La petite souriante

Voilà une bande dessinée qui sort de l'ordinaire. Et qui ne laisse pas indifférent. Maintenant, peut-on dire que c'est une lecture agréable ? Certes non…

Le scénario, d'abord. Telle qu'elle nous est présentée, Dora a tout de la vieille mégère ; elle est pratiquement toujours représentée le visage déformé par la colère – sans doute pas ce qui met le plus en valeur ! Éternelle contrariée, elle parait pourtant attachée à son Pep, qu'elle défend même contre sa fille. Pourtant, Pep a décidé de franchir le pas, et de la tuer. Mais on ne se débarrasse pas comme cela de Dora !

Le questionnement final, « Combien de fois faut-il tuer un amour pour qu'il cesse de vous hanter ? », résume assez bien le thème de l'ouvrage. On ne sait pas pourquoi – mais y a-t-il une raison, ou faut-il simplement se laisser emporter par le fantastique de cette histoire ? – Dora survit à toutes ces morts (après que Pep ait tenté de la défoncer à coups de masse, Pep lui plante un clou dans le cerveau – pour abattre ses autruches, il utilise un pistolet à clous -, avant qu'elle ne soit poignardée).

Bref, ce scénario ne conviendra pas aux cartésiens les plus endurcis, mais pour tous ceux qui n'ont rien contre le fantastique, après tout, pourquoi pas. En revanche, j'ai plus de mal avec la chute : que l'on n'ait pas de cause à toute cette histoire, soit. Mais la scène finale (en 7 bulles) me laisse sur ma faim. Cette conclusion semble tomber un peu du ciel, et, surtout, ne répond à aucune des questions soulevées avant.

Non, ce qui m'a le moins plu, dans cette bande dessinée, ce sont les dessins. Les traits des personnages sont marqués – certes, cela renforce l'idée de colère, de haine latente entre les protagonistes, mais c'est trop à mon goût… et puis je n'aime pas l'idée que l'on doit forcément voir à l'extérieur les tourments de l'intérieur, ce serait trop facile.

En revanche, même si elle est agressive, la colorisation joue, ai-je trouvé, remarquablement son rôle. On passe d'une ambiance à une autre, d'une brutalité gris bleuté à une brutalité jaune et orange ; d'une violence jaune et grise à une violence orangée… Et, pour moi, ça fonctionne. On sent l'outrance des sentiments, ces sentiments que, dans l'une de ses premières interventions, Pep dit qu'il aimerait ne pas ressentir.

Bon, et au total ? Bilan mitigé ! L'idée de départ du scénario me plait – elle me plait même beaucoup, et, c'est drôle, elle résonne un peu avec l'histoire de Amour entre adultes, lu récemment. Les dessins ne sont pas ma tasse de thé, et ont eu tendance à bloquer mon entrée dans l'histoire. Bref, pas mal mais pas inoubliable…
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Un titre sympathique mais sans plus. le postulat de départ d'un homme qui tue sa femme et qui rentre chez lui et la voit vivante pouvait amener un thriller plus abouti.
J'aime la première partie, mais très vite, la bonne idée laisse place à une construction conventionnelle et des personnages très caricaturaux.
Une frustration à mon gout.

Une BD qui, comme ne l'indique pas le titre, n'est pas vraiment une BD qui fait sourire !! C'est l'histoire d'un éleveur d'autruches qui tue sa femme, se débarrasse du corps, mais la retrouve bien vivante en rentrant chez lui ... J'avoue que je n'ai pas trop accroché, j'ai trouvé l'ambiance assez sombre, presque glauque, et cette BD m'a mise un peu mal à l'aise. le graphisme aussi est assez oppressant. Bref, une drôle d'impression sur cette BD à l'humour beaucoup trop noir pour moi ...