La chute du cafard

Denis Zott – La Chute du Cafard – Jeux dangereux en Berry – 2016 - Legestenoir éditeur – 593 pages – 16,90€

Les amateurs de bon polar pourront être effrayés par le nombre de pages et l'épaisseur du livre édité par Geste, une maison installée dans les Deux-Sèvres. Qu'ils sautent le pas car leur inquiétude sera rapidement dépassée par la succession de péripéties qui ponctuent chaque page de cet excellent thriller. Planté dans le pays berrichon et sa capitale, Châteauroux, l'action débute par le suicide d'Anita, une adolescente boulimique ce qui va déchaîner une kyrielle d'événements propres à secouer cette ville provinciale tranquille. Toutes les cases du genre ont été cochées avec maestria par Denis Zott pour ce premier roman : flics véreux, vengeances, culpabilité, remords, drogue, alcool, violence, sexe, relations ambiguës et perverses. Les personnages, patiemment bâtis en petites touches successives, sont tous plus tordus les uns que les autres et n'attendez pas beaucoup de héros positifs !Le style vif et alerte campe avec sobriété les démesures de la violence et les règlements de compte successifs. Les habitants du Berry et de Châteauroux sauront reconnaître tous les noms de rues et lieux de leur ville et de ses alentours sans, je l'espère, y trouver la pourriture de leurs institutions : tout y passe, les politiques, la police, la gendarmerie et la magistrature. On imagine avec difficulté et admiration le nombre d'heures passées à établir le scénario et le résultat est à la hauteur de l'ambition. Quant à la chute (du cafard?), même si vous croyez avoir trouvé quelques pistes au fil des pages, attendez-vous à une surprise, comme il se doit.
Excellent premier roman dont vous finirez par regretter qu'il ne comporte pas plus de pages !

J'ai découvert Denis Zott avec « Maudite », son thriller au goût de Canebière, d'OM, et de reviens-y.
C'est donc ce que j'ai fait en lisant le premier opus de l'auteur, qui se passe à Châteauroux, en terre Berrichonne.

Le récit démarre en pleine guéguerre policière lors d'une interpellation mouvementée, donnant le ton sur l'entente peu cordiale qui règne et va continuer de régner entre les diverses forces de l'ordre en présence dans le coin. D'autant plus qu'un gendarme semble impliqué dans la mort de la fille d'un député, et que le frère dudit gendarme, flic lui-même, n'est pas vraiment pote avec le commandant en charge de l'affaire. Si on rajoute qu'une commissaire aux motivations obscures déboule tout spécialement du SRPJ d'Orléans, afin de recadrer l'équipe du commissariat de Châteauroux dont la patronne n'est pas vraiment joice de ce qu'elle considère comme une intrusion et une atteinte à son autorité, vous aurez, si vous avez bien suivi, une idée de l'ambiance délétère qui s'installe.

Les clans se forment selon les accointances de chacun, qu'ils soient gendarmes, officiers de police ou truands, et les notions de droit et de justice volent vite en éclats devant la gravité de la situation. On découvre d'ailleurs au fil du récit qu'un certain nombre de flics souhaitent aller voir si l'herbe n'est pas plus verte autre part.

Sur près de 600 pages, tous les ingrédients d'un bon polar sont présents. On ne s'ennuie pas une seconde, l'écriture dynamique de Denis Zott permettant de tenir agréablement la distance. L'intrigue se complexifie rapidement et fortement à mesure que les intervenants se multiplient, et la violence augmente de façon relativement exponentielle jusqu'à un impressionnant dénouement final n'épargnant pas grand monde, la chute étant pour le moins brutale pour beaucoup.

" La Chute du Cafard, jeux dangereux en Berry " de Denis ZOTT.

Une série de cambriolages sévissent depuis près d'un an sur Châteauroux et ses environs. La gendarmerie et la Police sont près d'attraper les voyous...
Nous sommes en pleine période électorale.
le Commandant Stephane Lanson qui, après un 5 à 7 avec sa maîtresse mariée, retourne dans sa garçonniere pour y récupérer un objet qu'elle y aurait oublié , lorsqu'il aperçoit une très jeune fille sur son propre balcon qui saute et se blesse gravement...
Des adultères et un mail vont provoquer une série de morts que rien ni personne ne pourront empêcher...
" Les Jeux Dangereux en Berry " sont en marche !

Une intrigue qui en cache plusieurs mais qui finiront toutes par se croiser tel une pelote de laine que vous devriez défaire : les fils s'emmêlent, font des noeuds et pourtant vous savez qu'à la fin , votre pelote reprendra forme.
Denis Zott joue avec nos nerfs, c'est diaboliquement bien construit et les rebondissements, tenants et aboutissants sont ahurissants et puissants. Oui, je me suis fait avoir 10 fois ,20 fois j'ai cru tenir les réponses, mais que nenni!
Vous allez aussi vous frotter à une profondeur de personnages inouïe et criante de vérité. Vous allez les détester , les aimer puis les plaindre...ou même à l'inverse, en éprouver de la compassion, les apprécier et puis les haïr.
D'autres seront à vomir... Et les plus sympathiques seront peut être ceux que la noirceur a fait devenir fous ...
Mais une chose est certaine , pas un des protagonistes ne vous laissera insensible.

Et bien sûr, une écriture soignée ,affûtée addictive et même par moments poétique.

Une pléiade d'intrigues , des secrets puants, des personnages attachants ou pas, des situations intenses, des switchs qui vous retournent le cerveau et tout ça particulièrement bien écrit...
En bref, courez vous le procurer!

Bravo Denis Zott pour cette superbe découverte. Je vais attendre le prochain avec impatience !

Le premier choc, c'est l'épaisseur du livre ! sur les photographies, il paraissait nettement plus « maigre » ! mais, aucune crainte, on dévore les 593 pages, je ne dirai pas d'une traite, mais presque… c'est bien écrit, le style de l'auteur est fluide… ce roman noir est un véritable page-turner ! le quotidien d'un commissariat de province, ses intrigues, ses jalousies, ses mesquineries, les « clans », toutes les tensions latentes vont être décuplées lorsque l'enquête sur le suicide d'Anita, la fille du député, va être confiée au commandant Lespoir ! La boîte de Pandore (sans mauvais jeu de mot) est ouverte, tous les coups bas sont permis, un vrai festival… nul ne sera épargné et le côté sombre des protagonistes ne va pas tarder à faire surface... le scénario de ce roman est très riche. L'auteur réussit à « mener de front » les diverses facettes de cette affaire (et les ramifications sont nombreuses) sans jamais perdre le lecteur et ça, c'est un sacré challenge… A plusieurs reprises, on croit avoir trouvé une piste… mais non… on a tout faux !
Il ne faut pas hésiter à faire une petite virée dans le Berry, vous ne serez pas déçu(e)s….
«Maudite », le second roman de Denis Zott est déjà dans ma PAL… pour moi, c'est une valeur sûre…

La serial-lectrice que je suis s'avère également être une serial-gastronome.
Que ce soit en écriture ou en cuisine, de très bons ingrédients ne font pas forcément tout le succès d'une recette. Il faut y ajouter le talent et l'imagination du créateur pour que le résultat nous mette en appétit...ou pas.
Je dois avouer que La chute du cafard m'a donné une faim de loup.
A partir d'ingrédients de base comme des jeunes désoeuvrés, une campagne profonde endormie dans ses secrets et un enquêteur au passé tourmenté, vous avez réussi, cher Denis Zott, à nous mitonner une histoire dont la noirceur se développe tout au long des 600 pages du roman, pour finir en apothéose dans les tous derniers instants.
Les personnages sont tous finement ciselés dès le début, certains d'entre-eux étant réservés et incorporés avec finesse pour servir graduellement la montée en puissance de l'intrigue.
Celle-ci, particulièrement travaillée, se dédouble voire se détriple en permanence, laissant le lecteur constamment sur sa faim.
L'écriture naturelle et fluide de l'auteur tranche agréablement avec les saveurs noires voire noirissimes des personnages.
Impossible également de passer sous silence cette pointe d'humour (noir, bien sûr ou peut-être alsacien) qui vient saupoudrer toute cette noirceur d'un zeste de légèreté.
Et pour donner du liant à cette foire aux âmes brûlées où le vieux drame humain se joue, l'écho lugubre des textes de Hubert-Félix Thiéfaine résonnant comme des gimmicks.......
Je pensais littéralement dévorer ce roman, mais au bout d'une petite centaine de pages, je me suis surprise à le déguster à petites bouchées pour mieux savourer chaque rebondissement dans la perspective de l'explosion finale.
Merci Denis Zott pour ce succulent premier roman.
En vous lisant, j'ai eu la très agréable sensation de dîner chez Bocuse.