(Regard rétrospectif acide sur la foi en les progrès de la science de Jules Verne)
La science comme levier du progrès ! Tufabules, Jules ! Tu balivernes, Verne ! Pauvre petit écrivain ! Les canons à longue distance ne servent pas à envoyer les hommes sur la lune comme tu l'as rêvé, mais Ad patrie.
- Je vous salue Patrie ! Vous êtes bénie entre toutes les nations, et tant pis si on y laisse nos entrailles ! Sainte Patrie, chimère de Dieu, riez de nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort !
- Amen !
« Tu te rappelles, Huguette, ces taupes que nous attrapions pour ton père ? Un sou par taupe. C’est ce que ton paternel nous donnait … [ ] … Et bien, ma douce, mon absente, les taupes aujourd’hui c’est nous. Sauf que je suis pas sûr que nous valions un sou par tête ».
Pleure, mon gars ! Tant qu'on pleure, c'est qu'on reste humain.
Un putain de miracle, oui ! Un putain de miracle dans le cadre d'un putain de conflit de merde dont seuls les rats et les puces sortiront vainqueurs !
-Envoyer ton fils à la mort, faire de sa souffrance le symbole même de ta doctrine ne suffisait pas. Il te fallait des charniers, des guerres de religion, des guerres saintes…
-Rien de tel qu’une petite guerre pour remplir les églises!
Un psychiatre est un homme qui va aux Folies-Bergère et y regarde les spectateurs.
Qu'elle revienne !
Qu'elle vous arrache à vos trompeuses certitudes, à vos rêves médiocres, à vos vies par procuration !
Qu'elle vous enseigne la douleur et la peur !
Qu'elle profane le beau et célèbre la laideur !
Qu'elle jette vos âmes peureuses dans les jupes de mère religion, la castratrice aux mille poitrines...
Qu'elle arrache un par un leurs rires à vos enfants !
Qu'elle reprenne parmi les arts le rang qui est le sien: le premier ! Je vous vois douter!
Oh! Mon Dieu ! Elle, ici ?
Mais ! ... Pourquoi ? Comment ?
Qu'importe la raison !?! Une haine en vaut une autre, un profit mesquin, un autre.
Elle reviendra. Et vous, je vous connais: vous vous prosternerez à ses pieds !
Vous lui dédierez des musées, des monuments, des jours fériés, des poèmes poignants dans lesquels vous ferez rimer son nom avec "Colère", avec "Enfer"...
Avec "Dans nos coeurs, dans nos chairs"
Alors, vous perdrez tout ce que j'ai perdu. Vous souffrirez ce que j'ai souffert. Vous pleurerez tous ceux que j'ai pleurés.
Et moi...
...je tiendrais enfin ma revanche.
Eh bien, ma douce, mon absente, les taupes, aujourd'hui, c'est nous !
"(...)
GEORGES CLEMENCEAU - Merci pour tout, mon ami. Vous ne pouvez savoir comme mes visites ici me font le plus grand bien.
CLAUDE MONET - Un civet, une promenade digestive dans mes jardins, une conversation sur la peinture de Turner... c'est bien peu de chose en regard des efforts que vous consentez pour la nation.
GEORGES CLEMENCEAU - C'est bien peu de chose, en effet... et, en même temps, c'est ce qui justifie le reste !
(...)"
Les folies Bergère, Francis PORCEL & ZIDROU, 2012, Dargaud (p. 46).