AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ATOS


ATOS
26 février 2019
« L'hérédité a ses lois , comme la pesanteur » ainsi Zola annonçait-il dans sa préface, en 1871 la portée de sa plus grande oeuvre littéraire que sera «  Les Rougon-Macquart ». « L'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire ». Hérédité de corps et d'esprit,.. hérédité sociale, historique et politique.
De quoi nos sociétés, nos concordes familiales, sociales, nos alliances sont-elles faites ? de quelles opportunités ont elles jaillies ? de quelles crimes, de quels rêves, de quel ambitions, de quelle légitimité ? Quel est l'odeur qui imprègnent les fondations de nos empires ?
Voici le premier acte : Les Origines, la fortune des Rougon.
Nous voici dans le Sud de la France, à Plassans. Ville imaginaire, en pays varois, où Aix en Provence , ville de l'enfance de Zola, filigrane le récit.
Petite ville fortifiée de Province. Les voici les Rougon les voilà les Macquart, Les Lantier, et les voilà tous, ce pays, cette province, ce creuset qui donnera âme au corps reconstitué d'une Capitale qui voudra toujours faire oublier, corriger effacer ses origines.
Les voilà donc, ce tout « Qui compte et cache, ses sous, qui rêve de pouvoir, et bientôt de monter à Paris ». On rêve de titre, de nom, de gloire, on veut la fortune, on ne veut surtout pas partager !
Voilà la rumeur, voici l'alcool, voici la terre, voici l'égoïsme, l'avarice, la lâcheté, la délation, voilà les petites affaires qui se trament et se cache derrière les portes et les volets.
L'argent ! L'apprêté du gain ! , quitte à renier les siens , quitte à les battre, quitte à leur faire les poches, quitte à tout rafler, à comploter, à espionner, à se méfier, à déporter, à faire fusiller .
Sans honneur et avec haine !
Les origines sont bien sombres, si basses, sous le soleil de midi. La petitesse s'injecte et se transmet. le vers est dans le fruit alors l'encre se déverse sur la page…
Oh, il y a bien chez Zola toujours l'exception qui confirme la règle..Il y a le docteur Pascal, il y a Miette, il y a Silvère...Ces aberrations familiales…L'amour et la bonté personnifiées. Et puis il y a tous ces portraits que Zola sait si bien dessiner, croquer, épingler. Et toutes ces images comme celle où Miette et Sylvère se parlent dans le reflet d'un puits, puisque les autres les condamnent à se cacher. Miette, de Zola, c'est la petite soeur de Gavroche d'Hugo. L'innocence assassinée.
Plassans, l'aire de St-Mittre, c'est là que tout a commencé. Sur un charnier, « ce sol gras , dans lequel les fossoyeurs ne pouvaient plus donner un coup de bêche sans arracher quelque lambeau humain,, eut une fertilité formidable ». Quelle terrible force contenue dans cette image ! Archéologie du drame ! Mais Plassans s'éloigne déjà.. Paris sera bientôt bon à dépecer, mais ceci est une autre histoire que « la Curée » saura prochainement nous conter.
Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}