moment, je me suis dit : Mince, c'est quand même triste pour toutes ces générations d'hommes qui ont écrit, leur incapacité à produire des personnages féminins qui soient autre chose que leur propre fantasme ; ça montre que, au fond, jamais sans doute dans toute leur vie ils n'ont eu une discussion d'égale à égale avec une femme, que jamais, sans que ce soit teinté de désir sexuel, de désir de possession, ils n'ont réussi à entretenir une réelle camaraderie ou à avoir une forme d'empathie pour une subjectivité féminine sans que ce soit sur le mode de la fascination, de l'attraction, de la possession et de la sexualité. Et donc, c'est comme s'ils étaient restés à l'extérieur toute leur vie, comme derrière une vitrine infranchissable, ne sachant pas ce qu'il y avait à l'intérieur, sinon une forme de vie animale, peut-être vide. C'est toute une littérature à laquelle il manque une moitié du monde.
Tristan Garcia podcast sur Arte Radio
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La fiction permet une proximité, faite d'attachement ou de répulsion, avec des personnages vicieux, souvent imbuvables : elle est cette étrange salle de bal ou l'on peut valser très tard avec des monstres.
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