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Ne vous attendez pas à trouver dans cet album l'histoire de ce cabaret. Par ailleurs, la couverture vous donne un indice… Nous sommes pendant la 1ère guerre mondiale. Une compagnie d'infanterie a décidé d'appeler ainsi sa tranchée. Les soldats ont besoin de rêver pendant cette sale période et quoi de mieux que la pensée des jolies petites femmes pour leur remonter le moral ? On pourra voir dans cet album la solidarité entre ces hommes, leurs angoisses, la mort. Ils s'accrochent à un hypothétique avenir : un enfant qui doit montrer le bout de son nez ou une promesse : se retrouver aux Folies Bergère lorsque la guerre sera finie.

En parallèle, nous trouverons l'histoire de Monet peignant ses « Nymphéas« . Bizarre, me direz-vous, mais cela fonctionne plutôt bien et rend un bel hommage à nos Poilus. Mon seul bémol sera sur certaines scènes fantastiques ou peu crédibles. Je ne pense pas que cela apporte quoi que ce soit au scénario et, surtout, n'a que peu de liens avec les horreurs de la guerre. C'était peut-être un moyen de se démarquer de ce qui a déjà été fait mais je trouve que cela n'était pas utile. Ceci dit, cela ne concerne que quelques pages et n'enlève rien au plaisir de lire cet album.
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La guerre fait rage dans les tranchées. Les détonations incessantes des obus, l'odeur pestilentielle des corps laissés à l'abandon, la boue comme une seconde peau, les assauts du camp ennemi, la violence, la peur au ventre, la faim qui les tenaille... tel est le quotidien de ces soldats. Malgré tout cela, l'espoir survit dans ce brouhaha. Ils se sont promis d'aller aux Folies Bergère dès que la guerre sera finie, d'aller boire un coup tous ensemble et reluquer les belles gambettes. Mais, parmi tous ces hommes, trois d'entre eux risquent bien de ne pas fêter la victoire. Pour avoir déserté, fauté ou mal agi envers les siens, ils seront condamnés. Mais, lors de la fusillade, Rubinstein qui avait essayé par tous les moyens de s'enfuir de cet enfer, en sort miraculeusement indemne. Quant au capitaine, il reçoit la visite de son ami d'enfance devenu prêtre. Il lui parle alors de sa femme, Huguette, qui devrait bientôt accoucher. Il lui tarde de retrouver les siens...

La Grande Guerre vue des tranchées avec tout ce que cela comporte d'intimiste, de violent, parfois de surréalisme et de rêves aussi... Zidrou nous enferme avec ces soldats et l'on vit avec eux l'horreur. du capitaine désireux de rentrer chez lui pour retrouver sa femme et son enfant au prêtre décontenancé par cette vie malsaine, en passant par le soldat qui échappe par deux fois à l'exécution ou bien encore Poils-aux-dents ou Rembrandt, tous ces hommes de l'ombre en proie à un avenir meilleur sont remarquables de justesse.
Graphiquement, Francis Porcel a réussi un coup de maître. L'ambiance, la moiteur, l'oppression, la peur, la présence de la mort ou bien l'horreur sont exprimés si clairement avec ce sépia, tout en noir et blanc fuligineux et crayonneux, juste quelques couleurs pour souligner le sang dans les tranchées ou bien la vie à l'extérieur. D'un trait habile et expressif, jouant avec les ombres, il nous plonge dans les méandres de l'histoire avec talent.

Les Folies Bergère...Les folies guerrières...
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1918. Sur le front, la guerre des tranchées fait rage. Les deux camps sont positionnés face à face, terrés dans des tranchées boueuses, parfois à quelques dizaines de mètres les uns des autres. le conflit dure depuis maintenant quatre longues années et semblent ne jamais devoir finir. Ajoutés à cela, la faim, la fatigue, et l'odeur pestilentielle, l'odeur de la charogne, l'odeur de la mort, les coeurs sont meurtris, les nerfs sont à vifs.

Au coeur de toutes cette folie meurtrière, la violence et l'antisémitisme ne sont pas toujours là où on les attend, trois soldats vont d'ailleurs en faire les frais, comme de misérables traitres, trois soldats ou presque. Quand chaque minute vous confronte à l'insoutenable, la terreur, la mort, c'est parfois un petit rien qui vous fait disjoncter et commettre l'irréparable. le regard de vos enfants qui vous manque, le contact de la peau d'une femme, son odeur, son amour…

Pour surmonter l'horreur du quotidien dans ce cloaque, les soldats se sont inventés une échappatoire. Ils s'imaginent aux Folies Bergère, nom duquel ils ont rebaptisé leur compagnie, dansent même parfois avec un mannequin de fortune mais surtout pensent à l'après-guerre, quand ils s'y retrouveront tous ensemble, à regarder virevolter les jupons froufroutants dévoilant des cuisses forcément légères. Quand tout ce carnage ne sera plus qu'un lointain souvenir... Un peu de la même manière, quand vient l'heure du repas, on imagine des repas de fêtes, histoire d'arriver à faire passer l'immonde magma nauséabond qui tient lieu de repas. Essayer de ne pas perdre pied en s'accrochant au passé, à sa vie d'avant et à sa vie d'après qu'on fantasme forcément. Fantasmes et réalité finissent parfois par se mêler, s'entremêler, jusqu'à se confondre, tout se mélange, tout s'assombrit, jusqu'à la folie…

Du gris, du brun, du noir, un peu de rouge, forcément, un album sombre, noir, aux couleurs de la boue, aux couleurs des ténèbres, aux couleurs du sang, aux couleurs de la mort, aux couleurs de la guerre… Paradoxalement, dans toute cette noirceur, les quelques respirations bienvenues sont apportées par Monet, peintre de la couleur mais surtout de la lumière…

Une plongée suffocante dans le quotidien infernal des soldats de la 17ème compagnie d'infanterie dont on ne peut assurément pas ressortir indemne. C'est violent, c'est cru, c'est réaliste, c'est la vie et c'est aussi et surtout la mort.

Folies Bergères, un album magistral aux couleurs de l'enfer !

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Les folies bergères, c'est le nom que s'est donnée la 17ème compagnie d'infanterie, du moins le trou qui lui sert de logis dans les tranchées. Pire encore que les taupes que l'un des poilus attrapait gamin pour gagner un sou!
Alors, si quelques rires retentissent parfois, ce sont des rires grivois,amers,cyniques. Des rires macabres. Il y a bien de l'humour pour se donner l'illusion qu'on peut se moquer de la mort,et même de l'humour enfantin...poil au popotin! Mais personne n'est dupe. Ici c'est le règne de la peur,du sang,de l'horreur. Et comme si l'ennemi ne pouvait se résumer "aux boches" , il vient aussi de l'intérieur, de ces chefs qui condamnent à la fusillade, pour l'exemple,pour asseoir un pouvoir imbécile.
On pourrait croire au miracle quand dans ce carnage, on entend un homme pleurer en appelant sa mère, plus encore quand un fusillé revient vivant ,portant seulement les stigmates des balles! Et quand une fillette apparaît dans toute son innocence entre les deux camps, en cherchant son père c'est le miracle de l'humanité encore possible! Mais entre miracle et mirage,il y a peu d'espace dans les tranchées !
Porcel et Zidrou ,avec génie ou sadisme, mêlent les souvenirs des hommes, la vie au delà des tranchées et la détresse de la survie cauchemardesque des poilus pour mieux nous faire vivre l'indicible carnage des guerres.
Le passage où Satan et Dieu dialoguent ensemble avec un cynisme d'enfer sur le sort des soldats est inoubliable ! Leur prière est glaçante et resume à elle seule l'album:
Je vous salue patrie!
Vous êtes bénie entre toutes les nations ,
Et tant pis si on y laisse nos entrailles!
Sainte patrie,chimère de Dieu,
Riez de nous,
Pauvres pêcheurs,
Maintenant et à l'heure de notre mort!
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Le quotidien des poilus sur le front. Les tranchées, la peur, la souffrance, la saleté et tout le reste. Mais aussi l'espoir de voir au bout du tunnel le spectacle des Folies bergère tous ensemble. Un peintre qui envoie des esquisses à son petit frère qui les montrent à Monet qui habite, comme lui, à Giverny. Dessins et couleurs sombres qui parlent et renforcent les bulles.
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Je ne pouvais pas passer à côté de cet album, moi qui collectionne les romans et autres bandes dessinées qui parlent de la Grande Guerre, ou, se passent dans ces années-là.
Cette réédition des Folies bergères de Zidrou et Porcel a toute sa place parmi les ouvrages que j'ai sur le sujet.
Les folies bergères, c'est une tranchée à laquelle les poilus ont donné ce nom.
Les folies bergères, c'est un rêve, une promesse, que font ces soldats.
Promis, juré, dès que la guerre est finie, à nous Paris, à nous les Folies bergères et ses belles danseuses.
Mais c'est la guerre.
Combien seront-ils encore au jour de l'armistice ?
On retrouve, ici, toute l'horreur de ce terrible conflit, l'absurdité des commandements, la violence des combats, le défi à la mort, l'humour noir ou juvénile, pour se mentir, masquer ses peurs.
De la galerie de personnages aux métaphores utilisées, tout est maîtrisé et concours à faire, de cet album, un incontournable.
Bravo aux auteurs et merci aux Éditions Dargaud de lui redonner une nouvelle vie.
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Un album sur la Grande Guerre qui dégage un souffle égal à celui du premier volume de Tardi sur cette période. S'il est question aussi de soldats fusillés (pour l'exemple ou pas) par leurs compatriotes, la dimension réaliste du récit semble s'imbriquer avec les pensées obsédantes du capitaine de la compagnie et les capacités artistiques et narratives (fruit d'une imagination partant d'un vécu) d'un jeune soldat dont les qualités comme dessinateur ont entraîné pour lui l'attribution du surnom de Rembrandt.

Le récit tourne en grande partie autour de la décision de condamnation d'un militaire israélite pour s'être vengé de manière spectaculaire et particulièrement bien en lien avec des propos systématiquement antisémites de son sergent. de plus celui-ci lui refusait, une fois de plus, au dernier moment la permission qui lui avait été attribuée. Cela nous vaut, en rapport avec ce soldat juif, l'arrivée de sa jeune fille sur le front et une immunité temporaire aux balles françaises. Il est à noter que le scénariste n'a pas voulu isoler l'antisémitisme de certains gradés d'autres rejets et le futur fusillé juif est accompagné d'un noir et d'un homosexuel. de grasses plaisanteries autour de ce dernier sont présentes mais elles n'ont pas à être isolées d'autres toujours de dimension sexuelle quand elles n'ont pas de connotation scatologique. Remarquons par ailleurs que c'est durant la Grande Guerre qu'un ministre de la Guerre appelé Lyautey ne cachait pas son homosexualité (même s'il venait de se marier à 59 ans).

La famille de celui qui est surnommé Rembrandt réside à Giverny et le cadet a l'occasion de nouer une relation privilégiée avec le peintre Monet très pris dans sa tâche de réaliser une oeuvre qui est aujourd'hui visible au musée de l'Orangerie. le regard critique que le jeune garçon porte sur les Nymphéas est prétexte à un running gag, autour de l'absence de grenouilles dans le tableau. de ces maints jeux de mots, se dégage l'un d'eux fruit d'un échange entre Clemenceau et Monet. le comique pouvant difficilement être de situation dans cet album, il se réfugie dans les plaisanteries langagières et les réflexions acides.

Toutefois les soldats s'amusent avec un mannequin de leur composition pour par exemple danser avec lui, le proposer aux tirs d'une fine gâchette allemande sur nommé le “karibinenmeister“. Ces jeux sont un peu à l'initiative d'un des soldats de cette 17e compagnie qui travaillait comme machiniste aux Folies Bergère aussi les survivants s'y donneront rendez-vous après la guerre. Les trois derniers pages, de ce copieux album qui en compte quatre-vingt-douze, se déroulent dans ce lieu de plaisirs où fait très exceptionnel on peut voir fin 1919 la soutane d'un curé, ami du capitaine de cette compagnie dès l'avant-guerre et camarade de tranchées de ce dernier.

Cet album en tons de sépia, gris, noir et blanc voit ponctuellement la couleur présente pour figurer les situations dramatiques ou oniriques. le dessin, assez torturé, porte remarquablement bien l'ambiance.
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Folie, oui, en pleine Première Guerre Mondiale. de Bergères, point. Uniquement des bergers qui font au mieux (enfin, au moins pire) pour leur troupeau poilu, selon les ordres de leur fermier (boucher ?) en chef.
Dans des planches couleur de boue, comme celle qui est partout dans les tranchées, Zidrou et Porcel nous donnent à voir la vie de ces hommes. Leur humour pour tenter de résister, pour rester humain, les pelotons d'exécution, les surnoms, les bombardements...puis la folie qui s'installe insidieusement. Jusqu'à l'explosion finale.
Une BD violente, dérangeante. Une BD avec du souffle, sans temps mort, dans la lignée de Tardy. Les seules touches de couleurs sont les tableaux de Monet, personnage fil rouge, faisant ressortir plus encore l'horreur, l'absurdité de cette guerre, de ces morts.
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Les folies oui, celles de la guerre, des executions de la vie dans les tranchées; les bergères , il y a effectivement un berger en la personne d'un curé qui tente de rassurer ses ouailles mais qui doute, où se situe le bien et le mal, et en vient à converser avec satan sur le champ de bataille.
Des scènes noires dans les tranchées, d'autres plus bucoliques par touches de couleurs quand intervient un peintre , souvenirs d'enfances d'un soldat.
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Les folies bergères de la 17ème compagnie d'infanterie nous offre un spectacle macabre et saisissant qui laisse un souvenir dense qui empoisonne les esprits. Dans cette guerre futile et sordide, seules les pitreries des soldats et les passages avec le peintre Monet prêtent à sourire. Dans les tranchées règne l'ombre du diable qui se délecte de cette noirceur qui se propage même dans les teintes de cette bd. Clément, Il nous accorde quelques touches de couleurs à vif mais pour nous renvoyer au sang et à la luxure. Seules la palette et la peinture de Monet nous apportent encore un peu de poésie. Un récit impitoyable car avec leurs surnoms et l'histoire de certains, on s'attache à ces soldats désoeuvrés mais soudés. Encore une réussite de Zidrou qui nous propose un peu d'humanité dans la sombre « Histoire » empreinte de folie et de barbarie.
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