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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En savourant cet ouvrage, autant de mélancolie m'a traversé, m'a hanté, m'a scotché à ce roman retraçant la vie d'une mère… La mère de l'écrivain… Une mère qu'on s'autorise, le temps d'une lecture, à se l'approprier…
Cette mère qui nous ramène à une époque si lointaine, si étrange et si naïve… Une époque que nous ne pouvons que l'admirer.
C'est une lecture tellement agréable qu'on sent du chagrin en terminant le livre… Un grand merci à Mme Fawzia Zouari qui m'a beaucoup marqué.
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Ce livre me parait très remarquable: l'auteure, une femme très cultivée installée en France, rapporte un témoignage sur la vie de sa mère, Yamna. Celle-ci a vécu dans un bled reculé de la Tunisie, volontairement cloitrée pendant cinquante années dans sa propre maison – sans qu'elle éprouve une sensation de frustration. Puis, malade, elle s'est trouvée déracinée à Tunis, où ses enfants voulaient qu'elle soit soignée. A l'hôpital moderne où elle va mourir, elle est accompagnée par ses filles, qui sont confrontées à ses bizarreries et à ses dissimulations. Car « Allah a recommandé de tendre un rideau sur tous les secrets, et le premier des secrets s'appelle la femme ».

La partie centrale du livre, qui m'a semblé assez extraordinaire, est la transcription du témoignage que la vieille femme a voulu confier exclusivement à sa domestique. Il lève le voile sur toute l'existence de Yamna, que ses enfants connaissaient très mal. Nous pénétrons dans un monde géographiquement proche, et pourtant extrêmement éloigné de nos références culturelles. Si l'Islam pur et dur est totalement accepté, d'autres croyances probablement préislamiques – les djinns, les ancêtres, etc – restent très vivaces. Un implacable conservatisme règne sur le village. Il s'appuie sur les préjugés, la soumission à la tradition, la peur du qu'en-dira-t-on, l'honneur de la famille (qui se situe principalement entre les cuisses des vierges) et la fermeture absolue aux « Nazaréens » venus coloniser le pays.

Pour le lecteur français que je suis, il est difficile de réfréner un sentiment de supériorité par rapport à une société à la fois naïve et sévère, que l'on considère spontanément comme "primitive". Mais ce témoignage, qui relève de l'ethnographie autant que de la piété filiale, est précieux. En fait, je ne l'ai pas trouvé très facile à lire, l'une de mes difficultés provenant de l'enchevêtrement des protagonistes dans le récit. La dernière partie de ce livre est empreinte d'émotion, celle de l'auteure qui retrouve ses racines en perdant sa mère.

Un excellent livre qui captivera les personnes s'intéressant aux cultures traditionnelles qui demeurent en marge de notre société mondialisée.
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Cette oeuvre s'ouvre avec les mots de l'écrivain Boualem Sansal, il pose des mots bien choisis pour nous mettre en garde : « le lecteur en est averti, le vertige le saisira dès les premières pages, il ne pourra échapper au désir, plein de risques, de tourner son regard sur lui-même et de s'interroger sur l'histoire de sa propre famille. Il lira le récit de Fawzia Zouari autant qu'il fouillera en lui, et de cette mise en parallèle sourdra un irrépressible malaise.»....
Lien : http://www.yolandeetmichel-m..
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