Le prologue de «
La dame blanche » nous plante des personnages que l'on sent hauts en couleurs.
Césaire, Germaine, la mère Louise, Léon, où diable ai-je atterri ? J'avais l'impression d'assister à un sketch des Bodin's. Bon, je vous rassure, c'était juste une perception fugace, car nous sommes bien en présence d'un thriller, et très vite, le récit devient plus sombre, avec un enlèvement hors norme. Là aussi, Denis nous sert une belle brochette de personnages déjantés…Johnny, dont le but est d'offrir enfin une vie décente à sa femme et à son fils, le Chauve, le Rital, le Tunisien, l'enlèvement qu'ils organisent va tourner au fiasco.
La Dame Blanche va se retrouver dans un petit village du Tarn et croiser la route de
Césaire, larbin de Germaine, vieille femme revêche et cruelle. L'auteur a un talent certain pour planter une ambiance, pour plonger son lecteur dans une atmosphère lourde et piquante, rendant la lecture anxiogène et déroutante.
Car dans ce petit village rural, l'environnement est propice à la précarité et à l'isolement, favorisant le repli sur soi de ses habitants. Les secrets sont bien enfouis, l'omerta règne, un silence de plomb nourri par la honte, la peur ou l'ignorance en est la règle. L'arrivée de
la Dame Blanche va bousculer tout ce petit monde. D'ailleurs, qui est-elle ? D'où vient-elle ?
« Pourquoi fallait-il toujours que sa mauvaise conscience s'interpose et revienne le tourmenter ? Pourquoi fallait-il toujours que le curé intervienne et gâche les meilleurs moments ? »
La plume de Denis est fluide, très agréable et suggestive. La force de ce roman réside dans l'ambiance, et surtout dans ses personnages. Ils sont façonnés avec minutie et précision. Leur psychologie est fouillée, le lecteur s'imprègne de leurs peurs et espoirs. Autre point fort : la thématique, diablement originale ; ce n'est pas souvent qu'un thriller se déroule au fin fond de la campagne secrète. du renouveau, voilà qui fait du bien ! Il y en a marre des thrillers tous formatés pareils, vous ne trouvez pas ?
Le récit est assez addictif, je n'ai pas vu défiler les 440 pages. J'étais vraiment curieuse de découvrir qui était
la Dame Blanche, mais aussi de voir comment allaient évoluer nos personnages, surtout
Césaire, que j'ai beaucoup apprécié. Il m'a fait de la peine, pauvre souffre-douleur incapable de se révolter.
Certaines scènes sont difficiles, les violences physiques et psychologiques s'avèrent terribles, le lecteur est secoué, il en arrive à ressentir la peur et la souffrance, au même titre que le personnage concerné.
Dans ce roman enlevé et surprenant, rien n'est laissé au hasard, chaque détail compte, les révélations ménagent un suspense qui bientôt devient insoutenable (addictif, vous vous souvenez ? Je l'ai mentionné plus haut). Et la fin est à la hauteur du reste. Bien amenée, les tenants et les aboutissants scotchent le lecteur, qui prie, espère, croit en un avenir plus paisible pour ces personnages qu'il a pris sous son aile et avec qui il a fait un bon bout de chemin.
Un mot sur la couverture, qui est absolument magnifique, elle donne le ton d'entrée.
Lecteurs avides de nouveauté, cherchant à sortir des sentiers battus et rebattus dans le monde du thriller, allez-y, partez faire la connaissance de «
La dame blanche ».
« le lit à baldaquin, le tapis en alpaga, les meubles en bois exotique, les étagères envahies d'une légion de poupées qui formaient une effrayante armée miniature. Et ce détail glaçant : sur les visages de porcelaine, les poupées affichaient la même expression que la jeune femme blonde qui les regardait, assise au milieu du lit. Un sourire triste aux lèvres rouges sur un visage tout blanc. Un visage peint de geisha. »
Je remercie les Éditions Hugo Poche et NetGalley pour cette lecture.
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