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Critique de cmpf


Inspiré par la grande grève des mineurs d'Anzin, cette fiction s'accorde tout à fait au projet de présenter la société du Second Empire.
Héros issu de la famille : Etienne Lantier, fils de Gervaise et de son premier compagnon. Ses deux frères, Claude et Jacques seront au centre de deux volumes, L'oeuvre et La bête humaine comme Nana l'a été dans le titre éponyme. Il a été apprenti de Goulet, l'amoureux malheureux de Gervaise sa mère. Puis il est parti à Lille où il est devenu mécanicien. le livre commence en 1867, Étienne a 21 ans.
Au début du roman, il erre sans travail dans le Nord après une altercation avec son chef. Un concours de circonstance le fait embaucher à la mine. Il pense d'abord ne pas y rester, mais l'injustice des conditions de vie des mineurs le pousse à rester pour lutter. C'est un ouvrier qui a cherché par ses lectures à s'élever. Malheureusement il n'a pas bien assimilé selon Zola ces lectures faites sans méthodes et seul. Il se lie plus ou moins avec Souvarine un émigré russe pour lequel il n'y a pas de moyen terme, il faut tout détruire pour tout reconstruire. Il correspond aussi avec Pluchart son contremaitre quand il était mécanicien qui dirige la section du Nord de l'Internationale.
Parallèlement il s'est lié avec Maheu et sa famille. Les mineurs travaillent en équipe, plusieurs hommes qui attaquent la veine et des femmes et enfants qui acheminent par des wagonnets le charbon jusqu'aux cages qui le remontent. Dans l'équipe auquel il appartient se trouve le père Maheu sa fille Catherine et son fils Jeanlin. Mais aussi Chaval qui s'est vite aperçu de l'intérêt mutuel que se portent Etienne et Catherine et décide de faire de cette dernière sa bonne amie. Car les femmes n'ont pas grand-chose à dire en la matière bien que cela décide de toute leur vie. le premier qui les possède dès l'adolescence a un droit de propriété sur elles. Elles ne se révoltent pas, c'est la vie. Celui-là ou un autre, elles savent que de toute façon leur vie sera dure et que n'être pas battues sera déjà un grand bonheur. C'est pourtant le cas de la Maheude qui est bien tombée et qui n'a pour seul problème si l'on peut dire, de faire vivre sa famille avec un revenu limité. Revenu qui diminuera encore car son fils ainé ayant fait deux enfants à la fille d'une voisine doit enfin l'épouser, puis c'est Catherine qui doit aller vivre avec son amant, défection que la Maheude ne lui pardonnera pas bien qu'elle n'ait guère eu le choix. Il reste encore 5 enfants qui avant de rapporter coûtent à nourrir.
Étienne encouragera les mineurs à la grève, leur suggérera la création d'une caisse de solidarité, qui d'ailleurs inquiète les propriétaires de la mine, et les fera adhérer à l'internationale socialiste qui vient d'être créée.
Autres personnages le directeur de la mine monsieur Hennebeau qui rejeté et trompé par sa femme en vient à envier les mineurs qui s'aiment librement, les Grégoire qui vivent de leurs rentes placées dans la mine et s'estiment les bienfaiteurs des mineurs dont ils ne comprendront pas la grève.
Comme Son excellence Eugène Rougon, Germinal se termine ainsi qu'il a commencé, Etienne marche sur la route cette fois pour quitter la mine et rejoindre à Paris Pluchart. Mais arrivé de nuit il repart dans le soleil.
C'est fort, c'est prenant. Je ne sais si tout est conforme à la réalité, n'étant pas du tout familière de cet univers. Et de toute façon je ne me permettrais pas d'émettre des réticences puisque les mineurs eux-mêmes ont jugé bon de venir scander Germinal, Germinal à l'enterrement de Zola. Nul doute qu'ils se sont sentis représentés, eux qui passaient tant de temps dans l'affreuse obscurité de la terre.
Quant au caractère d'Étienne, je l'ai trouvé très travaillé, écartelé qu'il est entre sa solidarité avec les mineurs, lui qui vient d'un autre univers et aurait pu tenter sa chance ailleurs et son envie d'y échapper par l'engagement politique, dont ses lectures lui fait ont entrevoir la possibilité.

Challenge pavés 2014-2015
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